Pour toi

Partie 28

...

   Des rires de joie se font entendre dans les jardins des concubines, ces dernières profitaient des belles roses qui ont suffisamment fleuri et mûri en ce mois de Mars.

Atiyah vient tout juste de se lever, et elle se sentait mieux qu'il y a trois jours.

Elle était furieuse et désemparée d'avoir eu le malheur de vivre un moment qu'on pourrait qualifier de détestable ; embrasser son ennemie ; comment peut-on vivre dans la terre ennemi et subir des humiliations répétés ? Toutes les stratégies qu'elle pourrait mettre en place ne pourraient pas être suffisamment douloureuses, le Shâh a une supériorité numérique dans sa façon d'agir alors que la belle blonde est seulement ici pour semer le gâchis.

     Elle rejoint le hammam après une longue réflexion qui ne la quittait pas. Un petit malheur s'abat sur elle alors qu'elle pensait être soulagée, ses menstruations viennent pointer du nez et une douleur insupportable se propage dans son bassin.

     - Vous avez tardé ! Dit la servante tout juste derrière la porte du hammam.

    La belle blonde lâche un souffle d'épuisement, elle en avait assez de répondre à cette servante qui était assez bavarde et indiscrète.

     - Je fais ce que je veux ! Dégagez d'ici ! Dit Atiyah en criant presque.

    La servante paniquée s'en va rapidement alors qu'Atiyah regardait son corps avec un goût amer, elle se détestait d'être une femme, d'être soumise à un destin de captive et surtout d'être piégée dans une profonde inégalité dans ce monde idéologiquement aéré.

     Elle s'habille rapidement après s'être bien apitoyer sur son sort, elle n'était pas faible loin de là ; elle voulait juste résumer ce qu'elle vient d'accomplir tout en gardant le bon et en corrigeant le mauvais. Une erreur n'a jamais été une source de faiblesse, c'est toujours le point de départ de la réussite.
   Nulle n'est parfait dans ce monde seul dieu est puissant, alors que même les souverains ont des faiblesses ; ils ont un coeur comme tout être humain ; aucune personne est supérieur à une autre car croire à tout cela nous rend plus faible, tandis que les mauvaise personnes ne cessent de profiter de cette idée fausse de leur supériorité.

     La belle blonde allait tout juste ouvrir la porte de son hammam, mais un bruit se fait entendre à l'intérieur de sa chambre, elle arrête tout geste en attente d'une quelconque réponse.

     - Atiyah ! Sortez de ce hammam !

   La voix du Shâh vient émettre un son désagréable à l'intérieur de la pièce, Atiyah était déterminée à l'ignorer et ne pas lui répondre.

    Il commence à frapper la porte du hammam et la jeune femme s'assoit sur le bord.

     - Sortez d'ici ! Est-ce que vous êtes là ?

   La Shâh commence à s'impatienter, il avait toujours la crainte qu'elle se suicide ou qu'elle se fasse du mal pour se venger du baiser volé.

     - Vous êtes sure qu'elle est ici ? Dit le Shâh en s'adressant à la servante.

     - Oui votre majesté ! La demoiselle était restée trop longtemps dans le hammam et elle ne voulait pas sortir, répondit la servante avec innocence.

     Traîtresse ! Dit Atiyah au fond d'elle. Elle ne peut pas garder sa longue pour une fois ! C'est la servante qui est partie avertit le Shâh qu'elle essayait de se suicider dans le hammam !

- Pourquoi vous ne voulez pas sortir d'ici ? Atiyah !

Le Shâh commençait à forcer la porte, et cette dernière ne va sûrement pas tarder à se rompre.
   Atiyah finit par se lever et elle part ouvrir la porte sous l'attente du souverain. Ce dernier regardait la jeune femme apparaître derrière la porte et elle ne lui donne même pas l'honneur d'un regard.
   La belle blonde ne voulait pas le regarder, elle attendait patiemment qu'il comprenne qu'elle ne lui avait pas pardonné et qu'il devait partir sur le champ au risque d'ajouter d'autres remords à cet affaire.

    Le Shâh finit par se rassurer en regardant la jeune femme habiller et debout en face de lui, puis il décide de ne pas insister et il conclu cette tâche en sortant des appartements rapidement.

    Atiyah sort du hammam et elle fait face à sa servante qui avait le culot de la mettre dans ce genre de situation tout le temps, elle en avait assez des gamineries dont elle avait à faire.

     - La prochaine fois je n'hésiterais pas à vous jeter par la fenêtre !

...