Chapitre [39]

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Junot n'avait pas été contre recevoir une maison plus grande dans laquelle habiter.

Mais depuis que son général bien-aimé était maintenant réellement considéré comme un général et qu'on lui avait sommé de préparer la future campagne d'Italie, il ne le voyait quasiment plus. Tandis que Junot passait ses journées à regarder couler l'eau de la Seine ou à visiter les coins de Paris qu'il ne connaissait pas encore, le corse courait entre son nouveau bureau, les réunions du directoire et le domaine de sa nouvelle femme.

Sa femme.... Junot serra les poings. Lui, jamais il ne se mariera! Il ne voulait pas d'un problème de plus. Il portait déjà une personne dans son cœur, et il n'en voulait pas d'une autre, surtout s'il s'agissait d'une de ces femmes sottes et hypocrites qui se prélassaient à ces bals.

Il tentait de ne plus penser à cette Joséphine. Cette femme... qui lui prenait celui auquel il tenait le plus au monde... celui pour qui il vivait... bah! Il ne devait l'avoir épousée que pour se faire une petite renommée auprès des généraux, non? Pour quoi, sinon? Ce n'est pas... comme s'il l'aimait vraiment....

Non! La seule personne que son idole aimait, c'était lui!

Déterminé, Junot se leva de ce pont de pierre sur lequel il était assis depuis une bonne heure à contempler les bords de Seine, et se mit en route pour aller rendre visite à une personne bien précise.

Une fois arrivé, il frappa doucement à la porte, les joues légèrement rouges par toutes les pensées qui lui avaient traversé l'esprit en chemin.

- Entrez...

Le blond obéit et referma la porte en déglutissant.

- Junot! Quel bon vent t'amène?

- Voudriez-vous...venir vous promener un peu avec moi..?

Le tout nouveau général en chef avait une bien meilleure allure qu'auparavant. Sa tenue, bien que sobre et civile, était resplendissante, et ses cheveux étaient mieux peignés que jamais.

- Oh, pourquoi pas..? Cela fait des heures que je travaille sur ces dossiers, tous les certificats de ces soldats que je dois vérifier... et c'est déjà le crépuscule, tiens! Bonne idée, je vais prendre un peu de repos.

- Vous êtes encore plus beau... lorsque vous souriez... dit Junot avec les yeux brillants.

- Qu'est-ce que tu racontes maintenant?

- La vérité! Dit-il vivement comme si tout son embarras s'était évaporé d'un coup.

Napoleone secoua la tête et se dirigea vers la porte.

- Y allons-nous, maintenant?

- Oui~!!

Une fois sorti, il reboutonna sa chemise en se mettant à marcher dans la rue pavée.

- Cela faisait un moment que nous n'étions pas sortis ainsi tous les deux.

Junot fronça les sourcils.

- C'est vrai... depuis que vous passez du temps avec cette... Joséphine... railla-t-il en empêchant une insulte de sortir.

- Simplement Joséphine, je te prie. Et ce n'est pas n'importe qui... elle a conquis mon cœur.

- Je suis sûr qu'elle n'en veut qu'à votre renommée!!

- Voyons, tu te méprends. Elle est si douce... elle ne pourrait pas jouer.

- ...L'amour rend vraiment aveugle!!

- Mais ne pourrais-je pas dire la même chose à ton égard?

Folie rime avec irréfléchiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant