PDV ZamyrLe lendemain de mon retour à la maison, j'ai reçu un appel du Dr Nayir. Elle veut me voir. Rubens ne peut pas m'accompagner, alors je demande à Josh. Quand j'arrive, je vais directement à son bureau. Elle m'explique qu'elle veut que je refasse les tests de la dernière fois. Elle ne m'avait jamais fait refaire les tests jusque là.
Dr Nayir : Ne t'en fais pas. C'est juste pour me rassurer.
Je rentre chez moi fatiguée et un peu triste quand même. Non seulement, je n'ai pas pu voir mon copain, et Ellie part aujourd'hui à l'étranger pour passer les vacances avec sa mère et son beau-père. Michèle part dans quelques jours. Bientôt, il est fort probable qu'il ne reste que Josh et moi, comme au bon vieux temps, car les autres vont partir à l'université.
Quelques jours plus tard
Assise dans le bureau du Dr Nayir avec mes parents ainsi que mon parrain, le regard dans le vide, je n'écoute plus rien. En fait, j'ai arrêté dès qu'elle a parlé de présence de cellules lymphoblastiques. Le pourcentage n'a aucune importance. Ces fichues cellules C'est typiquement ce que l'on appelle faire une rechute. Et moi, franchement, je n'ai même pas envie de pleurer. Ça ne servira à rien, soyons sérieux.
Dr Nayir : C'est dans la moelle osseuse, donc médullaire...
Maman : Vous pouvez réessayer un de ces régimes pour la première fois, non ? Ça a déjà marché une fois...
Parrain : Clyclophosphamide, Vincristine, Dexamethasone, Doxorubicin, qu'on a alterné avec de fortes doses de méthotrexate et de cytarabine
Dr Nayir : Je crois que l'on va plutôt faire une réintroduction. Du coup, on va ajouter d'autres molécules comme l'asparaginase, l'étoposide, le teniposide.
Maman : Pensez-vous que cela va suffire ?
Dr Nayir : Mme Feyton, ne vous en faites pas. Nous allons faire un renforcement avec une greffe de cellules souches allogeniques.
Parrain : Je vais la mettre sur la liste d'attente, mais vous savez comment ça marche. Ça peut prendre beaucoup de temps.
Papa : Du temps que l'on n'a pas.
Dr Nayir : C'est vrai. Le plus tôt sera le mieux. Ce genre de greffe est plus sûr avec la fraterie, mais Isadora n'a pas encore 18 ans, de ce côté-là, ce n'est pas gagné.
Attendez ? Elle a parlé de fraterie. Non, mais c'est bien ce qu'elle vient de dire. Pourquoi parler de greffe C'est exactement ce qui me fait sortir de ma transe...
(Elle a aussi dit qu'elle n'a pas encore l'âge pour être donneur et que ce n'est pas gagné).
Moi : Il en est hors de question...
Maman : Ma puce
Moi : Non, maman, vous ne me demandez même pas mon avis, vous décidez de tout à ma place.
Papa: Ma princesse...
Moi : Non, papa. Ça ne vous est pas venu à l'esprit que je ne voudrais pas de ce traitement ? Que je n'ai plus envie que l'on s'acharne comme ça pour au final revenir à la case départ ?
Dr Nayir : Zamyr, on savait depuis le départ qu'il existait une possibilité de rechute.
Moi : Oui, et c'est justement pour ça que l'on a fait une thérapie de prévention.
Papa : tout à fait juste, ma puce.
Moi : J'ai fait tout ce que vous m'avez demandé... Tout... Mais au final, ça a servi à quoi, dis-moi ?
Papa : Écoute-moi, ma princesse...
Moi : Non, papa, ce n'est pas la peine. J'ai déjà pris ma décision. Je n'ai pas envie de revivre ça.
Maman : Ma chérie, écoute ton père...
Moi : on a quoi ? Une chance sur 1 million d'avoir un donneur compatible...
Je suis coupé par une terrible céphalée me poussant à me masser les tempes et à grimacer de douleurs. Dans ma tête, il y a comme un marteau piqueur. Je vois flou et tout tourne autour de moi. Je me sens tombée et puis... Plus rien.
Je me réveille dans une chambre sous les bruits d'un moniteur, j'ai une intraveineuse au bras gauche, je regarde autour et vois mes parents. Ma mère a les yeux rouges, elle a pleuré, c'est sûr. J'essaie de me lever, Papa vient m'aider en replaçant mon oreiller.
Papa : Comment tu te sens, ma puce ?
Maman : Ma princesse...
Moi : Ça va aller... Où est Dora ? Est-ce qu'elle est au courant ?
Maman : Non, nous ne lui avons pas encore dit.
Moi : Ne lui dit pas encore, s'il te plaît. Je n'ai pas envie qu'elle me voit ainsi.
Papa : Ma chérie...
Moi : papa Je suis vraiment désolée, je sais que vous pensez tous que c'est égoïste de ma part. Mais je ne peux pas ; mon corps ne pourra pas le supporter une fois de plus.
Il essuie une larme sur ma joue et m'embrasse sur le front. Il m'en veut, c'est sûr.
Papa : Et moi, je ne veux pas perdre ma petite princesse. Dit-il avant de quitter la chambre.
Moi : Tu m'en veux toi aussi, pas vrai ?
Maman : Il est encore temps d'y réfléchir, Ma puce. Je vais voir ton père... Ton copain et tes amis (es) sont tous là.
Moi : Tu peux demander à Josh de venir, s'il te plaît ?
Maman : bien sûr.
Je lis de l'incompréhension sur son visage : elle s'attendait sûrement à ce que je vois Rubens en premier, mais j'ai besoin de parler à Josh. Il m'a connu quand j'étais ici, il me comprendra lui.
PDV RUBENS
K. m'a avoué la raison pour laquelle il était parti, et a même ajouté qu'il a des sentiments pour elle. Ma Zazou, mon petit cœur. Diego a dû se mettre entre nous pour éviter une bagarre. Je ne comprends pas comment il a pu laisser cela arriver tout en sachant que je suis fou amoureux d'elle.
Kersley : Tu crois vraiment que j'avais planifié tout ça ? Si j'ai fait ça pour toi.
Moi : Bah voyons ça. Tu as tourné autour de ma copine et t'es attaché à elle, et maintenant tu me dis que tu as fait tout ça pour moi ?
Kersley : Oui, pour toi. Tu t'es barré comme un putain de lâche, si je me suis rapproché d'elle, c'était pour réparer ta connerie.
Moi : Personne ne t'a rien demandé. Mais au final, tu as eu ce que tu voulais...
Kersley : Ce n'était pas prévu que je tombe amoureux d'elle.
Moi : mais ferme ta gueule.
Soudain, mon téléphone se met à sonner avec le nom de la mère de ma copine affiché sur l'écran. Je ne perds pas de temps pour décrocher. On se voit après son rendez-vous, vu que son médecin a insisté pour ne rencontrer qu'elle et ses parents. J'ai dû accepter, même si ça ne m'a pas plu.
Ça fait des heures qu'on attend. Il ne manque qu'Ellie, mais Marco l'a déjà prévenu au téléphone. Je fais les cent pas tant que je suis stressé.
Je vois son père sortir et sa mère par la suite. Je vais entrer, mais elle me signe que non et demande à Josh d'entrer. Pourquoi elle me fait ça ? Pourquoi a-t-elle préféré voir Josh plutôt que moi ? Je suis furieux... Très furieux même. Je connais Zamyr, quand ça ne va pas, elle s'éloigne de moi et me repousse à chaque tentative. Mais là, je m'en fiche, elle peut faire ou dire ce qu'elle veut, je ne partirai pas.
PDV Zamyr
Quand Josh rentre dans la chambre, il prend place directement à côté de moi sur le lit comme il le faisait avant. Je ne puis m'empêcher de pleurer. Je savais que je n'étais pas totalement tirée d'affaires, mais j'espérais vraiment m'en sortir sans cette fichue rechute. Josh me serre, et ce simple geste suffit à me calmer.
Josh : Ça va aller, ma Zazou...
Moi : je ne peux pas supporter ça... Pas une seconde fois, Josh, c'est trop...
Josh : Tu es forte, tu vas y arriver. Tu l'as déjà fait une fois.
Moi : Non, je ne veux pas faire de chimio. J'en ai assez. Je veux juste que l'on me laisse tranquille, je me sens tellement fatiguée.
Josh : Zam, as-tu pensé à ta famille ? Ton copain qui est sur le point de devenir fou à la salle d'attente ? Et tes amis (es) ?
Moi : ils finiront par comprendre et accepter ma décision.
Josh : Comment peux-tu me dire un truc pareil ? C'est bien toi qui m'a dit que je ne devais pas penser qu'à moi ? Oui, Zamyr. C'est même toi qui m'a poussé à revenir avec Jess.
Moi : ce n'est pas pareille.
Josh : Ah oui. Qu'est-ce qui est différent dans votre couple, dis-moi ? Ce mec est dingue de toi et c'est réciproque. Mais Bordel Zamyr, pourquoi veux-tu le laisser tomber comme ça ?
Moi : Je ne suis pas sa première copine. Rubens s'en sortira...
Josh : Et moi dans tout ça, Zamyr ?
Moi : Josh...
Josh : Non Zamyr... Te souviens-tu de ce que tu m'as dit quand je suis arrivé ici sur le point de mourir ? [...] Alors aujourd'hui, je vais te dire la même chose. Zamyr Feyton, tu es mon rayon de soleil et tu n'as pas intérêt à me laisser seul dans le noir dans ce monde de fous.
Je m'en souviens parfaitement, mais nous ne sommes pas dans la même situation. Et il faut qu'ils le comprennent. C'est ma décision, c'est mon corps, ma vie. Je ne veux pas de ce traitement.
Josh s'en va pour laisser entrer Rubens. Il a l'air vraiment furieux, mais quand je plonge mes yeux dans ces magnifiques yeux marron, je ne vois plus aucune trace de colère. La colère fait place à l'inquiétude.
Rubens : Mon petit cœur...
Moi : Je suppose que mes parents t'ont parlé de la décision que j'ai prise.
Rubens : Oui, mon amour, tu sais que tout ce que je désire, c'est que tu ailles bien...
Moi : je ne changerai pas d'avis, Rubens. J'en ai marre que tout le monde croit savoir ce qui est bon pour moi. Vous n'avez aucune idée de ce que c'est... Je veux juste mourir tranquillement.
Rubens : Comment peux-tu être aussi égoïste ? Ton égoïsme t'aveugle à un tel point que tu ne vois pas que nous ne voulons pas te perdre ? Crie t-il... Je ne veux pas te perdre mon amour. Ajoute-t-il plus doucement.
Moi : Que ce soit aujourd'hui, demain, dans une semaine, dans un an, ou même dans quatre ans, vous allez tous me perdre.
Rubens : [...] Qui es-tu ? Qu'as-tu fait de ma copine super optimiste, sensible et qui ne pense pas qu'à sa gueule ?
Moi : Elle est morte au moment même qu'elle a appris pour sa rechute.
Rubens : Alors, je ne sais pas comment tu vas faire, mais je vais te demander de me la ramener. Parce que cette fille-là, je ne la reconnais pas, et ce n'est pas d'elle dont je suis tombé amoureux.
Moi : Tu devrais te casser maintenant et ne plus jamais revenir. De même pour les autres. Dis-je avant de me tourner de façon à ne pas le voir partir.
Rubens : Je sais exactement ce que tu as en tête, mais crois-moi, je ne te laisserai pas faire. Mon Ange...
Moi : Je t'ai demandé de partir, t'es sourd ou quoi ? Je ne veux pas de toi ici ni maintenant ni jamais. Je crie dans l'espoir de le faire fuir.
Rubens : T'es en train de rompre avec moi là ?
Moi : ... Oui, Rubens. Ça ne sert plus à rien de continuer.
Rubens : Tu sais très bien que tu n'as pas le droit...
Moi : C'est pourtant ce que je viens de faire là.
Rubens : Mon cœur, on s'était promis de toujours rester ensemble et de s'aimer.
Moi : Bah, tu vois, ça, c'était avant... Et là, tout ce que je veux, c'est que tu disparais de ma chambre et... de ma vie.
Rubens : C'est vraiment ce que tu veux, Zamyr ?
Moi : Oui, c'est ce que je veux.
J'entends claquer la porte et je laisse mes larmes couler. Mon amour. Je les aime tellement. Mais maintenant, il va falloir le laisser partir.
J'ai une canule à oxygène qui m'aide à respirer. Ça, ce n'est que le début C'est comme un déjà vu et je peux vous dire que le pire reste à venir dans les jours ou les heures qui vont suivre. Ma mère rentre dans la chambre et me prend dans ses bras.
Moi : C'est trop dur, maman. J'ai mal partout. J'éclate en sanglots.
Maman : Ma princesse. Si seulement je pouvais prendre ta place.
Je ne veux pas que l'on me voit ainsi, le cœur meurtri et les yeux gonflés. Je ne dis pas que je fais attention à mon apparence, ça n'a jamais vraiment été le cas. Mais là, c'est trop moche. Je suis dégoûtée, mais je n'ai vraiment pas le choix. Je devais rompre avec lui. Ça ne sera sans doute pas facile sans lui, mais je l'aime trop pour l'entraîner dans ce fossé avec moi. Ce qu'ils appellent tous de l'égoïsme, moi, j'appelle ça de l'amour. Rubens est beau et a une belle âme, il n'aura sûrement pas de mal à trouver la femme de sa vie après mon départ. Même si ça me déchire le cœur, il faut que je le fasse. C'est pour son bien et j'espère qu'il le comprendra et qu'il pourra me pardonner un jour.__________________________________
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''Mon Histoire, Avec Lui '' [Terminée]
Teen FictionElle n'était qu'une jeune fille qui se contentait de se battre pour aller mieux... Enfin ça c'était avant qui'Il fasse éruption dans sa vie pour tout changer... Mais il va découvrir une terrible vérité sur elle - Et moi qui te croyais différente ...