Chapitre dix

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Capitaine, nous avons pu comparer nos RIF à nos disparus...

Les premiers mots de Bastien avaient du mal à passer car lui et ces collègues n'avaient pas fait ce rapprochement avant l'arrivée de ces deux Parisiens.

- Parfait Le Bars ! S'exprima Yann !

- J'ai eu les collègues du Bastion au téléphone, lança Santos !

- Ah oui, du nouveau sur les autres dossiers ?

- Oui, les collègues de Rodez viennent de trouver des traces suspectes dans d'anciens locaux désaffectés...

- Des traces suspectes ?

- Oui, il semblerait que quelqu'un ai utilisé des acides très puissants pour faire disparaitre un ou plusieurs corps... Les collègues de la scientifique sont sur le coup.

- Ok, et pour nos jeunes ingénieurs, y'a du neuf ?

- Oui, on a retrouvé la voiture, une Peugeot 206, à première vue, elle est clean, mais des collègues sont en train de mener des expertises plus poussées, notamment sur une sorte de balise GPS... Les gosses étaient sur un projet de suivi GPS pour leurs études, lança Le Bars.

Information intéressante, en effet, les cinq jeunes travaillaient sur un projet de fin d'étude pour du suivi GPS. En passant les détails, le but était de pouvoir suivre le trajet de véhicules de transport de marchandises pour ensuite les optimiser et trouver des solutions de conduite autonome...

- Les collègues de la scientifique de Rennes sont sur le coup, ils ont pris la main sur les éléments liés à cette balise, d'après eux, il sera possible de tracer précisément le trajet des cinq étudiants, lança Le Bars.

- Le commissaire souhaite que l'on descende à Rodez pour cette histoire de corps et d'acide...

- Nous ? Personne ne peut descendre à notre place ? Gabin ? Krim ou Ludo ?

- Non, il a bien précisé que c'était nous qui devions y aller, les autres ont pris la route également sur les autres zones concernées par les disparitions.

- Il veut ma peau, c'est clair ! Bon, dites-moi ce que vous avez trouvé sur le RIF, on fait un topo et après on verra pour Rodez.

Sur ce, Le Bars et Santos expliquèrent leurs trouvailles, dans le fichier des personnes disparu, ils avaient repéré trois disparitions de jeunes hommes, étudiants dans les cycles supérieurs, tous plutôt sportifs, équilibrés, de bonnes familles... Ce qui semblait être le point commun aux trois premiers disparus et également quatre des cinq disparus à la fête de la musique, quatre sur les cinq car le dernier ne semblait pas correspondre.

Yann se mis à penser à l'affaire El Toro... Des disparitions de femmes, jeunes et en bonne santé... L'enquête avait tourné court avec la disparition du principal suspect et une réelle opacité sur leurs motivations... Aux vues des femmes retrouvées, les enquêteurs avaient penché pour une traite des blanches, un quartel enlevant des filles pour les prostituer dans d'autres pays sans doute. Ce qui ne collait pas du tout avec cette affaire et pourtant, on y trouvait des similitudes... Troublantes et inquiétantes, mais à cette heure, rien ne pouvait donner à penser qu'il existait un réel lien entre ces deux affaires, mais Yann avait un mauvais pressentiment.

- Santos, rappelle Verdier, on va avoir besoin d'un peu de paperasse pour récupérer la liste de fret d'un bateau qui a quitté Brest hier soir, je lui ai demandé de voir ça avec Faure...

- Un bateau ?

- Oui, un porte containeur géant, il a quitté le port la nuit dernière, quelque chose me dit qu'il y a un lien, c'est sur ce quai que vous avez retrouvez la pièce, lança Yann en direction de Bastien.

- Très bien, je rappelle le commissaire.

- Le Bars, en notre absence, pouvez-vous faire le point sur ce cargo, il doit y avoir plus de 15 000 containeurs, ça risque de prendre du temps mais il faut creuser... Je veux savoir ce qu'il y avait dans les containeurs !

- Très bien, je vais en parler à mon commandant.

- Parfait ! Bon je viens de regarder le trajet pour Rodez, on va se taper 900 bornes... Alors avant de partir, on va manger un morceau ! Vous nous donnez une bonne adresse Le Bars ?

- Vous pouvez aller dans le centre, Le Vieux Gréement, j'y mange régulièrement avec ma sœur... En disant ces mots, Le Bars se rendit compte qu'il ne voulait pas parler de sa sœur mais c'était trop tard.

- Avec votre sœur ? Eva c'est bien ça ?

- Oui c'est bien ça, je dois vous laisser pour faire le point avec le commandant Le Bihan. On sentit dans son intonation que Bastien n'était toujours pas enclin à parler de sa sœur avec ce capitaine Parisien.

- Merci Le Bars ! On va aller casser un graine le bleu et après on reprend la route !

Santos ne repris pas les mots de Yann, il avait compris que cela ne servait à rien et qu'il fallait passer par là, sorte de bizutage mais il était avec l'un des meilleurs du Bastion, aux méthodes sans doute un peu dépassées par rapport à celle inculquées à l'école, mais efficaces !

Les disparus de la RadeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant