Chapitre [139]

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- Joséphine, Joséphine, revenez...!!

En panique, Constant parcourait le couloir, tremblotant. Si même ce chat-là se mettait à s'enfuir...!

Il continua de courir, déjà essoufflé. Il l'avait perdue de vue. Il s'en voulait terriblement.

- Joséphine! Continua-t-il de l'appeler. Pour l'amour du ciel, mais où êtes vous?!...

Il entendit une porte claquer derrière lui et frémit.

- Constant, enfin! Calmez-vous! L'on vous entend dans tout le couloir! Que me voulez-vous enfin, qu'avez-vous à crier mon nom?!

Il frémit d'autant plus en voyant l'identité de la personne. Aucun mot ne sortit de sa bouche.

- Et de si bon matin! L'on vient frapper à la porte d'une femme, lorsque l'on veut la réveiller!

L'impératrice était vêtue d'une longue robe de chambre d'un blanc nacré et éclatant, et ses cheveux bruns ondulés retombaient en désordre sur ses épaules. Sa peau était elle aussi si blanche, qu'on eût pu la prendre pour un fantôme.

- P... Pardon votre majesté impériale!

Au même moment, il vit passer rapidement la chatte blanche derrière elle. Il se précipita dessus par réflexe, la ratant de peux.

- VENEZ ICI!!

- Oh, mais taisez-vous un peu!! Le gronda Joséphine. Continuez et je vous fais jeter dehors!!

- Non... mais...Le chat! Tenta-t-il de se justifier, honteux.

- Quel chat?! Vous êtes bien insolent! Et vous n'êtes qu'un simple valet!

Il n'osa rien répondre. Il se sentit coupable. Il préféra baisser la tête.

- Maintenant que je suis réveillée, je vais aller voir mon mari.

Elle avait appuyé sur ce dernier mot avec un certain dégoût.

Constant l'observa s'en aller, se mordant la lèvre. Il avait mis l'impératrice en colère... quelle erreur... mais à présent, il fallait retrouver l'impératrice féline. Et ça n'allait pas être facile. Il poursuivit son chemin dans les couloirs, et tenta de se calmer. Elle ne pouvait pas être allée bien loin.

Joséphine, elle, frappa quelques coups à la porte de la chambre de son époux, déjà agacée. Elle détestait être réveillée aussi soudainement. Surtout qu'elle était confortablement installée, dans les bras de ce bel italien blond.

Elle frappa encore, mais personne n'ouvrit. Alors elle agrippa la poignée et l'ouvrit elle-même.

Elle n'eut même pas à l'appeler, elle le vit de suite accoudé à son bureau. Sans même le saluer, elle s'avança vers lui.

- Ah, vous voilà, vous! Figurez-vous que votre insolent de valet m'a fait me réveiller en sursaut! J'espère que vous le sanctionnerez de manière exemplaire!

Napoléon releva lentement les yeux vers elle. Son regard était presque vide, et ses yeux entourés de cernes.

- Ma douce... bonjour...

Folie rime avec irréfléchiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant