De chair et d'écailles ▬▬ VKOOK

▬ 37 ▬ La sage, le têtu et le vagabond ▬▬▬

Les voilà arrivés.

Le jeune homme soupira de contentement alors qu'il regardait cette ouverture dans la roche noire. Il reconnaissait cette entrée dissimulée, malgré le fait qu'il n'y soit allé qu'une seule fois. Il songea en raclant son corps contre la roche que cela était naturel, étant donné que le parcours qu'il fallait exécuter pour arriver jusqu'ici étant scandaleusement périlleux.

Mais, après tout, le propriétaire aimait le spectaculaire.

Il jeta un coup d'œil à la jeune femme qui l'avait accompagné malgré ses protestations, et ne trouva rien à lui redire face à son regard déterminé. Ce n'était pourtant pas faute de l'avoir découragée à maintes et maintes reprises.

Finalement, le brun chercha de son doigt une fente dans la roche noire, et fut satisfait quand il sentit la roche translater, dans un grondement sourd, projetant de la poussière noire autour d'eux si bien qu'ils durent se protéger les yeux, de façon à ce qu'une silhouette puisse y passer.

A contrecœur, le jeune homme s'empara de la main de sa coéquipière et s'engouffra dans la caverne, qui servait de vestibule au domaine du propriétaire.

« Une seule personne est autorisée à entrer, l'autre sort. »

Cette voix venant à la fois de nulle part et de partout les fit sursauter, et ils durent se consulter du regard, déterminé pour l'un, désapprobateur pour l'autre. Le premier l'ignora cependant et s'avança sans se retourner, ignorant l'air tendu de sa compagne.

Le jeune homme passa donc par l'étroite ouverture dissimulée dans l'obscurité, et se retrouva dans un couloir étroit éclairé par une torche, où le feu semblait brûler depuis quelques temps.

Il savait qu'on l'attendait.

Il s'empara donc avec précaution du manche de cette torche, et marcha avec plus de rapidité dans le tunnel de pierre taillée sombre, presque noire.

Soudainement, sa torche s'éteignit, alors qu'il arrivait au bout du couloir.

« Approche. »

Il obéit, sachant éperdument à qui appartenait ce timbre de voix, qu'il essayait de rendre beaucoup plus grave qu'il ne l'était dans la réalité.

Il vit une lueur dans l'angle marquant la fin du couloir, qu'il suivit en gardant tout de même une main sur le manche de son épée nouvellement aiguisée.

C'est alors qu'il sentit quelque chose de froid se plaquant sur sa gorge, quelque chose de lisse et de trop reconnaissable.

« Où sont passés tes réflexes petit soldat ? », chuchota une voix dans son oreille.

Bien loin d'être impressionné, l'interpellé appuya un peu plus sur la poitrine de l'homme par son poignard qu'il avait dissimulé.

« Ils sont sous tes yeux déjà bien trop bas, petit arrogant. »

La lame qui lui barrait la gorge se dégagea, ainsi le brun délaissa aussi sa prise sur son poignard pour se retourner, et rencontrer ce regard vert brillant qui lui avait manqué.

Ils se regardèrent intensément, avant qu'un rire partagé ne résonne dans cette demeure démesurée, et qu'ils ne se prennent affectueusement dans leurs bras.

« C'est bon de te voir, Jimin. »

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