Chapitre 21 : Hurt...

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PDV Rubens

Ça fait des heures que je tourne en rond. Je conduis sans vraiment savoir où aller. Puis je me retrouve dans le quartier de Kersley, du coup, je vais me poser chez lui. Heureusement Diego est là aussi.

Pas besoin de leur expliquer qu'en voyant la colère qu'il y a dans mes yeux, ils ne s'embêtent pas à me questionner. Mais je décide quand même de leur avoir expliqué ce qui vient de se passer, assis laissé dans le canapé. Diego semble encore plus choqué que moi, à un point qu'il ne trouve rien à dire. Kersley, par contre, ne tient pas en place. Il marmonne des trucs en faisant les cent pas.


Kersley : Je me fiche que ce soit une fille, je vais lui faire comprendre que moi...

Diego : K. laisse tomber, elle doit être déjà très loin.

Moi : Diego a raison... Ça ne sert à rien ».

Kersley : Elle a intérêt à ne plus jamais remettre les pieds ici.

Moi : ... Vous savez ce qui est le plus bizarre dans tout ça ? C'est que je ne suis même pas en colère contre elle, mais contre moi.

Kersley : Je savais qu'elle n'était pas nette, cette meuf... Mais au moins, il y a un bon côté dans cette histoire. Tu t'es enfin débarrassé d'elle.

Diego : Je vais chercher les bières.

Autant vous dire qu'on passe tout l'après-midi ensemble. Et mes potes essaient tant bien que mal de me remonter la morale en me racontant des anecdotes comme quand nous étions gamins.

Je rentre chez moi aux environs de 19 h. Étonnement, je trouve Zamyr devant la porte. Elle allait sonner, mais elle s'est abstenue en me voyant arriver. Je dois avoir une mine affreuse vu la grimace qu'elle fait en me regardant. La toute suite, je m'en moque.

Moi : Qu'est-ce que tu fais là ?

Zamyr : Quel accueil... Je t'ai appelé à maintes reprises, mais sans succès.

Moi : Mon portable est cassé.

Je passe devant elle sans même prendre la peine de la regarder.

Zamyr : Heureusement pour toi, je suis libre demain, donc je pourrai t'accompagner pour en acheter un autre.

Moi : ce n'est pas la peine, je n'ai pas besoin de ton aide.

Zamyr : Hey, ça va ? Demande-t-elle en me forçant à la regarder... Oh mon Dieu, mais qu'est-ce qu'ils ont tes yeux ? On dirait qu'ils sont gonflés et rouges et... Tu as bu ? [...]

Moi : oui, j'ai bu, et alors ? Tu sais, Zamyr, les gens comme moi boivent quand ils en ont envie, mais ça, tu ne peux pas le comprendre, vu à quel point t'es coincée. Ça ne m'étonnerais pas de savoir que tu n'as jamais goûté à une seule goutte d'alcool de toute ta vie... Pis, tu n'es pas ma mère, alors arrête de me poser des questions.

Zamyr : Je ne sais pas ce qui t'arrive, mais tu n'as pas le droit de t'en prendre à moi comme ça, Rubens.

Moi : ... Tu devrais rentrer chez toi, il se fait tard.

Zamyr : QUOI ?

Moi : T'as pas compris ? Attends que je te le dise autrement... Va-t-en. Crie-je plus fort que je ne le voulais, ce qui la fait sursauter.

Zamyr : Tu sais quoi, ce n'est même plus la peine de m'appeler... Connard. Dit-elle en tournant les talons.

(Et bien, bravo, champion, tu l'as blessé et effrayé sans raison).

Alors que j'ouvre la porte tout en ignorant cette putain de conscience, je tombe nez-à-nez avec ma mère.

Maman : Ce n'est pas Zamyr en train de partir là ?

Moi : Oui, elle rentre chez elle. Dis-je sèchement.

Maman : Vous vous êtes disputé ?

Moi : Non. J'ajoute en montant les escaliers.

Maman : Mais où tu vas comme ça, jeune homme ? Il faut que tu m'expliques ce qui s'est passé avec Lubie Elle n'était plus là à mon retour cet après-midi.

Elle le saura un jour de toutes façons. C'est ma mère et je la connais assez pour savoir qu'elle ne va pas me lâcher avec ça. Alors autant lui dire tout de suite.

Moi : elle m'a trompé ; je l'ai découvert et j'ai rompu.

Maman : Quoi ? ... Oh mon Dieu, ça va, mon chéri ?

Moi : Ne t'en fais pas, maman, je vais me reposer.

Je voulais vraiment me reposer, mais je n'y arrive pas. Ça fait déjà une heure que je suis allongé dans mon lit, mais on dirait que ce bon vieux Morphée veut se foutre de ma gueule. Génial. Du coup, je prends ma veste et je sors me promener un peu.
Visiblement, mes pieds m'amènent jusqu'au café de Théo, et c'est à cet instant précis que mon estomac choisit de me rappeler que je n'ai encore rien mangé, alors je décide de rentrer et de m'asseoir sur une table attendant un serveur.

Théo : Ben ça alors, ça fait longtemps. On ne te voit plus par ici.

Moi : Ah Theo, comment ça va ? C'est vrai ; mais je suis un peu occupé ces jours-ci.

Théo : Je vois. Bien, qu'est-ce que je te sers ?

Moi : Même chose que d'habitude.

Théo : C'est d'accord.

Théodore est le propriétaire du café, il est un peu âgé et je peux dire que c'est un ami. Il m'a beaucoup aidé l'été dernier, quand mes parents se sont séparés alors que mes potes étaient en voyage.
Il m'apporte ma commande, un sandwich au jambon avec supplément de fromage, un verre de jus d'orange et une part de gâteau au chocolat. Il fait de super sandwichs, j'avoue.

Théo : Tu as une sale mine, mon vieux.

Moi : M ouais je sais... Je crois que j'ai merdé.

Théo : Vas y raconter. Dit-il en s'asseyant en face de moi.

Je lui raconte tout depuis le début jusqu'à hier. Il m'écoute attentivement jusqu'à la fin sans m'interrompre, pas une seule fois. C'est ce que j'aime chez lui, il sait écouter et donner de bons conseils.

Théo : Effectivement, tu es un vrai connard. Mais je ne t'apprends rien... D'après ce que tu viens de me dire, cette fille compte beaucoup pour toi.

Moi : tu ne peux pas savoir à quel point. Mais j'ai fait le con avec elle.

Théo : Il est vrai que tu n'y es pas allé de main morte... Mais heureusement pour toi, elle semble aussi aimer ta tronche de petit con, alors rentre chez toi ce soir, prends une bonne douche et essaie de dormir. Demain, tu iras t'excuser auprès d'elle.

Moi : D'accord. Merci. Théo

Théo : oui, je sais. Je te laisse manger maintenant.

Théo a parfaitement raison. Je dois m'excuser auprès de Zamyr. Je me suis défoulé sur elle alors qu'elle ne m'a rien fait.

(Je ne dirai pas que je te l'avais dit, mais... je te l'avais dit.)

Après avoir fini de manger, je suis rentré chez moi sans oublier de remercier Théo pour le sandwich qui, comme d'habitude, était délicieux ainsi que le gâteau. Je me suis glissé sous mes draps après une douche, me sentant légèrement apaisé, et cette fois, il semblerait que Morphee avait trop hâte, car à peine ma tête posée sur l'oreiller que je m'endors.



PDV Zamyr

Non, mais pour qui il se prend au juste ? Je me fous de savoir ce qui lui est arrivé, mais il n'a pas à me parler de cette façon. Il a cru que j'étais son chien pour oser me parler de la sorte ou quoi ?
Il a laissé passer la nuit et même la matinée d'aujourd'hui sans donner signe de vie.

(Après tout, c'est toi qui lui as demandé de ne pas le faire).

Enfin bref, je ne m'attendais pas à ce qu'il le fasse après son comportement d'hier.

(Mais bien sûr)

Mais qu'est-ce qui peut bien expliquer son comportement ? Est-ce que j'ai dit ou fait quelque chose de mal ? Moi ? Une coincée ? N'importe quoi.
Attends, peut-être qu'il a découvert mon secret. Et là, c'est la panique totale. Il faut que je me calme. Si ça se trouve, ça n'a rien à avoir avec moi. Alors dans ce cas, pourquoi s'en serait-il pris à moi ? Pourquoi s'est-il senti obligé de me blesser comme ça ?

À la base, j'étais venue pour terminer mon roman, mais impossible, je ne parviens pas à oublier ce qui s'est passé hier avec Rubens et me voilà assise sur ce banc au coin du parc en train de faire travailler mes neurones pour essayer de comprendre ce qui lui est arrivé.

(Je ne croyais pas que tu ne voulais pas savoir).

Moi : je sais ce que j'ai dit.

Et voilà, je suis en train de parler à ma conscience. Il faut que j'arrive à la faire taire, sinon elle va me rendre folle.
Quand j'y pense, tout allait très bien hier. Je commence à avoir mal au crâne à force de penser. Je ferme mon bouquin au moment où j'aperçois une silhouette...

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''Mon Histoire, Avec Lui '' [Terminée] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant