Chapitre [141]

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- Francesco, c'est très gentil à toi de nous aider.

Le napolitain reposa le plat qu'il venait de laver et sourit à Marie.

- Voyons, c'est la moindre des choses!

- Tiens. Voilà ton salaire de la journée.

Il regarda les quelques pièces que son amie lui avait mis dans la main.

- C'est... vraiment très gentil... mais tu n'es pas obligée...!

- C'est la moindre des choses! Répéta-t-elle en riant. Il faut bien te payer pour tous tes services!

- Mais je préfère que l'on me paye en nourriture, comme le font les parents des enfants...

- La nourriture, c'est bien, mais ces pièces vont bien te servir. Allons, rentre donc chez toi, Sébastien doit t'y attendre. Et ne viens pas travailler ce soir, occupe-toi de ton beau blond.

- C'est vrai. Merci encore pour tout Marie. À demain.

-C'est moi qui te remercie! À demain!

En sortant, Francesco mis les quelques pièces d'argent dans sa poche. Il traversa la rue et, à peine eût-il poussé la porte de la maisonnette que sa propriétaire s'imposa à lui.

- Vous... ah, vous, enfin je vous vois!! S'écria la femme en lui prenant le bras et en l'emmenant dehors.

Francesco en sursauta presque. Il n'était pas rentré chez lui qu'il se faisait déjà agresser et mettre dehors.

- Que... Qu'y a-t-il?

- Je vais vous emmener vous confesser!!

- ....Plaît-il?!

- Je sais ce que vous faites avec votre ami... malheureux! Votre âme est damnée, votre corps souillé mais en vous confessant, le Seigneur vous accordera peut-être un peu de son pardon!

- Mais... j'ai autre chose à faire!

La vieille femme le fixa d'un air menaçant.

- ...Avez-vous payé le loyer le mois dernier, Monsieur Sandere?

- Bien sûr que je l'ai payé!

- Eh bien il est doublé! Vous devez encore en payer la moitié! Donc vous choisissez, soit vous me laissez vous emmener à l'église, soit je vous mets dehors!!

- Comment?! Bon, très bien...

Elle lui reprit le bras en l'emmenant jusqu'à l'église la plus proche.

- Vous verrez, vous me remercierez lorsque vous aurez réussi à vous repentir et échapperez à l'Enfer!

Il la suivit, à moitié dans l'incompréhension. Lui et la religion... il préférait même la religion qu'il pratiquaient là-bas, au Caire. C'était plus coloré, plus joyeux. Ce n'était pas aussi ennuyeux que ces longues messes interminables... il y avait assisté parfois avec Sébastien, et il s'était presque endormi à chaque fois. Peut-être qu'un jour, les arabes emmèneront leur religion en France. Ce serait bien.

- Voilà, allez vous confesser. Je vais aller prier pendant ce temps.

- J'entre ici?

- Oui, oui! Allez!

Il haussa les épaules et entra dans le petit endroit clos. Il ne s'était jamais confessé, mais après tout, il fallait tout essayer, c'était une expérience comme une autre.

- Puis-je savoir ce qui vous emmène ici, mon fils...?

- Euh... je dois avouer mes fautes, c'est cela?

Folie rime avec irréfléchiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant