Prologue

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Très souvent, nous avons tendance à dire que « la vie est injuste ». Moi, par contre, je n'appartenais pas à cette catégorie. Je n'ai jamais voulu faire partie de celle qui le dit ni même de celle qui le pense. Mais tout ça, c'était avant, parce que pour être honnête, ces derniers mois, je l'ai pensée un nombre incalculable de fois, je n'ai pas eu besoin de le dire tout haut pour autant. C'est bizarre, non ? Je le confirme. Pourquoi ? Eh bien, tout simplement parce que je ne pense pas que le fait de m'apitoyer sur mon sort changera quoi que ce soit. J'ai vécu des moments difficiles ces derniers jours. Ce qui m'a fait penser à quel point la vie est injuste. Comme le dirait ma grand-mère, personne n'a jamais dit que la vie devrait être juste en même temps.Après tout, dans mon cas, je ne sais pas si le mot Injustice est le plus approprié. Que l'on veuille ou non, la vie ne fait que suivre son cours. Quand j'étais au collège, j'étais passionnée de biologie et de physique. Au début, mon professeur de biologie parlait souvent du grand cycle de la vie, qui pour certains est représenté par un grand cercle, mais totalement linéaire pour d'autres. Bizarre, je l'avoue. Et pour la physique, la question du temps revenait en permanence. Pour moi, tout n'est qu'une question de « temps ».

Le Temps est ce qui fait de nous ce que nous sommes. Il donne un sens à notre existence.Vous savez, quand on a dans la tête cette impression, vous voyez ? Celle où l'on croit que tout va bien, on ne se rend même pas compte du temps qui passe et on cache sa vie à entreprendre des choses futiles. Mais à la seconde où le signal d'alarme est déclenché, il met en question toute notre existence. Spécialement, notre façon de voir les choses et de se comporter avec les gens qui nous entourent, mais le plus important encore, notre façon de voir la vie.Certaines personnes se laissent aller, mais d'autres consentent à se battre tout en laissant libre cours à ce qui pourrait arriver par la suite. Ils font en sorte que chaque instant puisse compter, jusqu'à la plus petite seconde. Mais à ce moment-là, le temps n'est jamais suffisant. Ce qui nous ramène à vouloir rattraper le temps perdu, et c'est à partir de là que nous commençons à faire des folies gâchant le peu de temps qu'il nous reste. Et par la même occasion, le temps finit par nous rattraper. Après tout, le temps ne fait que courir, et ce n'est pas près de changer.C'est fou tout ce qui peut arriver en un jour, une heure, une minute ou même une seconde. Je me souviens encore du jour où tout a basculé dans ma vie. Je vois encore le regard apeuré de ma petite sur Dora, le visage inquiet et surtout bouleversant de ma mère.On venait de déménager avec ma sur et ma mère pour rejoindre mon père, le docteur Feyton Denitzer Youry, un grand neurologue. Mon père a récemment débuté des essais sur la maladie de Wilson. Ma petite sur Isadora aime épeler les gros mots, et pour cela, elle aime se fournir dans la bibliothèque de notre père. Nous étions toutes les deux dans le jardin, je l'aidais à s'entraîner quand soudain, j'ai vu une goutte de sang s'abattre sur la page du livre que je tenais, et encore une autre, et une autre, du revers de ma main, je me suis essuyé le nez.

Dora : Zamyr, ça va ? Dit-elle en se dirigeant vers moi.

Je suis prise d'un horrible vertige, puis d'une perte d'équilibre, et en une seconde, j'étais étalé sur notre gazon. Aucun son ne parvenait à sortir de ma bouche.

Dora : Mais qu'est-ce que tu as ? Maman. Papa. Crie-t-elle.

Je ne saurais vous dire à quel moment ils sont arrivés près de moi, tout ce que j'ai entendu par la suite, c'est la voix de ma mère demandant à ma sur ce qui s'était passé, mais la pauvre ne faisait que de pleurer. Moi-même, je ne comprenais pas ce qui m'arrivait.

Youry: appelle une ambulance. Dit-il à ma mère en me soulevant Zamyr, ma puce respire, tout ira bien.

Peu à peu, mes yeux se fermaient et ce fut le trou noir. Je me suis réveillé à l'hôpital trois jours plus tard. On m'a annoncé que je suis atteinte d'une hémopathie maligne Une leucémie aiguë lymphoblastique. Je n'arrêtais pas de me demander, pourquoi ? Pourquoi moi ?Et le plus terrible dans tout ça, ce n'était pas le fait que j'allais perdre mes cheveux, ni même le fait que j'allais devoir passer mon temps coincé dans un lit d'hôpital, ou encore le fait de vomir à chaque instant et de ressentir cette douleur, mais c'était tout simplement le fait de voir de la peur dans les yeux de mes proches. J'avais tout le temps des examens à faire, ce qui me fatiguait encore plus. Mon cas était une urgence, comme mon médecin l'a dit. Donc, on a tout de suite débuté avec la chimiothérapie, qui n'était pas une partie de plaisir. Je n'arrêtais pas de vomir. Des fois, j'avais l'impression de vomir mes tripes. Je suis devenue maigre et j'avais la boule à zéro, je ressemblais plus à un garçon. Mon premier traitement n'a pas marché, du coup, on a dû le changer. Malgré tout, j'essayais de garder le sourire.Ma famille faisait tout pour que je ne me sente pas différente, et je me devais de rester forte, de me battre pour elle.J'ai toujours été une fille simple. Je n'avais pas d'amis (es) en dehors de ma famille. Et ça ne me dérangeait pas du tout. La lecture était mon passe-temps favori, surtout les histoires d'amour, mais à ce moment, j'ai su que jamais je ne pourrais en vivre une. Je n'ai jamais eu de petits copains ni même flirté avec un garçon. Et ce n'était pas près d'arriver. Non, mais je veux dire qui voudrait sortir avec une fille malade qui devait tout le temps se rendre à l'hôpital ? Je me cachais derrière mon chapeau et derrière mes lunettes.

Évidemment, j'ai dû abandonner l'espoir de tomber amoureuse. Enfin, ça, c'était avant Avant de le rencontrer.Rubens Felty, un garçon aussi amusant que charmant et surtout qui pouvait être chiant quand il le fallait. Je ne pensais pas qu'il arriverait à me redonner vie et à me rendre si heureuse. Pour lui, je n'étais pas la fille avec un cancer, j'étais avant tout sa meilleure amie. Ça n'a pas été facile, mais il a suffi que je lui ouvre mon cur pour passer les moments les plus incroyables de ma vie. Il m'a fait découvrir l'amour et nous avons vécu une très belle histoire.

Rubens : ils se sont mariés et eurent deux beaux enfants. Dit-il en fermant le livre qu'il me lisait.

Moi : C'est une très belle histoire

Lui : Tu es ma plus belle histoire d'amour. Dit-il avant de capturer mes lèvres.Il était également ma plus belle histoire.

Et la plus romantique de toutes celles que j'ai pu lire dans les bouquins.Je m'appelle Zamyr Feyton Denitzer et voici mon histoire avec lui L'amour de ma vie.

''Mon Histoire, Avec Lui '' [Terminée] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant