Chapitre soixante cinq

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Orizaba, l'endroit où la caste avait établi au fil des années leur quartier général, là où ils soufflaient le chaud et le froid, la vie et la mort. Ah Puch, en tant que grand maitre de la caste avait réuni les piliers pour les mettre en garde et faire en sorte qu'ils soient en sécurité. Les exécuteurs étaient présents aussi, bien sûr, sur toutes les lèvres, le nom de Don Josué semblait se former pour ainsi évoquer sa chute. Fuentès avait réussi à avoir plus d'informations grâce à sa stature d'homme politique, la Marine avait abordée le Seawise avec la police française, contrôle de marchandise pour couvrir leur mission, ils avaient récupéré cette satanée femme que Ah Puch rêvait de voir entre les mains de Hoffman.

- L'heure est grave mes amis, nous avons perdu un précieux éléments de notre famille, oui car vous êtes ma famille ! Nous sommes à l'aune d'une nouvelle ère, vous, mes piliers avez reçu vos greffes et nos élues sont désormais là dans nos murs, nous pouvons donc créer une nouvelle génération d'êtres purs et supérieurs en tous points à cette crasse qui nous entoure... Il n'est pas question de voir mon rêve, que dis-je, notre rêve à tous, disparaitre sous les coups d'une police officiant à 10 000 km d'ici !

- Nous entendons tes propos grand maître et nous savons tout ce que nous avons fait pour notre caste, mais nous craignons que votre insolence ne nous coûte...

Les mots venaient de l'un des piliers de la caste, ceux des anciens qui ne voulaient en effet pas voir la caste disparaitre au prix de la perte de leurs immenses privilèges et de leurs vies sans fin ! Ils venaient à considérer que Fuentès avait surement joué d'un peu trop près avec le feu au risque de bruler toute la caste.

- N'aillez crainte, je vous demande juste de patienter un peu et de rester sur vos gardes, vous avez de toute manière besoin de repos après les greffes, nos exécuteurs vont vous protéger comme ils l'ont toujours fait pour vous et nos ainés ! Juan Marquez va prendre la suite de Don Josué et saura garder loin de nous ces Français.

Les échanges furent assez vifs entre les membres de la caste et leur chef mais tous conclurent au bien-fondé des conseils de prudence. Il fallait faire face à un ennemi qui semblait décidé à les démasquer, ce qui n'était nullement entendable pour ces hommes au-dessus de lois depuis tant d'années.

Après les discussions, les piliers, les membres fondateurs de la caste prirent la direction des sous-sols de la clinique. En bas, le trésor de la caste les attendait...

Les élues ! Elles étaient là, bien vivante, mais totalement groggy... Elles étaient perfusées et le liquide aux couleurs vives qui s'écoulait doucement à la vitesse des grains de sables dans les sabliers, distillait son venin dans les veines des pauvres femmes. Un savant mélange mis au point par Hoffman, de quoi les rendre dociles et pouvant alors accepter leur sort auprès des piliers.

Après ce temps de lavage de cerveau, elles deviendraient les mères porteuses des futurs piliers, femmes asservis et offrant leur corps, leur capital génétique qui les aura fait être les cibles de ces hommes en noirs... Elles n'étaient pas choisies pour perdre la vie comme les hommes mais finalement, leur sort était-il vraiment plus enviable, cela ne semblait pas certains lorsque l'on contemplait ce macabre tableau...

Vu d'ici, neufs hommes vêtus de noir, semblables à des vautours qui veillaient leurs proies avant de se fondre sur elles une fois le moment arrivé, neufs vautours surveillés eux même par un chef de clan qui leur donnait l'impression d'être important pour mieux décider de leur sort et de détenir tout le pouvoir entre ces mains.

Cette caste était très ancienne et ce jeu de pouvoir leur avait brulé le peu d'humanité qu'il pouvait leur rester vu leur parcours, eux même enfanté par des femmes de ce genre, il ne vivait désormais plus dans « notre » monde.

Les disparus de la RadeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant