Chapitre 61 : Begging You

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PDV Rubens

Une semaine depuis que Zamyr est dans ce lit d'hôpital, une semaine qu'elle fait des malaises sans arrêt et ça ne plaisante pas. Une putain de semaine depuis qu'elle a rompu avec moi après m'avoir demandé de partir et de ne jamais revenir. Mais comme je l'ai dit, si elle croit pouvoir se débarrasser de moi aussi facilement, elle se fout le doigt dans l'œil.

Je viens ici tous les jours et je reste pendant des heures à ces côtés. Je lui demande, non, le supplie de changer d'avis... Elle ne veut pas me parler, elle ne m'a pas parlé depuis. Pas un seul putain de mot. Je me suis excusé d'avoir laissé la colère prendre le dessus, mais rien à faire, elle fait toujours comme si j'étais pas là. Je veux retrouver mon petit cœur, je veux le serrer dans mes bras et lui dire que je l'aime et que je suis là. Est-ce trop demandé ?

C'est blessant et ça fait très mal. Déjà, la voir sur ce lit d'hôpital est une souffrance atroce, ajoutée au fait qu'elle m'ignore quand je viens la voir. Sa mère m'a dit qu'elle ne parlait pas beaucoup aux autres non plus, même pas à sa petite sœur. Sa peau est d'une telle pâleur qu'elle s'affaiblit un peu plus chaque jour. Selon son médecin, elle a perdu beaucoup de poids et est devenue asthénique. Ces douleurs sont hautement gradées selon le Dr Nayir. À chaque fois, il lui faut une dose de calmant.

Moi : Comment te sens-tu aujourd'hui, mon Ange ? [...] Tu sais, j'ai acheté de l'aloe vera, mais ton père m'a dit que ce n'était pas une bonne idée.

Et encore un sourire...

Moi : Deux sourires en à peine deux minutes... Wouah, j'ai le cœur qui déborde de joie... Attend j'ai un truc à te faire écouter.

J'appuie sur play et Believer from Imagine Dragons résonne dans la pièce. Dès la première note, j'ai su que je ne m'étais pas trompé. Zamyr est une battante, elle a juste besoin qu'on le lui rappelle.

Moi : Mon amour Cette chanson a été écrite pour toi, et ce n'est pas sans raison si tu l'aimes autant. Alors penses y... Je suis désolé, bébé, mais je ne peux pas rester plus longtemps, aujourd'hui j'ai des courses à faire pour ma mère. Mais je te promets de revenir dans l'après-midi vers les 16 h... Je t'aime fort, Bébé.

Je l'embrasse sur le front avant de me diriger vers la porte.

Zamyr : Rubens...

Moi : oui, mon amour. Dis-je en me tournant vers elle avec un sourire de plus de mille volts.

Zamyr : ... Trouve-toi une fille simple et en bonne santé apparente.

Moi : la fille simple, je l'ai déjà trouvée et elle me rend très heureux... Un sur deux, c'est déjà pas mal, non ? Dis-je avant de m'en aller pour de bon.

Aujourd'hui elle m'a sourit et m'a parlé, c'est un bon début non ? Je quitte le parking de l'hôpital pour m'engager dans la circulation. Je m'arrête sur le bord pour regarder une de nos photos sur la plage. Il faut qu'elle change d'avis pour le traitement. Il le faut, car je n'ai pas envie de la perdre.

Je m'apprête à démarrer quand cette voiture me fonce droit dessus. Je n'ai pas le temps de réagir que ma voiture fait déjà des tonneaux pour atterrir dans le ravin. Je vois quelqu'un arrivé au loin, la silhouette me dit quelque chose, je n'ai pas la force de garder les yeux ouverts pour voir qui c'est.


PDV Zamyr

Prendre cette décision n'a pas été facile, comme on peut le croire. Vous croyez que je n'ai pas envie de vivre ? De continuer mon histoire avec lui ?
Détrompez-vous alors. Si seulement ils essayaient de comprendre.

C'est tellement dur de le voir tous les jours auprès et de ne pas pouvoir le toucher et lui dire à quel point je l'aime. Le prendre dans mes bras et l'embrasser. J'ai été un peu dure avec lui, n'empêche que je suis toujours aussi follement amoureuse de lui.

Même s'ils sont tous contre ma décision, mes parents sont toujours là pour moi, ainsi que ma petite sœur et mon frère.

Marco : Ça va ?

Moi : C'est bon, ne t'en fais pas... Dis-moi plutôt si toi ça va.

Marco, Comment veux-tu que je te dise que je vais bien alors que c'est faux ? ... Je veux que tu ailles bien. Tu es ma sœur. Nous avons grandi et partagé tellement de choses ensemble. Tu fais partie de moi, Zazou, alors s'il te plaît, accepte ce traitement... Je t'en prie.

Moi : je suis très fatiguée... Tu devrais rentrer maintenant.


Certains jours, je suis plus méchante que d'autres, mais c'est la seule façon que j'ai trouvée pour les faire fuir, les éloigner pour ne pas qu'ils souffrent. Je parle de mes potes, bien sûr. Mich a repoussé son départ et Ellie est revenue. K. vient me voir aussi souvent qu'il le peut, mais Diego m'a expliqué que ça ne va pas fort entre lui et Rubens. Si j'avais su...
J'aurais fait quoi ? Bah rien du tout, rien ne prédisait qu'il allait finir par avoir des sentiments pour moi alors qu'il ne pouvait même pas me voir en peinture. Mais il faut l'avouer, on s'est beaucoup rapproché et je tiens beaucoup à lui.

La porte s'ouvre sur Juliette qui m'apporte mes médicaments.

Juliette Alors mademoiselle, je suis beaucoup trop égoïste pour continuer à me battre pour ma famille et mes amis (es), prête pour tes médicaments ?

Moi : Depuis quand t'es aussi froide avec moi ?

Juliette : Ah, mais elle parle aujourd'hui.

Moi : Haha, ha, très drôle.

Juliette Contente que ça t'a fait rire. Tu sais ce qui serait trop bien ? [...]

Moi : Tu me les donnes ou pas ?

Je les prends avec un peu d'eau.

Moi : Ju attends... Euh... Rubens devait passer il y a plus d'une heure, tu ne l'aurais pas vu par hasard ?

Juliette Tu parles de ton copain, ah mais qu'est-ce que je dis ? Ton ex-copain dont tu es encore follement amoureuse, mais que tu as quand même choisi délibérément d'abandonner ?

Moi : Euh, dis comme ça... Oui.

Juliette : Non, je ne l'ai pas vu.

Tant pis, je vais lui envoyer un message. La porte s'ouvre sur K. Il s'approche et s'assoit sur la chaise à côté de mon lit.

Kersley : Salut... Comment tu te sens aujourd'hui ?

Moi : Ça peut aller... K. Je sais que vous ne vous parlez pas trop ces jours-ci, mais... Rubens devait passer me voir et il n'est pas venu. Tu ne saurais pas où il est par hasard ?

Kersley : Et bien, moi aussi, je vais bien.

Moi : Désolée...

Kersley : Non, ça va... Tu l'as dit, on ne se parle pas du tout. Et puis je croyais que vous aviez rompu.

Moi : c'est le cas, oui.

Kersley : Ah oui ?

Moi : ... Où sont les autres ?

Kersley : Je n'en sais rien, je suis juste passé voir comment tu allais. Je vais y aller maintenant.

Moi : K...

Il s'en va sans même m'écouter. C'est bizarre, non ? Je quitte mon lit pour aller me promener un peu. Ce n'est pas recommandé dans mon protocole, mais je m'en fiche.
Je marche dans ce couloir que je connais par cœur quand je croise les seules personnes que je n'aurais jamais cru voir ici.

Moi : Qu'est-ce que vous faites là ?

Lubie J'ai entendu dire que tu étais mourante, alors, je suis venue le voir de mes propres yeux.

Christine : Et bah, dis-donc, tu ressembles de plus en plus à un zombie.

Moi : Bon, vous avez fini là ? Alors vous pouvez partir toutes les deux.

Lubie : Attends, tu vas où comme ça ? Si tu veux retrouver ton copain, la morgue, c'est par ici.

Moi : QUOI ?

Lubie : Ah, tu ne le savais pas ? Ton chéri a eu un accident il y a quelques heures, et il en est mort sur le coup. Apparemment, une voiture lui est rentrée dedans.

Moi : Vous dites n'importe quoi. Ce n'est pas vrai.

Christine : Bah, on s'en fiche que tu nous crois ou pas.

Je n'arrive plus à respirer, je sens quelque chose monter dans ma gorge. C'est comme si on passait mon estomac dans un moule. Ma bouche a un goût de fer, c'est du sang, je me mets à vomir du sang. Prise de vertiges, je me suis retrouvée par terre. J'entends seulement le bruit des talons aiguilles de ces garces et la voix inquiète de Juliette criant à l'aide.

Je me réveille dans ma chambre et la scène de tout à l'heure me revient d'un coup : je me suis mise à pleurer. Il ne peut pas être mort Non, pas comme ça Il n'a pas le droit de me laisser

Maman : Ma puce, qu'est-ce qu'il y a ? Tu as mal ? Pourquoi tu pleures ?

Moi : Rubens...

Maman : Je suis sincèrement désolée, ma princesse.

Moi : Pourquoi, maman, pourquoi ?

Maman : Calme-toi, ma puce. Je viens de voir sa mère et elle m'a dit qu'il est en salle de réveil.

Moi : en salle de réveil ?

Maman : traumatisme thoracique avec plusieurs fractures...

Moi : Il n'est pas mort ?

Maman : Bien sûr que non. Qui t'a dit un truc pareil ?

Moi : Maman, est-ce que je peux le voir, s'il te plaît ? Je t'en supplie. J'ai besoin de le voir.

Maman : Je vais demander à ton médecin... Ma puce, qu'est-ce que tu faisais dans les couloirs ?

Moi : je voulais juste prendre un peu d'air.



PDV Kersley

Ces derniers jours n'ont pas vraiment été de tout repos. Depuis qu'on a appris pour la rechute de Zamyr, tout le monde semble voir tourner le monde au ralenti. Ou devrais-je plutôt dire : j'ai l'impression que tout tourne autour de moi au ralenti. Cette fille souriante, chiante, et qui dégageait la joie de vivre autour d'elle a cédé sa place à une fille maigrichonne, désagréable et égoïste. Je sais pourquoi elle réagit comme ça, mais la voir dans cet état me fait mal au cœur.

Avec Christine, c'est fini. Dès que je lui ai dit que j'ai embrassé Zamyr, elle s'est mise à me hurler dessus et à sortir des trucs vraiment pas cool. Et puis avec elle, c'était plus comme avant de toutes façons. J'ai beau essayer de retrouver ce qu'on avait avant l'arrivée de Zamyr, mais ça tournait en mascarade.

Sur la route avec ma bécane pour aller récupérer ma mère à son boulot. Je vois au loin une voiture foncer sur une autre et continuer sa route. Je m'arrête et appelle les secours, reconnaissant la voiture de Rubens. Je regarde à l'intérieur et il n'y est pas. Je le vois un peu plus loin allongé par terre.

Moi : Rubens... Ça va aller, les secours ne vont pas tarder.

Rubens : F. re. re

Moi : Je suis là, mon frère. Ne parle pas d'accord, on va s'occuper de toi.

Il a du mal à articuler. Quand les secours arrivent, deux mecs me posent plein de questions en s'occupant de lui. Paul et George, je leur dis simplement que je viens d'arriver, que c'est mon pote, mais je ne sais pas vraiment ce qui s'est passé, car j'étais trop loin. Quelqu'un lui a foncé dessus et s'est barré.
Je monte dans l'ambulance avec lui, les secouristes s'activent et font leur boulot. Je lui tiens la main. On arrive à l'hôpital en un moins de temps. Les médecins étaient déjà en train de nous attendre.

Paul : un jeune homme de 19 ans, accident de la voie publique Traumatisme thoracique fermé, multiples fractures...

Je ne comprends absolument rien de ce qu'ils disent, j'entends seulement un médecin dire qu'ils vont tout de suite rentrer au bloc. Vu que je ne peux pas aller plus loin, je sors mon portable de ma poche pour prévenir ces parents.

Je vais au distributeur m'acheter un café. Puis je vais voir Zamyr, je vais devoir rester très calme pour ne pas qu'elle soupçonne quelque chose...



PDV Zamyr

Je suis encore très faible, je ne peux pas me lever, du coup, je suis en chaise roulante. Quand il me voit, il essaye de me faire un sourire, mais ça ressemble plus à une grimace.

Rubens : Hé, ça va. Je ne veux plus te voir pleurer. Je vais bien maintenant que tu es là.

Moi : Regarde ton visage...

Rubens : Je sais mon amour. Mais tu auras toujours envie de m'embrasser, hein ?

Je lui donne un petit coup sur le bras, ce qui le fait grimacer. Putain, quel conne j'ai oublié.

Moi : désolée, pardon...

Rubens : Ça va, bébé, mon bras ne me fait plus mal.

Moi : Gamin. Dis-je en lui souriant.

Rubens : Tu sais, pendant que cette voiture me fonçait dessus et que j'ai vu ma voiture rouler jusqu'au ravin, j'ai pensé à toi, à ton sourire, à tes yeux. Dans ma tête, je me disais que je n'allais plus jamais te revoir, que tu ne saurais jamais pas à quel point je suis désolé d'avoir été si con avec toi... Alors, je me suis battu pour te dire toutes ces choses. Je me suis battu pour nous parce que je t'aime, Zamyr Feyton. Et ce, quoi que tu puisses dire ou faire en ce moment ne pourra pas m'éloigner de toi. Je ne veux d'aucune autre fille. En bonne santé apparente ou pas... Tu es toute ma vie, comment veux-tu que je continue à vivre dans ce monde si tu n'es plus là pour m'aimer ?

Moi : Rubens je...

Rubens : Mon petit cœur, je sais que tu as choisi de me laisser seul, mais je t'en supplie, bats-toi, tout comme je viens de le faire pour toi, pour nous, pour ma famille...

Je le regarde me dire ces choses et je me sens idiote tout à coup. Et là, ça a fait comme un tilt dans ma tête. Si ce nouveau traitement peut m'aider à passer quatre ans, un an ou même un mois de plus à ces côtés, ça en vaut vraiment la peine. Je pose mes lèvres sur les siennes, puis lui dis...

Moi : ... La place de petite amie est libre ou occupée ?

Rubens : Occupée... Par la même fille qui m'a volé mon cœur il y a de cela près d'un an.

Moi : ... Je le ferai. Je suivrai ce traitement pour nous, parce que Rubens Felty, je t'aime, et je n'ai pas envie de partir.

Rubens : je t'avais dit que je ne voulais pas te laisser faire face à ce monde toute seule.

Accepter ce traitement et cette greffe, c'est la chose à faire, maintenant, j'en suis sure. Je suis désolée qu'il a fallu que Rubens risque de perdre la vie pour ouvrir les yeux.

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''Mon Histoire, Avec Lui '' [Terminée] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant