Les disparus de la Rade

Chapitre vingt cinq

Bayonne, samedi matin, deux familles arrivaient au commissariat central avenue de Marhum... Elles venaient signaler la disparition des leurs filles, en effet, ces deux familles proches n'avaient pas vu revenir leurs enfants suite à la fin de semaine de cours. Les officiers de Police judicaire commencèrent à prendre les éléments pour passer ces disparitions dans le fichier des mains courantes. En effet, aucun des premiers éléments ne laissa penser à un kidnapping ou un accident... Les policiers ne pouvaient, donc, que prendre les éléments, impossible en l'état d'ouvrir une enquête. Les familles semblaient effondrées à l'écoute des officiers.

A cet instant, un jeune brigadier passa à côté des familles, il quittait sa garde. Il entendit les échanges et ne put s'empêcher de détecter une forte similitude avec des éléments qu'il avait lui-même eu à prendre en compte la veille.

- Vous dites que vos filles ont disparu ? Faisaient-elles partie de l'UPPA ?

- Oui elles étaient en fac de lettre, répondit la maman de l'une des filles, complément effondrées...

- Connaissaient-elles mademoiselle Campello et monsieur Escarza ?

- Campello ? Je ne sais pas mais oui, Julien Escarza, ma fille le connaissait !

- Très bien, nous avons besoin d'approfondir ces éléments, attendez-nous une minute.

Les officiers de police sortirent pour aller voir leur responsable. Un lien existait entre les deux affaires, soit quatre jeunes ayant disparu en même temps et sans aucune raison au premier abord... Impossible qu'il puisse s'agir d'une coïncidence ou d'une fugue... Le commandant pris les éléments très au sérieux car l'affaires des disparus de Brest avait été passé en note de service partout en France et ces éléments résonnaient clairement avec les informations dispensées dans cette note.

Il ordonna aux officiers de prendre tous les éléments et d'aller à la fac de Bayonne pour y trouver d'éventuels éléments. Il prit ensuite son téléphone pour faire remonter l'information dans les plus hautes instances, permettant ainsi d'alimenter l'enquête principale menée par le SRPJ au 36.

Les policiers retournèrent vers les familles pour chercher des éléments supplémentaires, photos, descriptions, cercle d'amis, habitudes... Tout ce qui pourrait alimenter l'enquête. Ils prirent aussi contact avec les familles Campello et Escarza pour qu'elles reviennent au commissariat et faire de même. Au téléphone, l'un des policiers demanda aux familles d'apporter photos et autres éléments pouvant les aider.

A peine une heure plus tard, à l'arrivée des deux autres familles, les policiers purent récupérer des photos des quatre jeunes, une enquête pouvait démarrer. Ils prirent ensuite le chemin de l'UPPA pour y trouver d'éventuels indices. Une fois sur place, ils furent reçus par le recteur de la Fac. Ce dernier, un homme âgé mais très agréable, prit du temps pour leur répondre, prenant conscience de l'importance de la situation. Les quatre jeunes avaient en effet été absents aux cours du vendredi, mais ce n'était pas une exception, les lendemains de soirée étudiantes, nombreux étaient les jeunes qui restaient chez eux, trop fatigués par leurs virées nocturnes.

Après avoir croisé plusieurs sources de données, notamment les réseaux sociaux et les informations des parents, les policiers identifièrent une autre disparu, en effet, une jeune femme avait également manqué les cours du vendredi et elle semblait bien faire partie du cercle d'amis de ceux qui avaient bien disparu.

Cette jeune femme n'était pas de la région, elle était étudiante dans la région mais sans attache locale, ce qui expliquait le non-signalement pour le moment... La pauvre jeune femme ne manquait à personne à cette heure et sans ce travail de recoupement, sa disparition aurait pu rester bien plus longtemps sans explication.

Une autre page sombre de l'enquête des « disparus de la rade » semblait s'ouvrir, même procédés, même profil des cibles avec une différence notable, les femmes semblaient être désormais le centre de cette nouvelle série, peut être justement le signe d'une nouvelle série d'enlèvements à craindre.