Chapitre 33 : Un Dernier Au Revoir

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PDV Zamyr

Tous ces gens autour de nous qui vont et viennent dans la maison, je ne connais pas la majorité d'entre eux. Il y en a qui viennent de Boston, les neveux et nièces de mamie accompagnés de leurs familles. Malgré toutes ces agitations qu'il a à la maison depuis ces deux derniers jours, je n'arrive pas toujours à m'y faire. Je n'arrive toujours pas à comprendre ce qui s'est passé. Mamie était hypertendue, mais elle prenait méticuleusement ses médicaments, elle faisait attention à ce qu'elle mangeait, et tout ça pour finir avec un infarctus qui ne lui a même pas laissé le temps d'arriver à l'hôpital. Le temps... encore ce putain de concept.

J'ai l'impression de ne plus savoir distinguer ce qui se passe autour de moi. J'ai ce truc coincé au travers de ma gorge. J'ai juste envie de hurler pour que cela puisse sortir. Mais serais-je soulagé pour autant ? Je ne peux pas craquer, je dois être forte pour ma famille, mon père et surtout ma petite sœur. J'essaie de toutes mes forces, mais je n'y arrive pas pour autant.

Dora était avec Keissa et Julie quand c'est arrivé, heureusement. Non, mais vous imaginez une fille de son âge assistée à un truc pareil ? La mère de Rubens a bien voulu la garder cette nuit-là. Le lendemain, quand elle est rentrée, elle a tout de suite compris, et elle s'est écroulée en larmes dans mes bras. La grand-mère nous a élevées, nous n'avions jamais manqué de rien avec elle. Quand nos parents partaient en voyage, elle restait toujours auprès de nous, sinon ma marraine le faisait quand elle était avec son autre famille. Quand on n'arrivait pas à dormir le soir, elle restait toujours avec nous. Et quand on a appris pour mon cancer, là encore, elle était à mes côtés, et ceci, le plus que possible. Nous ne sommes pas prêtes, nous avons encore besoin d'elle. J'ai toujours besoin de ma mamie.

Mon père est complètement anéanti : après la mort de son grand-père, il ne lui restait que sa grand-mère comme parent, et maintenant elle n'est plus là. Elle n'était pas si âgée que ça, pourtant. C'est tellement dur. Pourquoi elle ? Pourquoi ça nous arrive ? Est-ce que quelqu'un me le dira un jour ?

Je me regarde une dernière fois dans le miroir en ajustant mes lunettes. La porte s'ouvre sur mon petit ami. Il m'a beaucoup soutenu et est resté tout le temps avec moi ces deux derniers jours. Il vient de serrer dans ses bras. Ces câlins me font tellement de bien.

Rubens : T'es prêt, mon cœur ?

Je secoue ma tête pour lui dire que oui. Il dépose un baiser sur mon front, puis prend ma main. Nous rejoignons le reste de la famille en bas dans le salon.

L'enterrement de grand-mère était vraiment triste. Il y avait beaucoup de monde, des collègues de papa, de maman, des étrangers, mes amis (es), même les parents de Rubens étaient là alors qu'ils ne la connaissaient pas.

Après les funérailles, je me suis enfermée dans ma chambre, comme je sais si bien le faire quand je n'arrive pas à gérer quelque chose. Est-ce que cette douleur disparaîtra un jour ? Est-ce qu'au moins j'aurai moins mal ? Je ne sais pas comment y faire face. Je n'ai jamais été confronté à une telle situation. Je m'en veux tellement de ne pas avoir été là avec elle.

Rubens : je savais bien que je te trouverais ici. Dit-il en s'allongeant dans le lit avec moi... Les autres se demandent où tu es, ils voudraient te voir avant de partir.

Je ne veux pas paraître ingrate ou même insensible, ils ont fait le déplacement pour me soutenir, alors je peux au moins les voir, non ?

Moi : Je te suis ?

Rubens : d'accord.

