Chapitre 25 : Feelings

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PDV Zamyr

Avez-vous déjà convoité une chose sans pour autant être sûr de l'avoir ? Et quand finalement elle vous appartient, sans vous en rendre compte, vous vous retrouvez submergé par une multitude d'émotions, certaines dont tu ignorais même l'existence. Mais tout ça caché sous un secret, hélas. Un lourd secret que tu n'arrives pas à partager avec cette personne qui, un jour, est arrivée dans votre vie et a pris une place importante dans votre cœur... Non? Pourtant, moi, je nage en plein dedans.

À force de lire ces histoires d'amour, j'ai rêvé plus d'une fois d'en vivre une Mais après le diagnostic de mon cancer, j'ai arrêté d'y penser. Il le fallait. Je n'avais pas le temps de rêver avec tout ce que je devais subir. À un moment donné, le temps se jouait contre moi. J'avais perdu tout espoir de rencontrer un garçon qui pourrait me faire vivre et ressentir toutes ces émotions à la fois. Je me suis faite à l'idée, parce qu'au fond, j'étais persuadé que même si le cancer ne me tuait pas, je ne trouverais pas le temps de vivre l'une de ces histoires.

À chaque nouveau roman, à chaque nouvelle histoire, j'essayais de me mettre dans la peau de l'héroïne, de ressentir ce qu'elle ressent. Mais ce n'est rien comparé à ce que je ressens actuellement. Et tout ça en si peu de temps.

Le temps, ce concept qui, comme l'amour, s'en va et revient. Il y a quelques mois de cela, j'étais une simple fille. Je me suis battue avec chaque petite cellule de mon corps qui, par la faute de ce cancer, était devenue mon pire ennemi. Un cancer que j'ai fini par vaincre, mais pour combien de temps ? Parce que oui, je suis en rémission complète, mais n'empêche que je prends toujours des médicaments. Pour la prophylaxie, comme l'a dit le Dr Nayir. Mon corps a subi tellement de changements désagréables, mais au fond ça a rapporté, parce que regardez-moi aujourd'hui, j'ai un petit ami qui est avant tout mon meilleur ami. Ça m'effraie autant que ça me rend heureuse.

J'ai peur que ça ne soit qu'un rêve parce que je ne trouve toujours pas le moyen de lui dire. Ça devient de plus en plus difficile d'aller à mes rendez-vous à l'hôpital sans éveiller des soupçons. Déjà qu'il sent que je lui cache quelque chose, et selon ce qu'il m'a dit, s'il n'ose pas me le demander, c'est parce qu'il a confiance en moi, et ça ne m'aide pas du tout. Je sais ce qu'il me reste à faire. Surmonter ma peur et lui avouer qui je suis réellement... Je veux dire, bientôt, parce que là, je suis avec Michèle, je ne sais pas comment, mais elle a réussi à me traîner au centre commercial pour faire du shopping.

Michèle : Tu devrais essayer cette robe.

Moi : Sûrement pas. T'as vu les jambes que j'ai ? Et puis, je n'aime pas les robes.

Michèle : Essaye-la d'abord, Zam, elle pourrait te surprendre.

Moi : D'accord, je vais juste l'essayer.

C'est fou ce qu'elle peut être têtue, cette fille. Mais c'est quelqu'un de bien et je l'aime beaucoup, bien que je me sens mal quand même du fait que ces amies ne lui parlent plus à cause de moi.

Michèle : Oh mon Dieu... Tu es magnifique là dedans. Tu devrais la prendre.

Moi : Michel...

Michèle Je te l'offre et tu n'as pas le droit de refuser... Et s'il te plaît, arrête de penser à ces filles, elles n'en valent pas la peine. Tu crois que de vraies amies auraient réagi comme elles l'ont fait ? Moi, je te dis que non. Alors fais comme moi et ne t'en préoccupe plus.

Moi : Merci Mich.

Elle m'a traîné dans presque toutes les boutiques, c'était amusant et fatigant à la fois. Ça m'avait manqué un peu. Avant, je faisais les boutiques avec Dora et ma mère. Très souvent, Marco nous accompagnait.
Je la remercie avec un petit sourire avant de monter dans la voiture de Rubens, puisque monsieur tenait absolument à me récupérer. Il m'a même apporté de l'aloe vera. C'est trop mignon. J'adore ce jus et je peux en boire des et des litres en une journée. Il y a quelques mois de cela, j'aurais trouvé ça dégoûtant, mais à vrai dire, c'est le seul jus que j'arrive à boire sans avoir tout de suite envie de vomir. En plus, j'adore mâcher les petits morceaux d'aloe qui sont dedans. Un pur délice.

