PDV RubensCe week-end m'a complètement épuisé, c'était une vraie folie, mais ça nous a quand même plu. Heureusement qu'à mon retour, après avoir appelé ma copine, j'ai pu récupérer quelques heures de sommeil.
Ce matin, on se retrouve comme il se doit, je veux dire avec un très long et surtout, mais vraiment surtout, langoureux baiser. Elle embrasse de mieux en mieux. Et dire qu'elle a eu son premier baiser avec moi y a tout juste quelques mois. En y repensant bien, je suis un bon professeur, non ?
(Mais bien sûr... Et moi, je suis le pape.)
En route pour le lycée, elle me semble bien trop silencieuse et perdue dans ces pensées.
Moi : Mon petit cœur, ça va ? Tu veux qu'on en parle maintenant ?
Zamyr : Oui, non, t'inquiète. On en parlera ce soir après les cours.
Moi : tu es là avec moi et pourtant tu sembles être si loin.
Zamyr : Alors ne me laisse pas m'éloigner encore plus.
Moi : Jamais... Je te ramènerai toujours à moi, mon petit cœur,
Zamyr : Promis ?
Moi : promis.
Elle dépose sa tête sur mon épaule pendant que je conduis. J'aimerais vraiment savoir ce qui la perturbe autant. Mais je dois être patient, je ne veux pas la forcer et je ne peux pas rester sans rien faire non plus.
Moi : on peut sécher si tu veux.
Zamyr : Et pour aller où ?
Moi : Je ne sais pas, peut-être près de la colline, on adore cet endroit tous les deux.
Zamyr : Super, on ira après les cours, je n'ai pas envie d'inquiéter mes parents. Et toi non plus, souviens-toi que tu as promis de faire des efforts en classe...
Là, ma curiosité me pique à fond, j'ai vraiment envie de savoir ce qui se passe dans sa petite tête, mais je n'insiste pas, vu que nous sommes arrivés. Elle prend son sac et nous partons en cours après avoir salué nos potes. Génial, deux heures de littérature un lundi matin, quoi de mieux ?
(Remarquez l'ironie, hein ?)
Nous prenons place alors que le professeur Claude distribue des feuilles sous les cris mécontents de la classe.
Professeur Claude : Je sais, je sais, mais c'est comme ça, la vie elle-même n'est pas juste... Tout le monde a une feuille [...] Vous pouvez commencer. Vous avez une heure et 45 minutes.
Sérieux ? Une interrogation surprise un lundi, alors que je suis sûr que comme moi, la moitié de la classe n'a pas révisé. Je jette un coup d'œil à côté. Kersley hausse les épaules, je regarde Zamyr qui a déjà commencé à répondre aux questions. Évidemment. Au bout de 10 minutes, je m'y mets aussi. Je fais comme elle me l'a dit, je prends le temps de lire chaque question ainsi que les réponses possibles et je choisis une.
Monsieur Claude ramasse les feuilles à l'heure exacte, encore sur les cris mécontents Pour un mec qui n'a rien foutu de tout le week-end, je m'en suis pas mal sorti.
Professeur Claude : Étant donné qu'il nous reste encore 15 minutes, je veux profiter de ce temps pour écouter vos points de vues sur un sujet important. Une maladie qui gagne du terrain et terrifie l'espèce humaine. Je sais, nous ne sommes pas en biologie, mais c'est quand même important de voir votre façon de penser en tant que personne... Je veux qu'un ou une étudiant (e) se propose pour dire devant toute la classe ce qu'il ou elle pense du cancer...
Le professeur n'a même pas eu le temps de finir sa phrase que Lubie lève la main et se dirige devant le bureau sous sa permission.
PDV Zamyr
J'aurais dû accepter la proposition de Rubens et sécher. J'aurais raté l'interrogation surprise, mais ça n'aurait pas changé grand-chose à mes notes. Ce qui est en train de m'arriver là est bien pire que de perdre quelques points.
Assise à ma place, je suis pétrifiée en voyant Lubie se mettre devant la classe. Depuis le début de son discours, elle ne fait que me fixer. C'est à la fois déconcertant et flippant de venir d'elle. Et moi, je prie intérieurement pour que la cloche sonne afin de dégager de cette salle. Je ne sais plus depuis combien de temps je retiens ma respiration dans l'espoir qu'elle ne fasse pas une gaffe. Elle continue son monologue en me lançant des petits sourires malicieux. Monsieur Claude semble apprécier son discours et elle a toute l'attention de la salle. Suite à son maudit clin d'œil, je sais que je suis foutue.
Lubie Enfin, ça, c'est mon point de vue. Dommage que l'on n'ait pas plus de temps, on aurait pu écouter le témoignage d'une concernée. Une élève atteinte de la leucémie N'est-ce pas Mlle Feyton ? Tu aurais pu nous raconter ton séjour à l'hôpital Sainte-Marie après ton arrivée ici.
Pitié. Sortez-moi de là. C'est à ce moment précis que je regrette que mon frère ne soit pas là. Tous les yeux sont fixés sur moi, alors que je ne trouve même pas la force de lever la tête de peur de croiser le regard de Rubens. J'ai la sensation que le ciel vient de me tomber sur la tête. Les chuchotements, les moqueries, s'en est trop, je quitte la salle en courant, laissant mon sac et mes affaires alors que la cloche annonce la fin du cours. Je me mets à courir dans le couloir jusqu'à la classe bondée d'élèves. Malheureusement, Rubens réussit à me rattraper et il m'enlace.
Rubens : Ne fais pas attention à elle. Elle raconte n'importe quoi, ça, nous le savons tous, hein ? [...] Pas vrai, mon cœur ?
Je ne lui réponds pas et me décOLLE doucement de son torse. Il me regarde d'un œil interrogateur, je suis sûr qu'il se demande ce qui se passe, et surtout pourquoi je ne lui réponds pas. Je ne sais pas ce qui m'a trahis, mais dès que nos regards se sont croisés, j'ai compris que je ne pouvais plus le lui cacher. Mais la colère que j'ai vue dans ses yeux à cet instant précis m'a glacé le sang.
Rubens : Zamyr Dit-elle en s'approchant, alors que moi, je recule jusqu'à ce que je me retrouve coincée entre lui et un mur... C'est vrai ce qu'elle vient de dire ?
Les larmes me montent aux yeux pendant qu'une rode d'élèves se forme sur la cour.
Rubens : Réponds-moi. Crie-t-il.
Moi : ce n'est pas la peine de crier. Dis-je à mon tour en sanglotant.
Rubens : Mon amour, s'il te plaît, réponds-moi... Dis-moi que ce n'est pas vrai.
Ce qui a pour effet d'augmenter mes larmes. Alors qu'il approche sa main de mon visage.
Lubie : Aller, la cancéreuse, dis-lui qu'on en finisse.
Rubens : Toi, ta gueule... Mon petit cœur, je veux te l'entendre dire. Dis-moi que cette conne a tout inventé. Dis-le moi, s'il te plaît...
Moi : ... Non, elle ne l'a pas inventé.
À ce moment, on peut dire que je viens littéralement lui arracher le cœur avec un couteau à beurre, et cette image va me hanter toute ma vie. Je viens de lui briser le cœur en mille morceaux, je le sais. En ce moment, je me fiche de cette foule qu'il y a autour, il faut qu'il m'écoute. J'ai besoin qu'il le fasse.
Moi : Je te demande pardon... S'il te plait, Rubens, dis quelque chose... N'importe quoi, mais ne reste pas comme ça.
Je fais un pas vers lui, mais il me fait signe de ne pas m'approcher plus.
Rubens : Pourquoi tu ne m'as rien dit ?
Moi : je voulais t'en parler. J'allais le faire, je te le jure. Dis-je en reniflant. Mais à chaque fois... Tu étais tellement attentionné, tu me traitais comme quelqu'un de normal, et je me sentais tellement bien avec toi et...
Rubens : Et quoi putain ? Mais tu n'es pas quelqu'un normal, tu as un cancer putain. Crie-t-il.
Moi : Ça s'est passé tellement vite... J'n'avais pas envie que ça s'arrête, tu comprends ? [...] J'avais tellement peur de ta réaction après... Je suis désolée.
Rubens : Tu es désolée ? Tu n'es qu'une putain de menteuse...
Moi : Écoute-moi, s'il te plaît...
Rubens : T'écoutes ? Quoi, maintenant t'as envie de me parler ? .. Tu réalises ce que tu as fait ? Et comme un abruti, je suis tombé raide dingue de toi, putain... Crie-t-il à nouveau.
Moi : Ce n'est pas ce que je voulais quand j'ai accepté d'être ton amie...
Rubens : Pardon !
Moi : ... Mais quand je me suis rendue compte, il était déjà trop tard, car moi aussi, je suis tombée follement amoureuse de toi.
Rubens : Alors pourquoi ? [...] Dis-moi pourquoi tu m'as fait ça au bordel ? Ajoute-t-il en pleurant.
Moi : je ne voulais pas... Il faut que tu me crois, s'il te plaît... Rubens...
Rubens : Je te faisais confiance, je t'ai même raconté ce que j'avais vécu avec le cancer de mon grand-père... Je croyais qu'il n'y avait pas de secrets entre nous... Je te croyais différente, mais toi, pendant tout ce temps, tu te faisais passer pour quelqu'un que tu n'es pas. Bravo Zamyr ! Non, vraiment, je te félicite, t'es une putain de bonne actrice...
Moi : S'il te plait, ne dit pas ça. Dis-je en essayant de toucher son visage.
Rubens : Ne me touche pas, espèce de malade. Crie-t-il en repoussant ma main... Comme ai-je pu me tromper sur toi à ce point-là ? [...] Putain non, mais quel idiot.
Moi : Rubens, écoute-moi...
Rubens : je ne veux pas t'écouter ni aujourd'hui, ni demain, ni jamais. Et tu sais quoi, nous deux, c'est fini. Dit-il avant de me tourner le dos.
Moi : Rubens... Ne me laisse pas... S'il te plait,... Dis-je en me laissant tomber sur le sol alors qu'il part sans même se retourner.
Kersley : Je m'occupe de lui. Ramène-la chez elle, s'il te plaît.
Ellie : Vous êtes contents, oui ? Dégagez maintenant. Crie-t-elle.
Je sens mon corps se relever, j'ai juste à peine la force d'ouvrir les yeux pour voir le visage de Diego me portant jusqu'à sa voiture suivie des filles.
Pitié, faites-moi disparaître. Je n'en peux plus. Depuis que j'ai quitté cette salle, je sens qu'à la place de mon cœur, il y a un ballon qui s'est mis à gonfler et qui ne va pas tarder à éclater.
Assise à l'arrière avec ma tête sur les cuisses d'Ellie, mes larmes continuèrent de couler alors qu'elle me caresse les cheveux en me chuchoteant que ça va aller, comme le faisait Rubens après le décès de ma grand-mère, ce qui fait que je recommence à pleurer.
Je n'ai même pas la force de descendre de la voiture pour rentrer chez moi. Diego me porte encore une fois jusqu'à mon lit. Et les filles restent avec moi jusqu'à ce que je m'endors. Heureusement qu'il n'y a personne à la maison à cette heure-ci.
Que va-t-il m'arriver maintenant ?____________________________________
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''Mon Histoire, Avec Lui '' [Terminée]
Teen FictionElle n'était qu'une jeune fille qui se contentait de se battre pour aller mieux... Enfin ça c'était avant qui'Il fasse éruption dans sa vie pour tout changer... Mais il va découvrir une terrible vérité sur elle - Et moi qui te croyais différente ...