Les gens commencent à partir, il ne reste que quelques uns dans le salon. Je suis Rubens jusqu'à la cuisine, où se trouvent Diego, Mich, Jess et Josh assis autour de notre table. Kersley n'est pas venu et tant mieux, je ne suis pas d'humeur à voir sa gueule non plus.

Moi : je vous remercie tous d'être venus. Et je m'excuse de ne pas avoir pu rester avec vous.

Mich : Ne t'en fais pas, on comprend.

Moi : Merci.

Diego : Nous tenons à te voir avant de partir.

Josh : Ça va aller ?

Moi : oui, ne t'en fais pas.

Ils partent en me lançant chacun un sourire compatissant. Rubens les accompagne jusqu'à la sortie pendant que je rejoigne mes parents et ma sœur dans le jardin pour dire au revoir aux derniers visiteurs. Papa a l'air complètement crevé, il a les yeux rouges et imbibés de sang, ça se voit qu'il n'a pas dormi depuis des jours.

Moi : papa Tu devrais te reposer un peu.

Dora : Toi aussi, maman.

Maman : Mais...

Marlène : Ne vous en faites pas, nous allons tous rangés.

Marco : Maman a raison. Tata

Papa : D'accord, merci à vous.

Rubens nous aide à nettoyer et à tout mettre en place. Mon parrain n'a pas pu rester, il a reçu un appel d'urgence de l'hôpital. Il s'en veut de ne pas avoir pu sauver grand-mère, mais comme il me l'a dit à l'hôpital, il ne pouvait rien faire, son cœur a lâché avant même d'arriver à l'hôpital, ils ont essayé de la réanimer, mais rien.

Marlène Dora s'est enfin endormie. Ça va aller pour toi, ma puce ?

Moi : Oui, marraine, ne t'en fais pas, tu peux rentrer.

Marco : Maman, je vais rester avec elle.

Marlène : D'accord, mon chéri, je t'appelle plus tard.

Il commence à faire nuit, et il ne reste que nous trois. Avoir mon frère avec moi m'aide beaucoup. Lui aussi a aimé grand-mère très fort, lui aussi ressent cette tristesse. Il propose que l'on regarde un film, j'accepte, même si je suis exténuée. Je m'assois à côté de mon petit ami pendant que mon frère cherche un film.

Rubens : Tu peux t'endormir, je suis là. Me chuchote-t-il après avoir déposé ma tête sur son épaule alors que le film commence ?

Quand je me réveille dans ma chambre, il fait jour. Je jette un coup d'œil et il est déjà 8 h du matin. Je ne sais pas qui m'a amenée et encore moins qui m'a changée, car je suis en piyama. Mon frère est assis sur mon bureau avec mon ordinateur.

Marco : Enfin, tu te réveilles. Je commençais à m'ennuyer, moi.

Moi : J'ai dormi longtemps ?

Marco, Tu veux dire depuis le film que tu n'as même pas regardé 10 minutes ? Alors là, oui, mais ce n'est pas grave, tu en avais besoin, tu étais fatiguée et tu sais que tu ne peux pas te fatiguer autant.

Moi : Et Ruben ?

Marco : Ton chéri est rentré vers les 20 h.

Moi : C'est toi qui m'a mis en piyama ?

Marco, À vrai dire, Rubens t'as apporté jusqu'à ta chambre avant de partir et moi, je t'ai changé.

Moi : Ah d'accord.

Marco, Je vois maintenant pourquoi tu l'aimes ce mec. Il prend bien soin de toi et il te respecte... D'ailleurs, tu devrais le rappeler : il a déjà appelé trois fois ce matin.

Moi : Attention, Frérot, tu risques de devenir trop sentimental, hein. Dis-je en le taquinant.

Marco : Je te vois venir, toi. Allons déjeuner au lieu de dire de la merde comme ça... Maintenant que j'y pense, je suis vraiment trop gentil avec lui. Va falloir penser à remettre mon armure de grand frère responsable, hein.

Vous voyez ? Je vous jure qu'il fait des progrès, mon frérot.
(Ca oui, il progresse tout le temps...)

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''Mon Histoire, Avec Lui '' [Terminée] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant