Chapitre 6 : Savoir s'excuser... Quand il le faut

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PDV Rubens

Les histoires d'amour à longue distance ne sont pas vraiment faites pour moi. Et avec le comportement de Lubie, c'est encore pire. Elle a trop pris la confiance, et là, elle ne se gêne pas pour me raccrocher au nez. Je ne suis peut-être pas le petit copain idéal, je fais pas mal de conneries, mais quand je suis en couple avec une fille, je fais mon maximum pour être correct. Si Lubie ne veut pas me dire ce qui se passe, je demanderai aux filles, peut-être qu'elles sont au courant de quelque chose.

Je repense à cette fille au parc, Zamyr. Elle semblait timide et bizarre en même temps, avec son T-shirt beaucoup trop large, un jean, son chapeau, par contre avec des jolies baskets et des lunettes épousant parfaitement la forme de son visage. Je n'ai jamais vu une fille se camoufler autant.

Contrairement à Lubie qui porte souvent des talons, des jeans serrés et parfois des robes moulantes. Je ne dis pas qu'elle s'habille comme une pute, juste qu'elle ne se gêne pas pour montrer ses formes, et ça ne m'enchante pas toujours. Je soupire en me laissant tomber sur le lit, réalisant que je suis en train de les comparer.

La porte de ma chambre s'ouvre en laissant paraître ma sœur.

Keissa : C'est quoi cette tête ?

Moi : Quelle tête ?

Keissa : ... Ah, je vois ! C'est Lubie, non ? Elle te laisse déjà tomber ? [...]

Moi : Keissa sort. Dis-je en la poussant dehors.

Ma sœur, tout comme Kersley, n'apprécie pas ma copine, et elle aime bien me faire chier en faisant des remarques désobligeantes. Là, maintenant, c'est la dernière chose dont j'ai besoin. Mais je suis allé trop loin en la chassant sans savoir pourquoi elle venait me voir. Je soupire en quittant ma chambre pour me diriger vers la sienne.

Moi : Keissa. Crie-je derrière la porte.

Keissa : dégage, je ne veux pas te voir.

Moi : aller, laisse-moi entrer...

Keissa : non, je t'ai dit de t'en aller.

Moi : Keissa. Dis-je en ouvrant la porte.

Keissa : Je ne veux pas te voir. Dit-elle en allant près de sa fenêtre.

Moi : D'accord, on peut parler sans que tu n'aies à te retourner...

Keissa : ... Qu'est-ce que tu veux ? Dit-elle sans se retourner.

Moi : je veux m'excuser pour tout à l'heure, je n'aurais pas dû te traiter comme ça... Parle-moi, petite sœur.

Keissa : Tu ne m'avais jamais crié dessus avant.

Moi : regarde-moi, ma princesse. Dis-je en tournant son visage vers moi... Tu as raison, et je suis vraiment désolé.

Keissa : Hmm... Qu'est-ce qui t'arrive ?

Moi : Je suis un peu sur les nerfs...

Keissa : Elle a fait quoi cette fois ? [...] Je vois, tu ne veux pas en parler avec moi.

Moi : Ce n'est pas ça... Ce n'est probablement rien, je ne sais même pas pourquoi je me suis laissé emporter comme ça...

Keissa : Ce n'est pas grave, je sais que tu ne l'as pas fait exprès.

Moi : Alors tu m'excuses ?

Keissa : bien sûr que oui. T'es mon grand frère, même si des fois, tu fais un peu le crétin... Je t'aime quand même.

Moi : tu sais que je t'aime, moi aussi...

Elle me sourit, puis on se fait un gros câlin.

Moi : Alors comment ça se passe avec ta nouvelle amie ? Comment elle s'appelle déjà ?

Keissa : Isadora. Et ça se passe très bien. On va participer au concours cet été.

Moi : C'est génial.

La porte s'ouvre sur quelqu'un que je n'ai vraiment pas de voir, encore moins de lui parler.

Papa : Salut les enfants !

Keissa : Papa. Crie-t-elle en se jetant dans ses bras.

Je me lève pour sortir, mais il me retient le bras.

Papa : Ruben, mon fils, il faut vraiment que l'on se parle.

Je tire brutalement mon bras et part sans même lui lancer le moindre regard. Il croit qu'il suffit de se pointer à la maison pour me parler et tout s'arrangera ? Et puis quoi encore ? [...]


PDV Zamyr


Je viens de me réveiller, n'ayant pas la moindre envie de bouger. Je reste sagement allongée. J'entends la porte s'ouvrir, je sais pertinemment que c'est ma sœur, alors je fais semblant de dormir.

Dora : Zazou... Dit-elle en chuchotant.

Moi : oui, ma grande.

Dora : Déjà réveillée ?

