Chapitre cinquante deux

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La nuit recouvrait encore les paysages de bord de mer, la chaleur ne descendait que peu la nuit ces derniers temps et cette ambiance de lourdeur fatiguait les corps et les esprits. Bastien avait enfilé rapidement sa tenue et avait sauté dans son véhicule pour foncer jusqu'au quartier Saint Marc où vivait sa sœur. Sur la route, son cœur battait si fort que sa poitrine était douloureuse, il sentait le sang pousser l'oxygène dans ses veines, il sentait l'adrénaline produite par son corps le pousser au-delà de ses capacités, son cerveau était en ébullition, les kilomètres filaient mais il ne trouvait pas que cela aille assez vite, il fonçait et risquait tout en passant les quelques voitures qui le précédaient sans se poser de question.

Il arriva devant la maison, la voiture d'Éric était là mais pas celle de Eva, il entra avec son double de clé, il fonça à l'étage et réveilla Éric dans son sommeil, ce dernier sauta du lit avec la peur au ventre, les cris de Bastien le poussant dans ses retranchements...

- Où est ma sœur, où est Eva !

- Putain Bastien mais tu me fais quoi là, tu fais quoi dans ma chambre ?

- Réponds putain, elle est où ?

- Elle n'est pas rentrée, elle m'a envoyé un message pour me dire qu'elle ne rentrerait pas ce soir, qu'elle passait la soirée à l'école ! Mais qu'est ce qui se passe, tu vas le répondre ?

- Montre ton téléphone, dépêche...

Éric s'exécuta et tendit le portable à Bastien sans broncher. Le gendarme scruta les appels et donc le message...

« J'ai été appelé par l'école, je vais y passer la nuit. A demain, je t'aime... »

Bastien sentait l'entourloupe à plein nez et se mit à tourner dans la chambre avant de repartir en courant.

- Bastien, mais tu vas me répondre, qu'est ce qui se passe ?

- Rendors-toi, t'es qu'un pauvre connard avec ma sœur et là, c'est pas de toi qu'elle a besoin...

Sur ces mots secs et tranchants qu'il venait de lancer à la figure du mari de sa sœur, Bastien remonta dans sa voiture, il fila vers l'école de la marine de Brest tout en sachant qu'il avait déjà la réponse à ses craintes. Une fois devant l'école il entra en courant et se présentât avec son insigne de la gendarmerie, il savait où aller car Eva lui avait fait faire le tour... Arrivée près des quartiers de la brigade de sa sœur il put interpeller un militaire qui lui confirma ses craintes...

- Hey, vous savez si les nouvelles promos ont passé la soirée ici ?

- Aucune classe n'a dormi hier ici, nous sommes en pleine inspection avant le démarrage des formations !

Bastien resta figé une seconde, le couperet était tombé !

Une douleur parcourut son corps tout entier, comme une lame qui frôlait sa peau, comme une main glaciale qui glissa dans son dos et lui glaça le sang...

- Où es-tu Eva... ?

Les mots ne sortirent pas, ils s'étouffèrent dans sa bouche, dans son cœur qui se serrait. Mais il ne devait pas, il ne pouvait pas se permettre de faillir, il devait garder ses esprits et continuer à chercher. Il remonta les longs couloirs de l'école et monta dans son auto aux couleurs bleus de son uniforme, il fila à vive allure à la gendarmerie où quelques collègues étaient déjà présents. Il fonça vers le bureau de celui qui s'occupait de la partie informatique et téléphonie, personne dans le bureau ! Bastien ressorti et alla vers la pièce où les collègues prenaient le café ! Par chance, il venait d'arriver et était en train de prendre un café, la tête dans le vague il semblait se réveiller à peine !

Les disparus de la RadeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant