Chapitre quatorze

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Brest, le jeune Le Bars avait continué à travailler avec ces collègues sur les derniers disparus qui semblaient avoir laissés plus de traces que les autres. En effet, dans la voiture retrouvée, pas de traces, pas d'empreintes... Mais beaucoup mieux ! Ces petits malins avaient décidé de tester sur leur propre voiture leur projet d'étude et ce dispositif de traçage de trajets réalisés. Un projet pour favoriser la conduite autonome...

Les collègues de la scientifique passèrent au crible l'outil, ils purent ainsi retracer le dernier trajet de ces malheureux ! La voiture avait été stationnée en plein Brest le soir de la fête de la musique puis avait pris la direction du port ! Encore une fois, le port et la Rade entraient dans l'équation. Maze devait avoir raison sur les recherches à réaliser pour le bateau parti au Mexique... Une piste, indéniablement.

Mais beaucoup de jeunes passaient leurs soirées de fête par-là, donc ce fut une non découverte... Ce qui attisa leur curiosité en revanche, c'est un trajet vers une zone plus sombre et isolé du port, proche d'entrepôts désaffectés, avec l'horodatage du système, ils estimaient que les jeunes avaient dû passer une heure à peine sur le port avant de changer de lieu.

Le Bars et plusieurs collègues prirent alors la direction de cette zone. Les spécialistes de la scientifique leur emboitèrent le pas.

Les coordonnées du GPS des étudiants les conduisirent à l'ancien entrepôt de la STEF où l'un des pauvres étudiants avait été tué le soir de la fête de la musique. Restait à savoir si les officiers de police allaient réussir à retracer la macabre fin de cet étudiant qui n'avait rien demandé à personne.

Dans les bâtiments, immenses, la tâche allait être de taille. Squatté et tagué par toutes sortes de personnes bien différentes, les locaux étaient semblables à de nombreux locaux de ce genre, lieux de découverte pour les fans de sensations forte, lieux de replie pour certains malfrats ou drogués, abri pour de pauvres gens sans toit, l'endroit ressemblait finalement à une carcasse géante, vidée de sa vie et de son âme.

Que chercher ? Qu'est-ce que ces jeunes étaient venus faire ici après avoir quitté le port ? Les policiers se répartirent sur les lieux et commencèrent une fouille ordonnée et minutieuse. Ils ne trouvèrent pas vraiment de traces probantes, les lieux étaient couverts de traces de pas, une scène de crime pouvait se cacher n'importe où, après avoir été endommagé par d'autres voyageurs perdus dans ces lieux sinistres.

Après un peu plus d'une heure de fouille, ils n'avaient pas trouvé de trace de lutte ou de sang... La chasse semblait perdue quand le téléphone de Bastien sonna.

C'était son commandant, Le Bihan, il venait de raccrocher avec le commissaire Verdier, les conclusions de Maze avaient été transmissent à tous les collègues en charge de cette affaire !

Bastien raccrocha et dans l'instant intima l'ordre à tous de se diriger vers une zone précise des bâtiments.

Les policiers s'arrêtèrent devant de grands bacs en plastiques jaunâtres... Usé et crasseux, tachés par les produits y aillant été stockés.

- Le capitane Maze et les collègues de Rodez ont trouvés des traces humaines dans ce même genre de bâtiments. Une méthode qui semble correspondre à ce qui a pu se passer ici. Alors on se met au travail, balisage de cette zone et prélèvements dans ces satanés bacs.

Les spécialistes entrèrent en scène. Les collègues de la scientifiques se vêtirent de tenues blanche intégrales, ils mirent masques et gants puis avec de petites échelles, ils descendirent dans ces bacs avec leurs mallettes. Le reste des policiers se mirent aux recherches de traces autour des bacs. En effet, il y avait bien des traces de passage, de pas... mais comme dans tout l'entrepôt, dur de trouver des empreintes exploitables.

Au fond des bacs, les policiers utilisèrent des produits pour tenter de trouver des traces de sang et les résultats ne mirent pas longtemps à apparaitre devant eux ! Dans l'un des bacs, des traces d'une danse macabre se dessinèrent... Projections et traces plus grandes, un dessin sinistre, tel un tableau d'art déco que l'on ne comprend pas toujours, la fin de vie d'un homme s'affichait devant eux.

Ils firent tous les prélèvements possibles et avec un soin chirurgical. Malheureusement, ils connaissaient déjà plusieurs réponses à leurs questions... Un homme était mort ici, un homme certainement inscrit dans la liste des jeunes étudiants disparu, mais ils savaient également par expérience que ce genre de scène était l'œuvre d'acides puissants qui ne laissaient que très peu de chance aux enquêteurs de trouver des traces d'ADN intacts.

La particularité de l'acide fluorhydrique est de faire fondre toutes les chairs et ossements... Les faire littéralement disparaitre mais ce genre de produit ne se manipulent pas sans connaissance, par exemple, et non des moindres, ne l'utiliser que dans des bacs de matière particulière, comme ceux de ces grands réservoirs. Une preuve de plus que les personnes qui étaient derrière tout ça semblaient être des professionnels, sachant exactement comment faire disparaitre un corps et les endroits où réaliser ce genre de travail. 

Les disparus de la RadeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant