Les disparus de la Rade

Chapitre trente sept

Nice, les hommes de Don Josué avaient suivi la piste de trois nouvelles cibles identifiées par les guetteurs, cette fois il n'y avait pas eu d'encombre, elles avaient pu être enlevées lors d'une soirée, le procédé de Don Josué était parfaitement au point et sans les écarts de conduite de Marco, l'exécuteur en chef de la caste, ne risquait plus d'éveiller les soupçons des autorités locales.

La caste avait donc à ce jour 6 femmes mais 4 nouvelles cibles devaient également être enlevées sur ce même secteur. En effet, l'échec de Narbonne avait modifié les plans de Don Josué, mais les guetteurs avaient de quoi finaliser la récolte. Ils avaient toujours plus de cibles que de besoins car il n'était pas question de laisser la moindre place au hasard. Ils connaissaient leur place dans cette organisation et également les risques en cas d'échec. Ils étaient toujours au contact d'exécuteurs et la sentence était immédiate car les ordres qui venaient d'Ah Puch pouvaient être exécutés dans la minute qui suivait un simple appel. Pas d'échec, pas d'erreur et surtout en cas de problème, pas de témoin gênant.

La caste était une organisation tentaculaire. Tout était dirigé par Ah Puch et organisée autour des piliers, ceux qui avaient créé la caste c'étaient basé sur les fondements des 9 enfers des croyances mayas. Plusieurs maîtres avaient porté le nom d'Ah Puch depuis la création il y avait déjà plusieurs centaines d'années. Il était difficile de dire depuis combien de temps exactement la caste existait, certains parlaient de 200 ans et d'autres parlaient des fondements du Mexique ! Cette caste élitiste et eugéniste avait toujours fonctionné de la même façon, sélectionnant des élites, des élus comme ils avaient coutume de les appeler. Des hommes, naissant de femmes choisi, tant pour leur perfection physique que pour leur intellect, puis avec la science moderne, leur capital ADN. Les nouveaux nés devenaient de futurs piliers de la caste, eux même auraient des élues venues des récoltes pour femme et redonneraient des enfants « parfait ».

Pendant des siècles ce fonctionnement avait rendu la caste puissante et son business fleurissant ! Avec le temps, les piliers de la caste en voulurent plus, il ne voulait pas subir les assauts du temps et ils commencèrent à se pencher sur la science, la médecine, les transplantations... Et ce qui marqua un réel tournant dans l'histoire de la caste fût l'arrivée d'un homme de science... Il n'était pas natif de la caste mais il prit très vite la place de celui qui dirigeait l'ordre des médecins de l'organisation.

Il venait d'Europe, ce fut vers 1945, 1946, que cet homme émigra au Mexique, l'histoire qu'il avait dans ses valises lui assurait la mort dans son pays d'origine alors il avait décidé de quitter son laboratoire et ses expériences pour traverser l'Atlantique. Arrivé au Mexique, il ne mit pas longtemps à trouver la trace de ceux qu'ils cherchaient, ses contacts de l'ex Allemagne Nazi l'y avaient bien aidé ! Une fois en contact avec eux, il leur proposa ses services, la caste lui fit un pont d'or pour accéder à ces avancées scientifiques.

Ce fut le début des enlèvements d'hommes jeunes, à partir de là, la caste avait débuté ses récoltes, ils ne se contentaient plus d'enlever des femmes pour en faire des mères dévouées et parfaite, ils prenaient désormais les vies de jeunes hommes pour soigner les piliers de la caste et leur assurer une vie plus longue. Ces hommes étaient enlevés et déjà ramenés au Mexique, ils étaient dépouillés de leurs organes vitaux pour soigner des problèmes rénaux, des problèmes pulmonaires... A cette époque, personne ne parlait encore de transplantation dans la science classique. Les premières opérations de ce genre furent pratiquées « officiellement » dans les années 60 !

Dans l'ombre dans cette organisation, la réalité était autre, ce scientifique réalisé sa première opération pour la caste dès 1948. Il s'agissait d'un rein pour l'un des piliers, l'homme ne survécu pas très longtemps, à peine deux ans mais il était condamné au moment de l'opération, ce fut donc finalement un réel succès pour la caste ! Dès cet instant, une grande partie des finances de la caste fut injecté dans les recherches de ce médecin !

L'homme se nommait Karl Hoffman, il était âgé d'à peine 40 ans en arrivant au Mexique, il avait travaillé avec Joseph Mengele dans son laboratoire d'Auschwitz. Les médecins de la mort, comme ils étaient surnommés, avaient fait des recherches et des avancées incroyables en expérimentant des techniques sur les prisonniers. De véritables tortures qui avaient tués des milliers de cobayes mais au terme de leurs essaies macabres, ils avaient mis au point les techniques de transplantation et avaient pu isoler les molécules médicamenteuses nécessaires au maintien des greffes !

La suite avait été un enchainement d'essais, d'échecs, de réussites... Les piliers de la caste en voulaient toujours plus, ils ne comptaient plus l'argent qu'ils injectaient dans les recherches, ils prenaient ce dont ils avaient besoin sur ces pauvres hommes et avaient commencé à vendre les autres organes à de riches malades pour accroitre leurs richesses.

Mais à cette époque, ils se contentaient de soigner les maladies, prolongeant ainsi l'espérance de vie des malades... L'arrivée de Carrillo Fuentès au rang d'Ah Puch changeât la donne.

En 1965, ce jeune homme, fils d'un pilier de la caste, prit la tête de l'organisation après de brillantes études au états unis, il avait acquis de précieuses connaissances et surtout des idées très novatrices dans ces écoles prestigieuses !

Une fois en poste, il demanda à Hoffman de trouver la solution pour s'approcher de l'immortalité, l'homme de science s'empressa de relever le défi au prix de dollars et de sang versé !