Son Souffle Mortel - Tome 1 {Yoonmin}

Frémissements expérimentaux

.Frémissements expérimentaux.

Suhyun se regarda dans le miroir pour la énième fois. Elle fronça les sourcils et essaya de mettre parfaitement en ordre les mèches de sa frange. Elle examina minutieusement sa tenue en tournant sur elle-même, faisant bouffer légèrement sa jupe brune. Elle tira sur les manches trop larges de son pull blanc pour y cacher ses mains aux ongles longs.

-Je devrais mettre un chemisier non ? Se murmura-t-elle à elle-même.

Ses petites mains prirent le cintre où était accroché un chemisier blanc avec un ruban de couleur au col. Suhyun secoua la tête, elle remonta ses lunettes trois fois trop grandes d'un petit coup sur le côté de la monture. Dans quelques minutes, Minho viendrait la chercher pour qu'ils sortent boire un café tout en travaillant. C'était leur deuxième rendez-vous en dehors des réunions de travail si l'on comptait la fois où Minho avait malencontreusement acheté deux places de cinéma au lieu d'une. Suhyun avait été extrêmement gênée pendant ces quelques heures passées avec lui. En vérité elle l'était de plus en plus à ses côtés ou lorsqu'il s'adressait à elle au travail. Elle ne pouvait s'empêcher de rougir à chaque instant. Elle ne pensait pas être amoureuse, mais il était certain qu'il ne la laissait pas indifférente.

Suhyun secoua la tête en se voyant déjà rougir dans le miroir rien qu'à l'imaginer dans son esprit. Elle regarda une dernière fois son maquillage léger avant de sortir de sa chambre. Cependant elle y revint à peine quelques secondes plus tard afin de scruter chaque partie de son corps. Son téléphone vibra dans son sac à main. Elle s'observa une dernière fois avant de sortir de son appartement. Minho était arrivé.

Elle descendit les escaliers de son immeuble, la pression grandissant toujours de plus en plus. Aurait-elle dû s'habiller de manière plus chic, mettre du rouge à lèvre au lieu d'un simple baume ? Elle balaya ses pensées négatives et sortit enfin de l'immeuble.

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Minho attendait, à moitié assis sur le capot de la voiture, les bras de chaque côté de son corps. Il était en avance. À vrai dire il en avait eu tellement marre de se fixer dans le miroir de l'entrée qu'il était parti l'attendre devant chez elle. Son coeur battait si vite, il pouvait le sentir cogner fortement dans sa poitrine.

Depuis la première seconde qu'il avait vu Suhyun, il avait déjà chaviré et il n'avait fait que tomber toujours plus bas dans le puits de ses sentiments. Tout chez elle lui plaisait, son physique, son caractère timide et attachant ainsi que toutes ses petites mimiques telles que sa main qui remontait ses lunettes, son oeil droit qui avait tendance à se fermer tout seul lorsqu'elle était fatiguée. Ses sentiments naissants l'avaient poussé il y a presque maintenant deux mois à l'inviter au cinéma. Il n'avait pas trouvé 'd'excuse' valable pour qu'elle l'accompagne alors il avait inventé quelque chose de bidon après qu'elle lui ait ouvert la porte de son appartement. À ce moment-là son esprit était parti bien loin et son coeur avait dû se débrouiller seul tout le reste de la soirée.

Aujourd'hui il voulait que sa raison reste à portée de main, il ne voulait pas que Suhyun se sente mal à l'aise à côté de lui. Minho secoua la tête avec lassitude, être dehors l'empêchait de se regarder dans les miroirs mais cela ne l'empêchait pas de penser trop. Et le temps passait si vite ! Il prit son téléphone pour envoyer un message à la jeune femme. Quelques minutes à peine et il la voyait déjà refermer la porte de l'immeuble en regardant de droite à gauche pour traverser.

Minho essaya de rattraper sa raison mais elle était parti trop loin maintenant, son coeur allait à nouveau devoir faire tout le boulot. Ce dernier faillit d'ailleurs s'arrêter à l'entente de ces mots :

-Minho Oppa !

D'apparence, Minho "Oppa" souriait gentiment, les joues légèrement rosies et pourtant, à l'intérieur de lui c'était l'apocalypse. La raison était revenue crier dans ses oreilles, son coeur courait un marathon dans son petit coin, ses membres s'engourdissaient, et les pauvres neurones se battant en duel, les trois qui ne dansaient pas la salsa avec les autres à vrai dire, essayaient tant bien que mal de faire fonctionner la machine humaine. Minho s'était levé après avoir mécaniquement salué Suhyun.