Pour toi

Partie 57

     ...

Atiyah se leva très tôt aujourd'hui pour nourrir les poules, et prendre les oeufs de la veille.

Désormais son rituel se résume entre les tâches ménagères chez elle et le poulailler de sa voisine, la belle blonde ne voulait pas être dépendante de la somme d'argent accordée par sa Majesté.

L'idée qu'elle soit la future femme du prince la rend perplexe, malgré ces deux semaines passés chez elle, elle n'accepte toujours pas la proposition du Roi.

     C'est tellement difficile d'avoir son destin entre les mains d'autrui !

- Tu as la tête ailleurs mon enfant, quelque chose te perplexe ? Dit le père en s'invitant près de la cheminée.

Atiyah se retourna et elle baissa la tête tristement, ne comprenait-il pas sa souffrance ?

- Je ne voudrais pas me marier avec le prince, pourquoi tu n'avais pas protesté ?

Le père finit par s'asseoir, et il regarde sa fille avec une touche d'incompréhension.

- J'ai énormément souffert à cause de toi Atiyah ! Pendant toutes ces années j'ai voulu te protéger des ennemis de ta famille, dit-il la tête baissée en remémorant les jours passés.

     - Et alors ? Est-ce une raison pour accepter que je sois marier à un homme qui a plus que le double de mon âge ?

      Atiyah était anéantis, elle ne reconnait plus son père, ce dernier prend une expression étrange qu'elle ne peut déchiffrer, il était devenu différent, c'est un inconnu qui est en face d'elle.

     - Tu es partie à l'arène de guerre sans me l'avoir demandé ! J'étais terriblement inquiet quand j'ai su que tu étais entre les mains des moghols ! Désormais je suis sûr que tu es en sécurité entre les mains du prince de Samarcande.

     Atiyah manquait d'air, elle se retourne rapidement et elle rejoint le poulailler. Elle se réfugia dans cet espace qui avait une odeur nauséabonde.

    Aucune odeur ne pouvait être plus pire que le sentiment de haine qu'elle portait pour tout son entourage, ils étaient tous égoïstes. Elle haïssait la famille royale de Samarcande qui a profité du statut de sa famille pour faire une alliance avec le prince héritier.

    Elle haïssait le comportement de son père. Tout ce qu'elle avait fait était pour son père et pour Samarcande.

    Elle haïssait le Shâh qui voulait absolument le rendre sienne, et qui voulait conquérir sa terre natale au détriment des conséquences fatales sur ses habitants.

     Elle a risqué sa vie et sa réputation pour que son père ne soit pas tué dans l'arène de guerre, car son état actuel ne lui permettait pas de rivaliser contre les soldats adverses.

  ...

     La ville de Samaracande apparaît au loin pour le Shâh et son accompagnateur.
   Le soldat sont restés quant à eux dans un campement un peu plus loin pour faire inaperçu.

     - On est enfin à Samarcande Votre Majesté ! Dit l'accompagnateur en admirant le paysage féerique de Samarcande de bon matin.

     Le Shâh affiche un sourire en coin, ce qui était rare depuis le départ d'Atiyah.

     - Cette province est belle comme cette fameuse enfant Khwaja, dit le Shâh après une dernière admiration.

    Ils continuent leur galop vers la maison qu'ils voulaient rejoindre depuis des jours, la maison d'Atiyah.

  ...

     La blonde fini part éprouver un fort sentiment de solitude dans le poulailler, elle décide de rejoindre le chemin qui mène vers la forêt pour se vider et faire le point sur sa vie.

     Elle rejoint d'abord sa maison et elle porte un ensemble masculin pour se faire discrète.

  ...

      Les hommes du premier ministre attendaient depuis quelques jours un moyen pour tuer la jeune femme. Mais cette dernière ne s'éloigne jamais de la maison.

      Aujourd'hui alors qu'ils se font discrets près de la fontaine, ils remarquèrent que la jeune femme s'éloignait de plus en plus de chez elle, cette dernière allait tout droit vers la forêt.

     - C'est le moment ! Dit un d'entre eux.

     - Aujourd'hui on ne va sûrement pas la rater ! Finit par dire un autre en se levant déterminé.

...