Chapitre cinquante trois

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Un silence, puis Verdier pris la parole.

- Le Bars ? Qu'est-ce que vous me racontez ? Vous avez eu Maze au téléphone ? Mais il est en vol pour la France... Son coéquipier m'a appelé, ils ont été accompagnés par les locaux à leur avion. C'est quoi cette histoire avec votre sœur ? C'est quoi ce bordel ?

- Le capitaine Maze a côtoyé ma sœur à ses passages à Brest, là n'est pas le problème, il m'a appelé de l'avion avant leur envol, il était inquiet dans sa voix et en même temps semblait en furie, il m'a dit que l'un des hommes qu'ils ont pu identifier de cette affaire là-bas leur a parlé de ma sœur, il savait qui elle était pour Maze... Le message était clair !

- Et alors, qu'avez-vous sur votre sœur ?

- Elle a disparu, j'ai pu remonter jusqu'à sa disparition, on a déjà pu trianguler l'adresse de son dernier envoi de SMS qui semble ne pas être d'elle et à cet instant, un OPJ de notre BR est sur la piste des dernières connexions de son téléphone pour tenter de la localiser.

- Très bien, vous avez bien fait. Vous devriez avoir du renfort, deux membres de notre équipe arrivent normalement dans la journée chez vous, ils étaient à Narbonne suite aux dernières pistes laissées par ces satanés hommes en noir ! Ils vont pouvoir vous aider à remonter cette piste !

- Très bien commissaire, Maze a insisté pour que je vous appelle et vous dise tout cela, ils n'ont pas pu m'en dire beaucoup plus, mais Maze a failli se faire tuer d'après ces mots, il a pu en réchapper et c'est là que le type en qui a voulu le descendre lui a lancé les infos sur ma sœur !

- Très bien, on doit attendre, le vol est de plus de 12 heures, il nous faut les attendre, je ne vais pas laisser cette affaire en plan, mes supérieurs vont me faire la misère mais je ne laisse pas mes hommes dans la merde sans m'y plonger aussi ! Et pour votre sœur, je suis vraiment désolé, on va tout faire pour vous aider...

Ils échangèrent encore quelques banalités puis Verdier raccrocha ! Il y avait donc une nouvelle ramification de cette affaire déjà bien complexe, la sœur d'un gendarme sur le carreau à cause d'un de ces OPJ... ça n'était pas un problème que Yann ait pu fricoter avec la femme en question mais ça sentait les emmerdes à plein nez car entre son capitaine et le frère de la disparue, ça allait surement se jouer hors du terrain ! Le vieux commissaire avait l'habitude de ce genre d'histoire après ces longues années de service mais à cet instant tout ça lui remuait les tripes !

Il décrocha son téléphone et appela Krim et Ludo pour leur donner ces dernières infos. Au téléphone, le duo du 36 indiqua à leur boss qu'ils étaient presque arrivés à Brest, bon timing, le premier de cette affaire à vrai dire ! Ils allaient pouvoir aider les locaux ! De plus ils avaient pu récupérer des informations suite à leurs investigations avec les flics de la ville !

Les deux flics étaient sur l'autoroute et après l'échange avec Verdier purent commencer à se faire à l'idée de ce qui les attendaient. L'enlèvement de la jeune Le Bars, la certitude que cela était uniquement fait pour atteindre Yann, leur ami de longue date, leur compagnon de douleur et de joie selon les moments de leurs vies... Ils savaient que Yann ferait tout pour la retrouver, ils savaient qu'il ne reculerait devant rien pour protéger cette femme qu'il avait entrainé sans le vouloir dans une affaire qui l'avait dépassé.

A peine une heure plus tard, la Peugeot 407 gris métallisée des deux flics du Bastion arrivèrent rue Verny à Brest devant la Gendarmerie. Ils se dirigèrent vers les collègues de l'accueil pour se faire mener au Lieutenant Le Bars. Santos avança dans la gendarmerie, connaissant déjà les lieux pour y être passé avec Yann. Ils entrèrent tous les deux dans le bureau de Bastien. Ce dernier était assis, il tenait dans les mains une petite photo encadré dans un petit morceau de bois qui semblait venir d'une autre époque... On y voyait deux jeunes enfants, un petit gars aux yeux sombres et une petite bouille brune qui faisait la grimace à son grand frère, les deux Le Bars dans leur enfance.

- Lieutenant, vous allez bien ? Notre chef de groupe nous a tenu au courant sur la route de la disparition de votre sœur ! On est là pour vous aider ! Cette histoire vous touche directement désormais, vous n'allez pas pouvoir prendre en charge cette enquête, mais on vous promet que nous allons tout faire pour retrouver votre sœur.

Bastien n'arrivait pas à se reprendre, il savait que face à lui se trouvait des hommes de bien, des hommes qui avaient déjà traqué des monstres de la pire espèce et ils seraient là pour l'aider, là pour trouver Eva !

- Merci... Ce fut le seul mot que Bastien pu sortir entre ces lèvres, restant serrées.

Sur ces mots, les deux flics du Bastion et le jeune lieutenant se dirigèrent vers le bureau de Salaün qui avait fait signe au travers des grandes vitres du bureau de Bastien, de venir le rejoindre.

- Salut, moi c'est Micka, content de vous voir les gars.

- Idem, on est pas là pour vous emmerder, on est collègues et on va travailler ensemble !

- Super ! Bon, voilà, j'ai pu travailler sur le téléphone de ta sœur grâce à quelques vieux contacts... Mais bon, je n'en dis pas plus, on va dire qu'ils n'ont pas trop envie de se retrouver « dans la lumière », se sont plus des oiseaux de nuit !

Krim se mit en avant et pris la parole sachant que le jeune Le Bars aurait surement du mal pour encore quelques minutes à reprendre le dessus.

- Pas de soucis, on va pas aller fouiner dans leurs vies, on est là pour avancer sur la disparition de la jeune sa sœur, on vous écoute...

- OK parfait, et bien comme je l'ai expliqué à Bastien, nos téléphones restent en émission même si on ne téléphone pas car ils traitent de la donnée en fond et utilise de la DATA...

- Ouais, je vois en gros...

- Donc, si j'ai pu trianguler le dernier SMS envoyé du téléphone d'Eva, j'ai pu ensuite suivre sa trace sur les derniers mouvements de DATA que le téléphone a pu émettre. Je pense qu'Eva devait avoir en tâche de fond des réseaux sociaux ou une application de navigation, bref, très peu de gens pensent à couper les applications au fur et à mesure et il garde ainsi un vrai fil d'Ariane qui nous permet de remonter vers eux !

- Et en français, vous avez trouvé le bout de votre fil ?

- Oui et non...

- ...

- En fait j'ai pu suivre quelques points d'accroches sur les antennes du coin, on part de la base sous-marine et donc le SMS... J'ai ensuite pu trouver des traces de son téléphone qui remontaient vers le port... Cela ne m'a pas trop étonné vu l'affaire que j'ai pu suivre.

- Donc on peut penser qu'Eva est sur le port de Brest, quelque part ? Le téléphone est toujours actif.

- C'est là que le « non » intervient, le téléphone a émis un bref instant sur le port de Brest... Je pense que les lascars ont dû penser à tout couper à partir de là ! En conclusion, Eva pourrait aussi bien être pile à l'endroit du dernier transfert de données... Comme de l'autre côté de l'Atlantique !

Les quatre policiers et gendarmes se regardèrent un instant et fixèrent l'écran géant du PC de Mickael Salaün, de nombreuses applications fonctionnaient à plein régime et au centre de cet écran d'un moins 35 pouces dernier cri, une carte où brillaient plusieurs points rouges qui traçaient une route, partant de la base sous-marine jusqu'au bord de l'eau sur le port de Brest, à peu près là où Yann, quelques semaines plus tôt, avait flairé la piste du Santa Maria !

Les disparus de la RadeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant