Chapitre soixante deux

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La nuit tombait sur l'horizon bleuté, les couleurs étaient superbes, le soleil se couchait à l'ouest, en plein sur leur cap, les mélanges d'orange et de jaune se mêlaient au bleu et au blanc qui se déroulait sous le ventre de l'appareil de la Marine.

Le Seawise était enfin en vue, il semblait endormi, au milieu de l'océan, immobile, quelques vieux phares crachaient une lumière jaunâtre sur le pont qui semblait interminable avec ces près de 500 m de long... Le Super Puma réduisit sa vitesse et une fois sur zone, les hommes de la Maritime prirent la parole avec le porte-voix de forte puissance équipant l'engin...

« A l'équipage, Police Nationale Française, ceci est un contrôle, ne bougez pas, nous allons apponter... To the crew, French National Police, this is a control, do not move, we will land »

Du mouvement se faisait sentir en bas, l'équipage était braqué par les projecteurs latéraux de forte puissance de l'hélicoptère, trois câbles furent déroulés vers le pont du Seawise, pas d'appontage, descente en rappel pour l'équipe.

En bas, l'agitation gagnait l'intérieur du monstre d'acier, plus particulièrement sur la passerelle de commandement, ce contrôle était clairement en lien avec la passagère Française... Don Josué bouillonnait à côté du capitaine du navire. Il n'en revenait pas, lui, le spécialiste de la caste, après des années dans l'ombre, risquait d'être pris... Il n'en était pas question. Il quitta alors le pont supérieur pour rejoindre ses sbires à vive allure, ils étaient dans une cabine, plus bas dans le navire. Don Josué entra dans la petite pièce et leur somma de se tenir prêt, ils prirent sous les couchettes leurs armes, des fusils automatiques de gros calibres d'origines allemande, ils étaient prêts à en découdre.

Sur le pont les hommes casqués arrivèrent, ils se mirent à crier en Anglais de rester calme et d'obtempérer, ils expliquèrent qu'il s'agissait d'un contrôle de marchandises et de papiers, d'autorisations... L'équipage ne chercha pas à faire de vague, la plupart des hommes ici n'étaient que des péquins lambda, juste là pour tenir à flot cette épave, payé à coups de triques pour ne pas crever la bouche ouverte dans un ghetto.

Les policiers purent avancer sans encombre vers l'entrée principale du navire. Les armes pointées en avant ils avançaient en formation serrée, deux par deux. Arrivée à l'entrée du bâtiment, au moment où la porte s'ouvrit, un flash lumineux vint perturber leur champ de vision, deux hommes équipés de torches de fortes puissances sortirent et dans un bruit sourd et déchirant, une première salve de balles tueuses de flics fila vers la colonne de policiers.

Dans l'instant, prise sous le feu, l'équipe posa genoux à terre et se mit en position pour se protéger et répliquer. Les hommes engagèrent la riposte, Yann était en avant, HK en main il se mit à avancer à couvert entre les pièces de métal qui pouvaient le camoufler. Les hommes de la police maritime le couvraient et envoyaient leurs rafales de 5,56, les balles fusèrent, les flammes crachées par les armes déchiraient l'obscurité, la nuit avait recouvert le navire et l'océan si bleu peu avant ressemblait désormais à une mer d'encre noire.

Les policiers français criaient de lâcher les armes mais ils ne ressuent comme réponse que de nouvelles salves meurtrières. Un des policiers fut touché au bras...

« Officier blessé... »

Les mots retentirent entre les murs de métal du navire, l'adrénaline monta encore dans les corps déjà chargés des hommes, les cœurs battaient fort, Gabin voyait son meilleur ami progresser contre le flot de balles qui lançaient leurs halos de lumière brulante et assassine. Gabin pu se mettre en joue, en une seconde, il put viser juste, une balle de son HK 36 fila droit dans le corps de l'un des hommes en noir et le fit vaciller...

Les disparus de la RadeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant