L'École d'Eltem- {T1} - Terminé

Chapitre 1: Un nouveau commencement

Shae

Je fis quelques pas en avant, mes yeux s'élevant vers l'immense demeure qui se dressait devant moi, imposante et énigmatique. Les briques sombres, marquées par le passage du temps, semblaient chuchoter des secrets oubliés, tandis que le toit, couvert de mousse et de feuilles mortes, se perdait dans la canopée des arbres imposants qui l'entouraient. Il y avait quelque chose de mystérieux et d'inexplicablement familier dans cet endroit.

Un frisson me parcourut l'échine lorsque je sentis sous mes pieds le contact humide des vieilles marches en pierre, recouvertes de mousse, qui menaient à l'entrée massive en bois. L'air frais portait une odeur de terre mouillée et de feuilles en décomposition, une fragrance sauvage et ancienne, comme si ce lieu existait en dehors du temps. Je me sentais à la fois étrangement à l'aise et profondément déstabilisée, comme si j'entrais dans un rêve, un rêve que j'avais déjà fait mais dont je ne pouvais me rappeler clairement.

Tout autour de moi, les arbres formaient une voûte dense, leurs branches entrelacées filtrant la lumière du soleil en de fins rayons qui dansaient sur le sol, projetant des ombres mouvantes et mystérieuses. Il y avait une magie dans l'air, une énergie palpable qui faisait vibrer chaque fibre de mon être. Une sensation étrange m'envahit, comme une douce étreinte, à la fois rassurante et déconcertante, et une vague de chaleur se répandit dans ma poitrine, éveillant une part de moi que je ne connaissais pas encore.

Une branche craqua derrière moi, me sortant de mes pensées. Je me retournai et vis Marie, qui s'était arrêtée à mes côtés. Elle observait la demeure avec une expression douce et nostalgique, comme si elle comprenait exactement ce que je ressentais. Elle me sourit, un sourire rassurant qui m'encouragea à gravir les dernières marches en pierre.

Devant la lourde porte en bois, je ressentis soudain une pression étrange dans ma poitrine, une tension que je ne pouvais expliquer. Mes doigts se crispèrent involontairement autour de la poignée de mon sac, comme si une partie de moi craignait ce qui se trouvait de l'autre côté. Pourtant, malgré cette appréhension, je ne pouvais m'empêcher de ressentir une irrésistible envie de pousser cette porte et de découvrir ce qui m'attendait.

Marie, remarquant mon hésitation, posa doucement sa main sur la mienne.

— Laisse-moi te les prendre, dit-elle doucement, en prenant mon sac avec un sourire apaisant.

Je lui laissai mon sac, mes doigts tremblants légèrement alors que je posai mes mains sur la surface rugueuse du bois. En poussant la porte, un grincement sourd résonna dans l'air, et une bouffée d'air frais me frappa, apportant avec elle des senteurs de cèdre et de bois ancien, comme si l'âme de la maison m'accueillait en son sein.

À l'intérieur, une grande pièce s'étendait devant moi, avec des murs peints d'un vert profond qui tirait sur le gris, illuminés par la lumière douce qui perçait à travers les fenêtres hautes et étroites. Le sol en bois craquait légèrement sous mes pieds tandis que je m'avançais, émerveillée par l'atmosphère paisible qui régnait ici. Tout semblait baigné dans une douce pénombre, chaque détail révélant une histoire, un secret murmuré à travers les âges.

Je sentais chaque respiration remplir mes poumons d'une énergie nouvelle, une énergie que je n'avais jamais ressentie auparavant. C'était comme si cet endroit me parlait, me murmurant des histoires anciennes, me liant à quelque chose de bien plus grand que moi. Mes souvenirs d'avant, flous et indistincts, s'estompaient comme des rêves à demi oubliés. Qui étais-je avant ? La question traversa mon esprit, mais elle semblait déjà dénuée de sens. Ici, dans cette maison, c'était comme si ma véritable vie commençait enfin.

Marie s'approcha avec un sourire serein, posant mes sacs dans un coin de la pièce. Un bruit de pas légers résonna alors dans le hall. Je tournai la tête pour voir une femme d'âge mûr s'avancer vers nous, un sourire accueillant illuminant son visage.