Rubens : Alors, ça a été avec Michèle ?

Moi : Oui. Elle m'a forcé à prendre une robe.

Rubens : Une robe ? J'ai trop hâte de te voir dedans.

Moi : Arrête de sourire, ce n'est même pas sûr que je la porte un jour.

Rubens : Moi, je crois que si. Et bientôt même.

Moi : Qu'est-ce que tu manigances encore, toi ?

Rubens : Moi ? Mais rien du tout Aller, viens là.

Je dépose ma tête sur son épaule pendant qu'il conduit. Depuis qu'on sort ensemble, il est devenu deux fois plus adorable et plus jaloux aussi. Il m'offre tout le temps des fleurs. Ce qui est encore plus génial, c'est que notre amitié est plus forte qu'avant, pour notre plus grand bonheur. Je ne pouvais pas espérer mieux comme premier petit copain.
Il s'arrête devant la maison, je laisse ma tête sur son épaule encore un peu, j'aime sentir son odeur. Il me caresse les cheveux un moment.

Rubens : J'adore passer du temps avec toi. C'est même devenu mon activité préférée. Dit-il en me caressant la joue... Je ferai tout pour te rendre heureuse, ma Zazou, tu le sais, hein ?

En guise de réponse, je capture ces lèvres.

Moi : Alors ?

Rubens : De mieux en mieux. Mais il nous faudra encore beaucoup d'autres séances.

Moi : Dis ce que tu veux ; mais je sais que tu kiffes mes baisers.

Rubens : je n'ai pas dit le contraire.

Moi : M, Oui, c'est ça. Tu ne montes pas ?

Rubens : Désolé, mon cœur, mais j'ai un truc à faire, je dois y aller.

Moi: Un... Truc?

Rubens : Oui, un truc.

Moi : Et avec qui ?

Rubens : Ne sois pas si jaloux, mon cœur.

Moi : Dis celui qui ne me laisse même pas prendre le bus pour rentrer du centre commercial.

Rubens : Il y a toujours plein de voyous dans les bus.

Moi: Ouais c'est ça... À plus tard.

Rubens : Pas si vite, jeune fille. Et mon bisou ?

Moi : Monsieur est satisfait ? Dis-je après lui avoir fait son bisou.

Rubens : Oh que oui... À plus tard

Nous essayons d'être le plus discret que possible, moi plus que lui en tout cas. J'ai envie que tout le monde sache qu'il est mien, mais, à vrai dire, la chose qui me retient n'est nulle autre que ce sentiment que je connais depuis un moment déjà, et c'est le pire de tous... La peur. J'essaie de la surmonter, mais rien n'y fait.

Il est 19 h et je me retrouve dans la chambre de ma sœur en train de lui mettre du vernis à ongles.

Moi : cette couleur est trop jolie sur tes ongles.

Dora : Keissa m'a dit la même chose quand on l'a achetée... Tu sais quand revient Grand-mère ?

Moi : Dans une ou deux semaines, je crois.

Dora : elle va manquer mon concours.

Moi : Elle fera son possible pour être là comme d'habitude.

Dora : M ouais... Dis-moi Zazou, tu n'aurais pas quelque chose à me dire ?

Moi : Euh... Et si tu me demandais exactement ce que tu veux savoir

DORA : Avec Julie et Keissa, on a entendu Rubens. Tu te souviens de lui ? Ton meilleur pote...

Moi : Dora...

DORA : Voilà, je disais qu'on lui a entendu dire à Sabrina que vous étiez en couple, alors je me suis dit, je suis sa petite sœur, pourquoi ne me l'a-t-elle pas dit...

Moi : Dora... C'est vrai Nous sommes en couple tous les deux.

Dora : Pourquoi tu ne m'as rien dit ?

Moi : Ça ne fait que quelques jours... Désolée de ne pas te l'avoir dit. Mais j'ai peur, et en le disant aux gens, ça deviendra vraiment réel.

DORA : Mais c'est réel... Et t'as peur de quoi ?

Moi : Qu'il découvre mon secret et qu'il me laisse tomber. Je ne veux pas le perdre.

Dora : Ça n'arrivera pas parce que tu vas lui dire, pas vrai ? ... Zazou, tu vas lui dire, n'est-ce pas ?

Moi : Oui, bien sûr. J'attends juste le bon moment.

C'est ce que je n'arrête pas de me répéter : « J'attends le bon moment pour lui dire. » Mais au fond, est-ce que j'espère vraiment que ce moment arrive ? Je n'en suis pas sûre...

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''Mon Histoire, Avec Lui '' [Terminée] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant