Chapitre cinq

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Brest le lieutenant Le Bars venait de raccrocher avec le capitaine Maze du Bastion... Le jeune lieutenant lui avait fait un topo sur les éléments en sa possession... A vrai dire pas grand-chose sur les cinq nouveaux disparus. Malgré cela, il avait senti l'intérêt certain du capitaine Maze au téléphone. Une voix froide et calme, dépourvu d'émotion, simplement à la recherche d'informations pour étayer un dossier.

Le Bars se dirigea vers le bureau de son comandant lui annonçant l'arrivée dans l'après-midi de deux OPJ de Paris. La nouvelle fut accueillie plutôt froidement par Le Bihan, un vieux brisquard qui était en fin de carrière. Le genre de type qui n'avait qu'une idée en tête, finir sa carrière sur une réussite, surtout pas sur une affaire non résolut et reprise par les caïds de Paris... Il avait travaillé dans sa jeunesse près de Paris, il savait que les pontes du 36 n'avaient que faire des petits flics de province et que leurs buts n'étaient pas de collaborer mais bien de prendre la place des locaux !

- Très bien Le Bars, vous serez leur guide durant leur séjour. Vous pouvez leur laisser accès à nos dossiers et nos retours d'enquête mais je veux savoir tout ce qui se passe, vous ne les lâchez pas et vous me faite un rapport quotidien, je veux tout savoir, rien ne doit passer, s'ils vont se secouer la nouille cinq fois par jour je veux un rapport à chaque fois !

- Très bien mon commandant ! Répondit Bastien.

Le Bihan n'était pas du genre à faire des manières, il était cru et franc mais c'était malgré tout un chef qui respectait ses troupes et souhaitait plus que tout que ces gars restent maitres de leurs affaires, rien à foutre que ces gars venaient du 36, ceux qui c'étaient coltiné les enquêtes de voisinage, c'était les Brestois !

Bastien sorti manger avec sa sœur, il lui avait promis de la voir après leur dernier coup de téléphone mais n'avait finalement pas pu passer la voir chez elle. Ils se retrouvèrent Au Vieux Gréement, un resto sympa du centre. Eva attendait encore les résultats de son concours... Mais à vrai dire, son esprit était ailleurs, préoccupé par cette affaire de disparus dont parlait la presse...

- Coucou beau mec ! Comment tu vas ? Eva aimait taquiner son frère, elle était plus jeune que lui et il avait souvent joué les chaperons suite à la disparition de leur père, ce qui faisait que leur relation était particulière, homme de la maison fils, frère et chef de famille, il avait cumulé les rôles, le faisant grandir plus vite que ses copains de l'époque !

- Très bien sœurette, je vois que toi aussi tu as l'air d'être en forme, la chaleur tu aimes ça, tu es aux anges du coup !

- Oui, on peut dire ça mais c'est quand même pesant ce temps, cette chaleur... Et cette affaire dont on parle dans la presse, ça donne pas envie de se balader le soir pour prendre le frais !

- Et bien tu n'as qu'à te balader avec Éric, ça sert à ça les maris !

- Tu parles, il est trop occupé avec son travail... Il ne me voit presque pas !

- Allé, arrête de penser de cette manière, vous avez tout pour être heureux...

- En es-tu sûr ? Comment peux-tu en juger ? Tu vis seule, tu es toujours à aider maman... Ça donne quoi avec cette Julie ?

- Rien, on est plus ensemble... Mais je sais que tu ne m'as pas invité pour parler de ma vie sentimentale !

- Tu as raison, je voulais voir mon frère et savoir comment tu vas...

- Tu es certaine de cela ?

- Bon j'avoues, je voulais que tu me parles de cette histoire de disparitions...

- Tu es toujours aussi bornée, tu ne lâches rien... Je te l'ai dit hier au téléphone, je ne peux pas t'en parler.

- Allé, pour ta sœur... Presque policière de surcroit !

- Ouais, tu parles, tu pouvais rentrer, tu as eu ton concours, c'est toi qui t'es ravisée ma belle !

- Allé, arrêtes de ressasser le passer, parles moi !

- Bon, juste quelques mots mais tu gardes cela pour toi, pas un mot même à Éric !

- Promis mon frérot !

- Bon, cet après-midi deux officiers de Paris descendent pour cette affaire, ils viennent du 36 !

- Du 36 ? Et bien pour trois disparitions...

- Et bien en fait, huit... Cinq jeunes ont disparu hier soir !

Eva n'en croyait pas ses oreilles, l'envie de sortir seule le soir s'éloignait encore plus avec les derniers mots de son frère... Sur ceux, elle comprit qu'il ne fallait pas insister et décida de parler d'autre chose, de leur maman malade... Et ils commencèrent leur repas en se laissant envahir par les souvenirs de jeunesse.

Eva voulu régler la note comme elle l'avait dit au téléphone mais Bastien ne la laissa pas faire :

- Allé petite sœur, laisse les grandes personnes payer la note.

Elle lui sourit, elle adorait son frère... Ils partirent chacun de leur côté mais Eva lui lança :

- Je passe à ton bureau ce soir, j'aurai eu le résultat du concours je veux que tu sois le premier à avoir la nouvelle !

Les disparus de la RadeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant