Francesco se promenait dans Paris, en ce jour bien ensoleillé comme il n'y en avait pas eu depuis des semaines. Au fil des rues, petites et grandes, il était arrivé à la grande place où siégeait la majestueuse Cathédrale de Notre-Dame.
Non loin, une jeune femme brune avec un chignon légèrement défait, caché par un chapeau qu'elle réajusta, s'avança devant le parvis de la grande cathédrale. Elle portait une robe violette, de la même couleur que son chapeau, et devait être un peu frileuse, car elle avait des manches longues malgré la chaleur qui s'installait.
Francesco s'en approcha et, sans la brusquer, lui adressa la parole avec son plus beau sourire.
- Excusez-moi, Madame, mais la cathédrale est fermée. Elle a été détruite durant la Révolution, et, depuis plus d'un mois, le premier consul en a entreprit la reconstruction et elle est fermée au public.
La femme se retourna vers lui, surprise, et lui répondit en français parfait en arborant une mine déçue :
- Je vois, c'est assez regrettable.
- Oui... vous vouliez aller prier? Je peux vous emmener à une église si vous le souhaitez, il y en a une non loin. À vrai-dire, il y en a un peu une à chaque coin de rue ici..! Ou peut-être préféreriez-vous la mosquée? Enfin, je ne sais pas, c'est vrai que beaucoup de religions ont été introduites en France, alors... j'ai fait la campagne d'Égypte, alors je sais que les arabes... enfin, pardon, je parle trop..! Oubliez ce que j'ai dit.
Un sentiment de gêne le traversa maintenant.
- Y prier ? Oh non, je voulais simplement la visiter, mais il faut croire que c'est impossible. Et... une mosquée, ici? C'est assez inhabituel...
- Oui, le premier consul en a fait construire une pour tous les musulmans de Paris. Il faut dire que le nouveau Code Civil prône la liberté religieuse! Mais dites-moi, d'où venez-vous, si ce n'est pas très indiscret..? Désolé, je suis quelqu'un de plutôt direct, et je ne connais que très peu les règles de la galanterie...
- Ce n'est rien, sourit-elle, après tout nous sommes en pleine rue, pas dans le salon du Roi. Si vous y tenez tant, je viens d'Angleterre. De Londres.
- D'Angleterre? Votre français est admirable... mais alors... connaissez-vous l'amiral Nelson?
- Je vous en remercie, et, oui, mais uniquement de nom et non personnellement...
- Oui, bien sûr, je suis stupide! Mais pour me présenter, je me nomme Francesco Sandere, et je suis originaire de Naples! Mais j'habite à Paris présentement.
- Enchantée, je suis Lilian Ocello et... Vous avez bien dit Naples ?
- Oui! Je suis Napolitain, et j'en suis fier!! Assura-t-il avec un grand sourire.
- Il doit s'agir d'une très belle ville, lui sourit-elle en retour.
- Oui.... elle est magnifique... j'aimerais beaucoup y retourner plus tard.
- Je vous comprends, je compte d'ailleurs y aller un peu après... l'informa-t-elle.
- C'est vrai? Il y a tant d'endroits que vous devez visiter...! Mais Londres doit être une belle ville aussi.
- Oh et lesquels au juste? En effet, mais cela reste intéressant de voir d'autres villes.
- Tellement, je ne pourrais pas tous vous les lister. Et les anglais, sont-ils très différents des Français ou non?
- Pas vraiment... pour certaines choses oui, mais pour d'autres non. C'est bien plus complexe. Et, cela me fait plaisir de rencontrer quelqu'un d'aussi accueillant et sympathique que vous. Jusque là, je n'ai pas vu beaucoup de monde comme vous, la plupart étaient des personnes très peu polies...
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Folie rime avec irréfléchi
Fiksi SejarahUn soldat qui rêve de voyages, un général qui devient l'amant d'un futur empereur, et tant d'autres encore, toutes les histoires méritent d'être racontées. Sous la Révolution, le Consulat et l'Empire, guerres et amours s'entrecroisent, tout comme le...