Chapitre dix huit

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36, Le Bastion, retour des officiers Maze et Santos, la BMW garée au sous-sol du bâtiment et les deux hommes se rendirent au bureau de Verdier. Le commissaire les attendait pour pouvoir débriefer et avoir enfin de quoi alimenter et calmer les pressions qu'il prenait en pleine figure depuis plusieurs jours. Cette histoire faisait du bruit, le nombre de disparus était important, les profils et les lieux faisaient apparaitre des cohérences et on s'inquiétait dans les hautes sphères, des retombés de cette affaire si trop d'infos venaient à fuiter dans la presse comme cela avait pu commencer !

- Salut Yann, alors ta vielle bagnole a tenu la distance ?

- T'es dur de parler de ta femme comme ça !

Yann ne perdait jamais une occasion de faire de l'humour, aussi noir était-il !

- Bon, on peut se concentrer un peu ? J'ai eu les retours du lieutenant de Brest, ils ont trouvé des traces de sang dans un entrepôt désaffecté, des traces d'un corps qu'on a fait disparaitre avec de l'acide.

- Idem à Rodez, on a trouvé la même chose dans un vieil entrepôt, même technique... Mais aussi même profil, je suis sûr que le pauvre type qui a fini dans le bain à Brest était un gros ou malade...

- Comment ça ?

- Et bien à Rodez, les collègues de la scientifique ont trouvé une trace partielle d'ADN et ils ont pu remonter la trace de ce pauvre mec, un jeune homme qui avait quelques soucis de santé... Ce qui va à l'opposer des autres disparus. Je suis sûr que sur Brest on peut trouver une similitude...

- Eh bien oui, on peut dire ça, on a eu les photos et les profils de jeunes qui ont disparu et dont le système GPS nous a menés dans cet entrepôt... Jette un œil...

Le commissaire jeta 5 photos sur le bureau. Yann se pencha pour les regarder, il en sorti une et la tendit à Santos. Ils se regardèrent et cela semblait évident au vu des conclusions de Rodez.

- Je pense que ce n'est pas la peine de chercher plus, le mec qui est passé dans le bain, c'est celui-ci !

Verdier reconnaissait les capacités d'analyse de Maze et était satisfait. Même si l'affaire devenait complexe et de plus en plus macabre, on connaissait au moins le profil des victimes. Le lien n'était plus dissimulable, on ne pouvait désormais plus occulter les similitudes avec l'affaire d'El Toro... Des femmes jeunes, cultivées, en bonne santé... Les conclusions de l'époque avaient débouché sur une traite des blanches, un trafic de jeunes femmes pour de la prostitution... Mais à la lumière de ces nouveaux éléments, il devait y avoir un lien et cela accentuait la noirceur de cette histoire.

Des hommes, des femmes, des profils similaires, des commanditaires certainement hauts placés et des hommes de main expérimentés ! Il y avait un lien, c'était sûr mais il fallait trouver lequel et vite, avant que d'autres disparitions ne surviennent.

- Yann, je vais avoir besoin que tu retournes à Brest car on pense que ta piste du bateau Mexicain peut nous conduire à quelque chose, par contre, j'ai besoin que Santos reste ici pour travailler avec les collègues qui doivent revenir de Bordeaux, Metz et Nancy après leurs enquêtes respectives.

- Ok, je devrais pouvoir me débrouiller seul ! Je repars quand ?

- Prend ta soirée, t'as une salle tête, mange, dort et prend la route demain ! Moi je vais faire un point précis à Faure pour qu'il relâche un peu la bride sur ton groupe, il veut que ça avance mais tu sais qu'il veut surtout que cela se fasse sans vague, sans mauvaise pub et surtout pas à l'ancienne, il a horreur de la mauvaise publicité, il sort pas du même moule que nous !

- J'entends ! Je vais faire de mon mieux tu le sais !

- C'est bien ça qui m'inquiète... Mais bon, tu auras ma peau !

Sur ces derniers mots, Santos et Maze quittèrent le bureau, ils allèrent prendre un café avec les collègues encore présent. Max était là, ils prirent un café ensemble et échangèrent sur l'affaire. Au Bastion, ils n'étaient pas restés sans rien faire, les collègues en région avaient remontés des éléments au fils des enquêtes, ils avaient pu recouper des profils, des dates... Et le total de disparus dépassait largement la quinzaine estimée, plus de trente personnes semblaient être dans les cibles.

Les collègues de Brest avaient également bien bossé sur le cas du porte-container et dans le descriptif de chargement, des éléments semblaient flou mais surtout, des caméras de vidéos surveillance étaient mystérieusement tombés en panne à la fin du chargement du Santa Maria, l'enquête allait être longue et l'idée d'un petit voyage outre atlantique se dessinait de plus en plus.

- Bon le bleu, tu t'es bien débrouillé, t'es resté à ta place et tu m'as pas gêné... C'est bien ! Dommage que tu ne reviennes pas avec moi, je suis sûr que j'aurais pu arrêter de t'appeler le bleu sur la route du retour !

- On va dire que c'est un compliment de ta part capitaine.

- Tu peux le dire le bleu, ajouta Max, en général il faut plus de temps pour que Yann abandonne ce genre de surnoms !

- Allé les gars, je vais m'rentrer, je suis claqué !

- Tu ne passes même pas à la salle avant de rentrer chez toi ? Lui lança Max.

- Devine ? Le sac est dans le coffre, j'y passe avant de rentrer, tu m'as pris pour qui ?

Yann s'éloignait et réajustant la veste de son costume, il avait le sourire et Santos savait à quoi il pensait.

Les disparus de la RadeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant