Lorsqu'on avait annoncé à Junot qu'il partait pour l'Illyrie, il n'avait pas sourcillé. En fait, il ne savait même pas où cela se trouvait.
Il avait en tout cas été soulagé quand on l'avait prévenu qu'il n'y fera pas la guerre, et qu'il y sera gouverneur, dans un grand et beau palais. La guerre, il n'avait plus jamais envie de la refaire.
Il n'avait pas vraiment envie de faire ce long voyage et de s'installer aussi loin de son général, de sa famille, de la France, mais il se rassura en se disant que c'était une retraite méritée, et qu'il allait bien revenir en son pays plus tard.
À présent il était arrivé, et il descendit mollement de la voiture. Le voyage avait été horriblement long et éreintant. S'il avait pu, il l'aurait fait en galopant à cheval, mais on l'en avait strictement interdit. À la place, on l'avait assigné à une voiture lente dont il ne sortait que pour dormir. Il ne su comment il avait survécu à ce trajet, c'était un miracle qu'il ne soit pas mort d'ennui.
Durant celui-ci, il n'avait étonnamment fait aucune crise, et ses blessures au crâne ne s'étaient pas rouvertes. En vérité, il se sentait si fatigué qu'il n'avait plus la force de laisser son esprit contrôler son corps. Même dormir l'épuisait...
Deux hommes l'aidèrent à marcher jusqu'à sa nouvelle demeure, et à en monter les marches. Derrière lui se tenait la grande ville de Trieste. Il ne voulu pas y faire attention. Il voulait juste un lit... après, on verra les visites.
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- Le général Junot est bien arrivé en Illyrie, Majesté. Par contre, cette lettre date d'il y a trois semaines déjà.
Napoléon releva les yeux vers le messager. Il était assis à une table en bois, dans sa tente. Un décor qu'il avait vu trop de fois à son goût. Mais peu importait le lieu où il se trouvait, son esprit était bien ailleurs.
- Merci... minauda-t-il en baissant les yeux vers ses plans de bataille. Est-ce lui qui a écrit cette lettre? Demanda-t-il soudain avec une lueur d'espoir.
- Non, il s'agit de celle de son secrétaire. C'est justement lui qui vous informe de l'arrivée de Junot.
- Qu'y dit-il d'autre?
- Il vous fait également savoir que le général Junot a bien rejoint le Maréchal Marmont. Qu'ils passent leur temps à se remémorer le passé, et à se balader dans les jardins du palais.
- Y fait-il mention... d'une quelconque crise de folie de Junot?
- Non. Il écrit seulement que le général Junot se repose.
- Bien. Vous pouvez sortir. Attendez ; laissez cette lettre ici.
Le messager obéit et après avoir mis le papier plié sur la table, quitta la tente sans rien dire. Napoléon fixa la lettre un instant, puis la mit dans sa poche. Pas le temps de s'attarder dessus. Junot était en sécurité, bien loin d'ici, et en bonne compagnie. Quant à lui, il avait une campagne à gagner, et pour cela, il fallait laisser derrière tous les sentiments et faire preuve de lucidité.
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Junot bu une gorgée de champagne. Il n'en buvait pas beaucoup, de cette boisson-là, il préférait le vin. Mais pour ce bal, l'on avait choisi le champagne comme boisson principale... son organisateur, dont il avait oublié l'identité, avait bien mauvais goût.
Il observa la grande et longue table en marbre, qui longeait le mur, sur laquelle il était appuyé. Sur elle étaient déposés des verres entre des bouteilles et de nombreux plats tous plus étranges les uns que les autres, sans doute des spécialités d'ici. Cependant pour une fois, et c'était rare, il n'avait pas faim.
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Folie rime avec irréfléchi
Ficción históricaUn soldat qui rêve de voyages, un général qui devient l'amant d'un futur empereur, et tant d'autres encore, toutes les histoires méritent d'être racontées. Sous la Révolution, le Consulat et l'Empire, guerres et amours s'entrecroisent, tout comme le...