Chapitre 42 : Myself

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PDV Zamyr

En rentrant de l'hôpital cette nuit-là, maman a préparé le dîner. Quand elle est montée m'apporter un plateau qu'elle est sûre de récupérer demain matin à la même place, j'ai vu que quelque chose n'allait pas.

Moi : Ça va pas maman?

Maman : Si, ma chérie, ne t'inquiète pas.

Moi : Non, tu ne vas pas bien, ça se voit que t'as pleuré.

Maman : C'est juste que je n'aime pas te voir ainsi. Regarde, tu as perdu du poids, j'ai peur...

Voir ma mère fondre en larme comme ça me fait mal au cœur. D'abord Juliette, maintenant elle. Suis-je vraiment devenue cette personne-là ? Une fille qui, trop aveugle par sa douleur, est incapable de voir les répercussions sur les gens qu'elle aime ?

Jusque-là, je ne voyais pas le mal que je causais autour de moi, parce que j'avais l'impression que le monde s'en foutait royalement de ce qui pouvait m'arriver à moi. Mais là, c'en est trop. C'est décidé, j'arrête de pleurer sur mon sort. Rubens m'a quitté, je dois l'accepter. Et il a raison, je ne peux pas lui imposer ça, même si ça me tue de le dire. Je dois accepter sa décision et continuer d'avancer. Au diable, mes sentiments à moi. Je ne pourrai pas l'oublier, mais...
Il est temps de prendre soin de moi. Déjà que mon frère sera bientôt là. Je ne veux pas qu'il me trouve dans cet état.


PDV RUBENS

Ma grand-mère m'a fait prendre conscience d'une chose que je savais déjà. J'aime Zamyr de tout mon cœur. Mais il y a quelque chose qui me bloque. La Peur.

Grand-mère : La colère passera tôt ou tard. Mais la question que tu devrais te poser... Est-ce que ta colère est plus forte que ton amour pour elle ? Est-ce que tu l'aimes ?

Moi : Plus que tout...

Grand-mère : Alors qu'est-ce que tu fais encore ici ?

Elle a raison. D'accord, Zamyr a fait une erreur en me cachant son cancer. Je ne vais pas me mentir à moi-même, c'est difficile à accepter pour moi. Je ne suis pas sûr de pouvoir lui pardonner. Mais une chose est sûre, je l'aime. C'est ma meilleure amie, ma moitié. Je ne veux pas la perdre. Je récupère ma valise dans la voiture de ma grand-mère, je lui fais un bisou avant de me diriger vers les portes d'embarquement sans oublier de la remercier.

Mon avion atterri à 15 h. C'est Kersley qui vient me récupérer. Nous sommes sur la route quand, sans le vouloir, il me raconte que Zamyr est à l'hôpital. Je m'en veux, tout ça est de ma faute.

Moi : allons à l'hôpital, s'il te plaît. Il faut que je la vois.

Kersley : Ce n'est peut-être pas une bonne idée... Ruben, tu t'es barré sans donner de nouvelles pendant tout un mois. Tu ne peux pas revenir comme ça d'un coup et...

Moi : je sais K. Mais j'ai besoin de la voir.

Kersley : D'accord, mais je ne pense pas que ces parents te laisseront la voir.

Une fois à l'hôpital, on se dirige à l'accueil. J'ai mal et j'ai peur. Et s'il lui arrivait un truc par ma faute ? Je ne me le pardonnerai jamais.

Moi : bonsoir.

Dame : Bonsoir, Que puis-je faire pour vous ?

Moi : Nous voulons voir Zamyr Feyton, s'il vous plaît.

Dame : Ah, la fille du Dr Feyton. Vous êtes de la famille, des amis ? [...]

Kersley : Exact.

Dame : chambre 407, 3e étage.

Moi : Merci.

À peine que les portes de l'ascenseur s'ouvrent sur son étage, on tombe nez à nez avec son père. Il est tellement furieux contre moi, et je le comprends. Je m'excuse auprès de lui plus d'une fois, mais il ne veut pas me laisser la voir, en disant que c'est de ma faute si elle est là. Ça fait mal à entendre, mais il a raison. Je suis donc reparti chez moi.

Les jours suivants J'ai essayé de l'appeler, mais comme je m'y attendais, elle n'a jamais répondu à aucun de mes appels. Je suis allé voir Théo et je ne vous dis pas le savon qu'il m'a passé. N'empêche qu'il m'a aussi donné beaucoup de conseils. J'ai même essayé de l'appeler avec le portable de Keissa, Théo, et même celui de ma mère, mais dès qu'elle entend ma voix, elle raccroche direct. Ça fait mal, très mal.

(Pas plus que ce que tu lui as fait) Tu lui as quand même dit qu'elle n'était pas normale.

Quand j'y pense, je mérite une centaine de claques. J'ai été si horrible avec elle. Et pour le moment, je n'avais pas les idées claires. Mais ça n'excuse pas pour autant mon comportement.




PDV Zamyr

Fini les pleurs, il est temps que je prenne soin de moi, que j'arrête d'inquiéter ma famille et mes amis (es), de sortir prendre l'air. Le lycée, cet endroit qui me terrifiait et dont je n'ai pas mis les pieds depuis plus d'un mois, c'est décidé, c'est le moment d'y retourner.

Aujourd'hui, il fait plutôt beau. Je suis avec Josh et Jess dans un petit café. Quand je leur ai annoncé la nouvelle, ils étaient tous contents et m'ont dit qu'il était temps, qu'ils commençaient à perdre patience. J'adore mes amis (es), même si, comme il me l'a dit, je ne suis pas quelqu'un de normal. Je m'en fous, moi, je sais qui je suis.

Je suis dans ma chambre avec Keissa, Julie et Dora. On se fait les ongles et j'avoue que je m'amuse beaucoup avec elles. Keissa et Julie sont des enfants très mâtures pour leurs âges. Elles ont pris connaissance de la situation par le biais de ma sœur et de leur entourage, et elles ont fait preuve d'une incroyable délicatesse. Quand elles viennent à la maison, elles évitent le sujet. Alors que l'on laisse sécher nos vernis, mon portable sonne sur la table : le numéro de Théo.

Conversation téléphonique

Moi : Coucou Théo. Si tu appelles pour savoir comment je vais, je te rassure tout de suite que tout va bien.

... : ... C'est moi... T'es là ?

Cette voix, je la reconnaîtrais même étant plongée dans un profond sommeil. Je vais tuer Théo, pourquoi lui a-t-il donné son portable ? Je sais qu'il est de retour et que je ne vais pas pouvoir l'éviter éternellement, vu que lui aussi va devoir retourner au lycée, mais qu'il ne croit surtout pas qu'il va pouvoir m'approcher.

Je viens souvent sur la tombe de ma grand-mère, je lui parle comme quand elle était là, et même si elle ne peut pas me répondre, ça me fait un bien fou.

C'est papa et moi qui préparons le dîner de ce soir, et on prend plaisir à le faire tous les deux. Assis à nos places, nous dégustons ce délicieux repas en discutant. Ma sœur a encore ramené une bonne note, maman vient de boucler une affaire et papa et bien a toujours été dans le cerveau de quelqu'un pour son essai clinique qui, selon les résultats et les dires des journaux, sont fructueux.

Maman : Et toi, ma chérie ?

C'est le moment pour moi de leur annoncer la nouvelle, non ?

Moi : J'ai quelque chose à vous dire.

Papa : Nous t'écoutons, princesse.

Moi : Voilà, j'ai réfléchi et je me sens prête ; il est temps que je retourne au lycée.

Papa : ... Et bien, si tu te sens prête, je n'y vois pas d'inconvénient.

Dora : Oh que si elle est prête. Dit-elle en souriant.

Moi : Maman, tu en penses quoi ?

Maman : ... Et bien... Je suis d'accord avec papa.

C'est plus facile que je ne le pensais au final...



PDV Josh

Pendant tout ce temps, je vois ma Zazou souffrir par sa faute, je me sens coupable. Vous allez me demander pourquoi ? Est-ce que j'ai fait quelque chose ? Non, je n'ai rien fait, et c'est justement ça le problème, je n'ai rien fait pour l'en empêcher. Et cette culpabilité me hante.

Jess : Elle ne t'en voudra pas. C'est ton amie.

Moi : Tu ne l'a connais pas comme moi Jess... Et si je lui avais tout dit depuis le début, ça l'aurait peut-être épargné cette peine.

Jess : Arrête de culpabiliser, tu ne pouvais pas savoir que ça allait se passer comme ça.

Elle ne me le pardonnera pas, je sais. Mais il faut que je trouve un moyen pour lui dire...

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''Mon Histoire, Avec Lui '' [Terminée] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant