Partie 41

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    ...

- À quoi vous jouez Atiyah ?

   Atiyah reste figée un instant, puis elle finit par se ressaisir pour exécuter son plan.
   Elle se retourne d'une allure affable, et un sourire délicat vient illuminer son visage.

     Le Shâh reste étonné face à sa captive qui avait changé de comportement, elle n'avait pas peur, elle ne le craignait pas, c'était comme si elle acceptait enfin sa présence ici.

      - Vous êtes bien agressif après un si beau spectacle ! Dit Atiyah en arrangeant soigneusement les mèches rebelles qui se libèrent de sa chevelure.

     - Atiyah je ne comprend pas ! Vous n'acceptez aucune de mes faveurs depuis des mois, il s'arrête un moment pour observer la réaction de son interlocutrice puis il continue, et... aujourd'hui vous n'avez pas cessé de m'épater !

     Atiyah s'approche du Shâh, elle avait mal, énormément mal de faire semblant de lui pardonner, mais il le faut.
   L'image de Samarcande defile comme une source d'eau en plein désert, sa province lui manque, son père aussi.

    - J'ai porté cet habit pour vous prouver que j'ai changé, et surtout que j'ai décidé d'accepter ma vie à Agra.

     Le Shâh observe les gestes maladroits de la jeune femme, puis il se met à regarder les profondeurs de ses yeux pour lire dans ses pensées. Il le sait, elle le fait à contre cœur.

     - Vous avez pris la décision d'oublier Samarcande ? Vous avez enfin compris que je suis le Shâh ! Dit-il en voulant piéger la jeune femme.

     Atiyah se serrait les poings, elle refoulait ses nerfs au plus profond d'elle.
    Elle voulait sortir son canif et déformer le visage désagréable du Shâh.

    - Toute chose à une fin, mais vouloir m'intégrer à ce milieu ne veut pas dire que je renie mes origines ! Dit Atiyah en perdant le contrôle de son calme.

    Le Shâh finit par rire d'un ton moqueur, alors que la belle blonde regardait la réaction du souverain avec une pointe d'agacement.

      Atiyah allait tout juste le blâmer et lui répondre d'une manière agressive, mais le débat est interrompu par l'arrivée du premier ministre en panique, ce dernier devait avoir la soixantaine pensait-elle.

      - Votre Majesté ! Vous devez venir saluer les nobles invités avant qu'ils partent !

     La belle blonde se retenait de ne pas rire, elle pensait qu'une chose grave s'est produite vue la réaction du premier ministre, mais finalement elle écoutait une phrase des plus absurdes.

     Un bruit se libère des lèvres de la blonde, et les deux hommes se retournent vers la jeune femme.

    Le premier ministre regardait attentivement la belle blonde, puis il reste figé quand un visage familier lui vient en tête, il s'approchait d'elle d'un air méfiant.

      - Êtes-vous issus de la famille Khwaja ? Dit le ministre en regardant chaque traits du visage de la jeune femme.

     Atiyah ne comprenait rien, avait-elle une famille ? Elle avait que son père; un simple bûcheron.

      Le Shâh remarquait le mal aise de sa captive, puis il prend l'initiative de répondre à son ministre.

      - Vous avez sûrement confondu avec une autre jeune femme, car demoiselle Atiyah est une citoyenne de Samarcande, et seul son père représente sa famille.

      Atiyah hoche la tête positivement en remerciant du regard le Shâh, elle était heureuse de voir le ministre arrivé. Il a sauvé le plan de la jeune femme car elle ne pouvait pas retenir sa colère pour longtemps.

      La jeune femme allait partir en douce, mais le Shâh finit par attraper son bras.

     - Vous êtes désormais ma concubine, rejoignez ma couche immédiatement.

     Le visage d'Atiyah changea d'un seul coup, elle avait le tournis et la nausée. Elle est devenue rouge de honte et de colère. Le Shâh observait sa réaction d'un ton amusé mais il reste confiant et très déterminé.

     La blonde allait lui répondre mais elle se fait couper par le premier ministre.

     - Le dernier spectacle ne va pas tarder à prendre fin, votre Majesté je vous pris de vouloir rejoindre votre trône.

       Le Shâh ignore la belle blonde qui allait faire un malaise dans un instant.

     Les deux hommes prennent le chemin menant vers la salle des festins.

- Comment pouvez-vous supposer que ma concubine fait partie de la famille Khwaja ? Dit le souverain en observant rapidement le spectacle de danse masculine.

- Elle ressemble énormément au poète Khwaja.

- C'est insensé ! Le poète à été assassiné lui et sa famille il y a seize ans ! Dit le Shâh en affichant un sourire au coin quand il pense à ce qu'il l'attend dans sa couche.

- Ce n'est qu'une supposition, n'oubliez pas que la famille Khwaja à été assassiné dans leur demeure à Samarcande, et leur fille n'a pas et été retrouvée.

Le Shâh réfléchit sérieusement en regardant son ministre qui était âgé et qui a vécu longtemps à Samarcande. Il savait aussi qu'il a travaillé longtemps avec le poète Khwaja.

      Le souverain était enfant à cet époque et l'assassinats de cette famille était qu'une information peu importante pour lui.

...

Atiyah a rejoint rapidement ses appartements, il était hors de question d'exécuter les absurdités de ce souverain.

Elle essayait de reprendre son souffle et les larmes ne cessent de s'échapper de ses yeux, elle allait avoir un malaise à force de se faire du mal.

Le canif dans les mains, elle voulait en finir, et arrêter tout ce massacre et mourir en paix.
Y a-t-il une souffrance plus extrême que d'être soumise à l'esclavage ? Être arrachée de sa terre ? De sa famille ?

Elle avait la foi en dieu, à ses croyances et à ses capacité.

Le tapis de prière sur ses mains, elle le pose délicatement sur le sol pour entamer des prières.
Seul dieu est son sauveur, seul dieu pourrait lui trouver une solution, une issue, un abri, face à la férocité de ses ennemis.

...

Le Shâh rejoint rapidement sa couche, il avait hâte de rejoindre la belle blonde et de multiples sensations s'empare de lui.

L'excitation se mêle à la volonté de vouloir s'aventurer dans l'inconnu, dans les bras d'une femme qu'il désirait sincèrement plus que tout et à qu'il est fortement attaché. Goûter à une beauté semblable à un ange, une blonde !

Il ouvre la porte de sa couche en espérant retrouver la belle blonde allongée sur son lit, mais il finit par constater qu'elle n'était pas entrée dans cette pièce.

Un sourire au coin vient dessiner son visage, un air de défi s'empare de lui. Elle lui résiste, il la voulait, mais elle se refuse.

- Atiyah j'espère que votre lit est plus confortable que le mien ! Dit-il en chuchotant.

...

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