Moi : Et bah, tu vois, je dors encore. Dis-je en me tournant vers elle, ce qui ne manque pas de la faire rire... Ça va ?

Dora : Hum... Alors dis-moi, comment il était le garçon que tu as rencontré hier ?

Moi : je te l'ai déjà dit, Dora, c'était juste un garçon.

Dora : Décris-le-moi ?

Moi : musclé, souriant, curieux, mais alors quelle pipelette ! [...]

Dora : Un bad boy, tu crois ?

Moi : Je ne sais pas, on n'a discuté que pendant un moment...

DORA : Et tu penses le revoir ?

Moi : Je ne crois pas. Et puis, je ne sais pratiquement rien de lui.

Dora : tu apprendras à le connaître. Je suis d'accord avec Josh. Ça te fera du bien d'avoir de nouveaux amis et de sortir un peu. Et pourquoi pas un petit ami ?

Moi : Toi, tu regardes trop la télé.

DORA : J'ai raison. Dit-elle en souriant... Va te préparer, on va déjeuner.

Un petit ami ? Elle veut rire. Je me fais un brin de toilette, puis je descends les rejoindre. Ils sont déjà à table. Je fais la bise à tout le monde, puis m'assois. On discute en riant. J'essaie de les distraire afin qu'ils ne remarquent pas que mon assiette est encore pleine. Tentative réussie. À vrai dire, je n'ai pas beaucoup d'appétit et je ne tiens pas à les inquiéter. Dr Nayir saura sûrement comment m'aider.

Dora : Papa, tu crois qu'il sera possible d'aller chez oncle Marc le mois prochain ?

Moi : Ah oui, je peux venir moi aussi...

Papa : Ma chérie, je ne pense pas que ce sera une bonne idée. Dit-il à l'égard de ma sœur... Ta sœur a ses rendez-vous à l'hôpital, et toi...

Moi : Ce ne sera que pour quelques jours...

Maman : Je crois que votre père a raison. Tu viens tout juste de rentrer à la maison. On ne veut pas prendre de risque.

Moi : Mais maman, ça va, je vais bien. Et c'est le seul moment où l'on peut être avec notre cousin Cheyne... Mamie dit quelque chose, s'il te plaît.

Gisela Ma puce, je suis d'accord avec tes parents sur ce coup, tu n'es pas encore prête...

Moi : bien sûr, je me demandais bien ce que ce foutu cancer allait encore m'enlever.

Gisela : Ma petite chérie, il ne faut pas penser de la sorte. Tu sais que ton oncle et ton cousin peuvent tout aussi venir chez nous.

Maman : Ici, tu as tout ce qu'il faut pour ton traitement.

Papa : Ma puce, je sais que ce n'est pas facile...

Moi : Mais je n'ai jamais demandé à ce que ça soit facile. Je veux juste que vous arrêtiez de me traiter comme un objet fragile qui peut se casser à tout moment.

Maman : tu es en période de rémission, mon cœur, tu te rends compte ?

Moi : oui, et pour combien de temps ?

Papa : ça suffit. Zamyr. Crie-t-il.

Moi : Quoi, c'est vrai, non ? Je ne suis pas guérie et peut-être que ça n'arrivera jamais...

Je dépose ma fourchette, j'allais me retirer de table sous le regard désolé de ma sœur, mais les larmes de ma mère me ramènent à la raison. Ce n'était pas mon intention, mais je suis obligée de leur dire, je sais que c'est dur. Je ne supporte pas de voir ma famille triste par ma faute.

Moi : Je suis désolée, maman... Je ne voulais pas te faire de la peine.

Maman : Je sais ma puce... Ça me fait mal de t'entendre dire ces choses. Tu es ma petite fille. Et je t'aime tellement.

Moi : Je te demande pardon.

Maman : Ne t'en fais pas, mon petit cœur. Dit-elle en me caressant la joue.

Moi : pardon, papa, désolée...

Il vient me prendre dans ses bras.

Dora : Ne reparle plus jamais comme ça, s'il te plaît, Zamyr. Dit-elle en me serrant dans ses bras.

Mamie : Plus jamais ma puce...

Maman : fini de manger, Dora, c'est bientôt l'heure de partir.

Papa : À plus tard, mes amours. Dit-il en embrassant ma mère, ma sœur et mamie. On y va, ma chérie. Me dit-il.

Maman : Bonne journée, mon amour... Ma chérie, appelle-moi après ton rendez-vous, d'accord ?

Moi : C'est d'accord, maman.

Aujourd'hui, j'ai rendez-vous avec mon médecin. Elle tient vraiment à ce que je n'en rate aucun On arrive à l'hôpital, Papa va à son bureau et moi, je rejoins le Dr Nayir.

Moi : bonjour Elyse. Dis-je en saluant sa secrétaire.

Elyse : Ah ma belle, comment vas-tu ?

Moi : Ça va, merci.

Élyse : tu peux rentrer, elle t'attend.

Moi : Merci.

Je frappe deux coups à la porte avant d'entrer. Elle lève les yeux vers moi et me sourit.

Dr Nayir : Zamyr, comment ça va aujourd'hui ?

Moi : Ça peut aller.

Dr Nayir : Alors dis-moi comment ça se passe depuis la dernière fois ?

Moi : Je n'ai toujours pas d'appétit. Mais je dors mieux le soir, j'ai moins mal et je suis moins fatiguée au réveil.

Dr Nayir : des saignements de nez ?

Moi : juste quelques-uns, mais plus comme avant.

Dr Nayir : Tu prends bien tes médicaments ?

Moi : oui.

Dr Nayir : D'accord. Il faut que l'on règle le problème d'anorexie. Et on fera d'autres tests la semaine prochaine. Et n'oublie pas de me prévenir si tu as des céphalées, d'accord ?

Moi : D'accord...

Dr Nayir : On se voit la semaine prochaine. Prends soin de toi, d'accord ?

Moi : au revoir, docteur et merci.

Je récupère ma sacoche, avant d'aller voir Josh. Il doit être avec son infirmière Karine pour son prélèvement sanguin à l'heure qu'il est. Du coup, je passe tout d'abord faire un coucou à Juliette. Comme d'habitude, elle me dit qu'elle est contente de me voir. Je la laisse faire son travail quand je vois arriver Karine.

Karine : Salut, Ça va ?

Moi : oui, et toi ?

Karine : Ça va. Tu peux y aller, mais je te préviens, il est un peu grognon aujourd'hui, je pense que tu lui manques beaucoup.

Moi : J'y vais.

J'arrive, je frappe à la porte n'ayant pas de réponse, j'ouvre et j'entre. Je le vois assis près de sa fenêtre, le regard dans le vide. Je suis quasiment certaine qu'il ne m'entend même pas arriver. Du coup, je pose la main sur son épaule, ce qui le sort de sa rêverie. Il lève la tête pour me regarder avec un visage passif. D'habitude, c'est un garçon souriant qui ne rate aucune occasion de sortir des blagues pourries, mais là, c'est à peine s'il me remarque.

Moi : salut, beau brun.

Josh : Qu'est-ce que tu fais ici ?

Moi : ça fait plaisir de voir à quel point t'es content de me voir. Cache ta joie surtout... Bon, qu'est-ce qui se passe ?

Josh : Il parait que j'ai encore un taux de fer assez élevé. Putain, je suis fatigué de cet endroit.

Moi : Josh, ça va aller. Dis-je en essayant de le réconforter. Tu dois être patient.

Josh : Facile à dire pour toi, hein. Dit-il en retirant brusquement sa main de la mienne. Ce n'est pas toi qui es encore coincé ici. Crie-t-il.

Moi : ce n'est vraiment pas juste ce que tu dis là, et tu le sais. Dis-je en me levant.

Ce qu'il me dit me blesse profondément, mais je peux tout de même comprendre. Je sais qu'il souffre, même si ce n'est pas une raison de s'en prendre à moi, mais c'est mon ami, si je peux lui servir de punch ball juste un moment pour qu'il aille mieux, ce n'est pas grave.

Josh : Je suis désolé. Zamyr, vraiment, excuse-moi. Dit-il en se rapprochant de moi... Je me suis réveillé de mauvaise humeur ce matin et la nouvelle sur mes dernières analyses n'a pasarrangé les choses. Je sais que ce n'est pas une raison de te crier dessus, mais...

Moi : Ne t'en fais pas, je te comprends. Aller, vient là. Dis-je en le prenant dans mes bras.

Josh : Je ne sais pas ce que je ferais sans toi... Sinon, quoi de neuf ?

Moi : pas grand-chose, je passe mes journées à la maison...

Josh : Et ?

Moi : quoi ? Mais rien du tout.

Josh : menteuse. Vas-y, balance.

Moi : d'accord, l'autre jour j'étais au parc pour m'aérer et y avait un gars, mais ce n'est rien, hein...

Josh : Quand je t'ai dit de te trouver un mec, je ne voulais pas dire si rapidement...

Moi : abruti. Dis-je en le poussant avec mon coude, ce qui le fait rire.

Josh : Continue...

Non, mais qu'est-ce qu'ils ont tous avec cette histoire ? Et puis, je ne pense même pas le revoir, ce mec. Bref, je lui raconte tout en détail. On continue à discuter un moment, puis je rentre à la maison. Bizarrement, je me mets à penser à ce garçon. Peut-être que je le reverrai, après tout, on ne sait pas de quoi demain est fait...

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''Mon Histoire, Avec Lui '' [Terminée] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant