Chapitre Trente Neuf

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Bloc n°2, l'homme aux commandes de l'opération était concentré sur ses gestes. A l'aide de son microscope dernière génération, il réalisait un geste médical qui n'était connu de personne en dehors de cet endroit. Une technique qui avait été élaboré par le responsable des médecins de la Caste, Hoffman en personne... Ce mystérieux médecin venu d'Europe dans les années 40.

Âgé de 39 ans en 1945, cet homme énigmatique aurait dû mourir il y a longtemps au vu de la durée de vie moyenne d'un homme en bonne santé. En effet la caste avait bien la capacité de soigner ces malades et d'aller très loin dans les soins avec des transplantations lourdes, mais cela ne faisait que rallonger une vie normale qui se serait vu amputer de quelques années par une maladie.

Hoffman avait eu pour mission de la part de son maître de changer cela, de trouver comment allonger considérablement la durée de vie d'un homme en bonne santé, sans attendre qu'il faille le soigner.

Après des recherches sur les prisonniers juifs pendant la seconde guerre mondiale, ce médecin de la mort avait acquis des connaissances importantes sur les fonctionnements profonds du cerveau humain et de son impact sur l'espérance de vie. La gestion des hormones, la régulation des flux sanguins, l'impact sur le caractère et les facultés intellectuelles, tant et tant de choses qu'il était impossible en temps de paix de prouver car pour cela il fallait expérimenter sur des humains, trouver les zones sensibles et au passage tuer de nombreux innocents lors des échecs !

Les Allemands disposaient d'une source quasiment inépuisable de cobaye et des médecins comme Mengele avaient usés de leurs pouvoirs et de cette impunité pour faire des avancés que l'on qualifierait d'effrayante, durant cette période sombre de l'histoire du monde. Hoffman avait suivi ce médecin aux méthodes monstrueuses dans ces expériences les plus terribles lors de sa jeunesse passée en Allemagne.

Fort de cela, avec l'argent et le pouvoir de la caste, il avait continué son travail pour en arriver à des méthodes de pointes sur les parties comme l'hypophyse et l'hypothalamus. Deux parties stratégiques de notre cerveau mais cachées au centre de celui-ci, très proche du tronc cérébral, une zone très sensible. Hoffman avait mis au point un théorème, celui du remplacement de ces glandes sur des hommes âgés de plus de 40 ans par celles d'homme de 20 ans.

Les essais furent nombreux, les échecs et les morts également mais peu importait, Ah Puch avait ordonné ces recherches, coûte que coûte... Après plusieurs années de recherches, Hoffman fini par réussir cette opération inimaginable et celle-ci fonctionna ! Les premiers piliers de la Caste furent transplantés leur assurant une vie quasiment illimitée, un vieillissement diminué et une force intellectuelle et physique décuplé ! Ah Puch fut lui-même transplanté à ces 40 ans !

L'effet pervers se fit rapidement sentir, cette opération était très complexe et cette greffe n'assurait pas seule cette augmentation de l'espérance de vie, il fallait recommencer tous les 10 ans environ et absorber des substances permettant le maintien des précieux greffons...

Le signe de la fin de l'effet de cette transplantation était des plus impressionnants, les larmes de sang... Cette fameuse goutte de sang coulant de l'œil dur et sombre de Fuentès était ce signe. Le pouvoir appelant le pouvoir, les piliers de la Caste refusaient de voir leur vie se finir et cette course à la mort, ces récoltes, ces innocents fauchés dans la fleur de l'âge... Tout cela n'était rien pour Ah Puch, seul comptait sa toute puissance et sa vie inépuisable.

Aujourd'hui tout semblait rôdé dans cette macabre chaine de la mort... Les élus devaient être parfaits sur de nombreux points pour que les greffes réussissent ce qui expliquait le faible taux de conservation des pauvres jeunes hommes.

Tout était « utilisable » sur ces hommes mais cette partie précieuse était LA récolte de la caste. Sur cette table entièrement stérile, l'homme aux commandes de ces outils chirurgicaux venait de retirer les précieuses glandes, le jeune homme sur la table était en mort cérébrale, les autres chirurgiens allaient désormais se charger des autres organes comme les reins, les poumons, le cœur...Tels des vautours sur une proie, ils le dépouillèrent sans le moindre scrupule.

Dans le bloc n°3, un homme était endormi, il devait avoir environ 60 ans mais impossible d'en être certain, il était préparé pour subir la greffe, une opération d'une exigence incroyable car sur le donneur, il n'y avait pas de crainte d'endommager le cerveau du pauvre homme mais là, il s'agissait d'un pilier de la caste, si une erreur survenait, la mort cérébrale était assurée.

Les disparus de la RadeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant