Chapitre 11 : Forgiveness

80 10 10
                                    



PDV Zamyr

Je sors de la douche, j'enfile mon pyjama et je m'assois près de ma fenêtre, le regard dans le vide. Mon portable n'a pas arrêté de sonner. Je sais que c'est Rubens. Il ne veut vraiment pas lâcher l'affaire. Il n'a pas encore compris ou quoi ? C'est vrai que moi non plus, je ne lui ai pas présenté Josh, mais ce n'est pas pour autant que je le rabaisse derrière son dos.

Josh m'a conseillé d'écouter ce qu'il a à me dire, mais je ne sais pas si c'est une bonne idée. Je ne vais pas mentir, il est vrai qu'il me manque beaucoup, mais... Pourquoi ça doit être si compliqué ? Pourquoi a-t-il fallu que je m'attache à lui ? Avait-il vraiment besoin de parler de moi de cette façon ? Et surtout, pourquoi n'arrête-t-il pas de m'appeler ?

Moi : QUOI ? Tu n'as toujours pas compris, on dirait.

Rubens : Mais ça fait des jours, Zamyr... Tu ne veux toujours pas me parler ?

Moi : Nuance, je ne veux plus te parler.

Rubens : Mais tu ne peux pas faire ça...

Moi : Ah, tu crois ?

Rubens : Zamyr

Moi : Qu'est-ce que tu veux, Rubens ?

Rubens : te parle.

Moi : C'est fait, alors je raccroche...

Rubens : attend.

Moi : QUOI encore ?

Rubens : Je suis désolée... Désolé pour ce que j'ai dit... Tu sais que tu n'es pas une simple fille, Zamyr. Tu es la fille à qui je peux tout dire. Cette fille qui me fait des playlists de malade... J'ai été con de parler de toi de la sorte.

Moi : Rubens...

Rubens : Non, laisse-moi finir... Avec Diego et Kersley, on a toujours partagé nos amis (es). Je sais que c'est égoïste de ma part, mais toi et moi, on a tellement de trucs en commun et... Je voulais garder tout ça rien que pour moi. Et je t'ai blessé sans le vouloir. S'il te plait, pardonne-moi.

Attend, mais il se fout de moi-là ? Rien que pour ça ? Non, ça ne peut pas être vrai. C'est vrai qu'il parle souvent de ces potes et, à vrai dire, je n'ai pas vraiment demandé à les rencontrer... Je sais, c'est idiot, mais au fond je sens qu'il dit vrai.

Moi : T'es vraiment idiot, tu le sais ça ?

Rubens : Je le sais... Mais la vérité, c'est que je ne supporte pas que tu sois fâchée contre moi... J'ai besoin de te voir...

Attend, il ne croit quand même pas que ce sera si facile, si ? Je peux tout de même le torturer encore un peu, non ? Je sais, je suis trop gentille.

Moi : Alors ça, tu peux oublier...

Rubens : Aller, Zamyr, s'il te plait.

Moi : Non, non, et...

Rubens : Ne sois pas si dur.

Moi : Et ils vont dire quoi à tes potes en apprenant que tu traines encore avec, comment tu m'as appelé déjà ? [...] Ah oui, la fille solitaire...

Rubens : Ne fais pas ça, s'il te plait... Et puis on s'en fiche de ce que pensent les autres. Je n'aurais pas dû parler de toi de cette façon... Et tu n'es pas une fille solitaire.

Moi : Non, j'ai compris...

Rubens : Je t'ai déjà demandé pardon plus d'une fois. Zamyr Je t'en prie... Toi aussi, tu es mon amie

Moi : Ton amie ! Qui ça, moi ? Je ne crois pas non.

Rubens : Arrete ça, s'il te plait...

Moi : QUOI ? Tu l'as dit toi-même ?

Rubens : Et j'ai aussi dit que j'étais désolé.

Je suis trop sensible, moi. Il faut vraiment que je m'entraîne à être plus dur, hein. Je crois qu'il est sincère. Et puis, je ne suis pas blanche comme neige non plus, n'est-ce pas ?

Moi : ... C'est bon... d'accord

Rubens : Sérieux ?

Moi : Ouais, peut-être, je ne sais pas trop... évidemment, banane. Dis-je voyant qu'il ne dit plus rien.

Rubens : Merci. Minus, t'es trop géniale.

Moi : je sais... On peut se voir demain si tu veux.

Rubens : Avoue que je t'ai manqué, à toi aussi.

Moi : c'est mort.

Rubens : N'empêche que c'est vrai. Je passe chez toi vers 15 h.

Moi : Vous ne répétez pas demain ?

Rubens : Non, il y a des travaux dans la salle, alors... Mais avec Marco et les autres, on a rendez-vous après demain.

Moi : c'est super ça.

Rubens : M Oui, et toi aussi, tu vas venir. Ne cherche pas de prétexte cette fois.

Moi : Avoue que tu ne peux plus te passer de moi maintenant.

Rubens : Toi d'abord

Moi : tu peux toujours courir.

Rubens : oui. Aller, je te laisse dormir maintenant. Dors bien Minus

Moi : Merci, toi aussi.

Je raccroche avec un sourire, comme si un énorme poids venait de s'enlever de mes épaules. Je me sens toute légère. Ça fait du bien de le retrouver. Je sais que ça peut paraitre bizarre, mais Rubens est en quelque sorte mon meilleur ami, vous voyez le genre ? Celui qui, quand il est là, te fait te sentir normale, et te fait sentir que tout va bien, que tu peux compter sur lui.

Je suis toujours bloqué sur le fait de lui dire. Avec lui, je ne suis pas la petite cancéreuse. Je suis une fille comme les autres. Et je ne veux pas que ça change. Il a un de ces regards quand on parle de nos séries, de nos musiques préférées. Je n'ai pas envie de perdre tout ça.
Oui, je sais, mais ne croyez surtout pas que je suis amoureuse de lui, hein. C'est un très bon ami tout simplement. Je n'ai jamais été aussi proche d'un garçon, je veux dire à part les garçons de ma famille, à savoir mon cousin Cheyne et mon frère Marco, et Josh. Mais avec Rubens, ce n'est pas la même chose.

Je sais qu'il a une copine et qu'il tient à elle. D'ailleurs, il m'a déjà parlé d'elle une ou deux fois. Je sais qu'ils se disputent souvent, mais c'est quand même sa copine. Ça arrive souvent que les couples se disputent, non ? D'autres, en plus qu'ils sont à des millions de kilomètres l'un de l'autre.

Je ne saurais l'expliquer, mais je sens qu'avec lui, je peux être moi-même. C'est ironique, non ? Moi qui suis si sensible, et pourtant je lui cache une telle chose, je fais sans doute preuve d'un égoïsme forcené. Mais le fait est que cette maladie a assez fait baver ma famille, je ne veux pas que Rubens en souffre. C'est mon combat. Plus personne ne doit souffrir à cause de ça.

Ce matin, je me suis réveillée de très bonne humeur, sûrement, je vous laisse deviner la cause. Enfin bref, j'appelle Josh histoire de le rassurer, étant donné que je ne lui ai rien dit pour mon rendez-vous d'hier.

Josh : T'es sérieuse de m'appeler de sitôt toi ?

Moi : Bonjour mon Joshounet, j'ai bien dormi, moi aussi.

Josh : Putain, c'est quoi encore ce surnom pourri ? [...] Attends, t'es de bonne humeur, toi.

Moi : QUOI ? Parce que d'habitude, je suis grincheuse ?

Josh : J'attends.

Moi : j'ai suivi ton conseil et j'ai parlé à Rubens...

Josh : Et alors ?

Moi : Il s'est expliqué et...

Josh : Et quoi ?

Moi : Non, mais laisse-moi finir... On s'est réconcilié.

Josh : Faut toujours écouter les conseils du Grand Sage... Sinon, comment ça s'est passé avec ton médecin ?

Moi : Rien de nouveau, tout va bien.

Josh : Super.

Moi : Toi, ça va ?

Josh : juste un peu de fièvre, mais ça peut aller.

Moi : Rubens va passer tout à l'heure, je viens te voir après, d'accord ?

Josh : Non, ça va aller, ne t'en fais pas. Amuse-toi avec ton ami

Moi : Toi aussi, tu es mon ami Josh, alors ne discute pas.

Josh : D'accord. À plus tard

Moi : À plus tard.

De la fièvre ? Je n'aime vraiment pas ça. Josh est quelqu'un de très fragile, je suis sûre qu'il n'a rien dit à sa mère de peur de ne pas trop l'inquiéter. Je le fais souvent, moi aussi. Mais je n'ai pas envie qu'il retourne à l'hôpital.

Josh avait une copine avant, Jessica, et à en croire ces mots, ils étaient très amoureux. Elle savait pour la maladie de Josh, et ça ne la dérangeait pas. Mais il a commencé à avoir d'autres problèmes de santé, il passait son temps à l'hôpital, malgré ça, elle est restée à ses côtés. À un moment donné, Josh a décidé de rompre en disant qu'elle est jeune, belle et en santé et qu'elle ne mérite pas de passer son temps au chevet d'un mec comme lui. Au début, elle passait une à deux fois par semaine, mais il refusait toujours de la voir, jusqu'à ce qu'elle arrête de venir. Il dit qu'elle est beaucoup mieux sans lui. Mais Denise m'a dit qu'elle l'appelle de temps en temps pour avoir de ces nouvelles. Elle ne dit rien à son fils, bien sûr.

Vous voyez, ce qui fait le plus mal avec la maladie, ce n'est pas sa façon de rendre vulnérable notre organisme ou la douleur qu'elle provoque, ni même la pitié qu'elle suscite dans le regard des autres. C'est le fait que très souvent on est obligé de repousser ou certaines fois de cacher la vérité à ceux que l'on aime dans le seul but de les protéger, même s'ils ne le comprennent pas. Au fond, on a cette sensation que les autres seront beaucoup mieux sans nous. Et puis qui pourrait accepter le fait d'être un fardeau ?

Ma sœur est déjà prête, c'est ma mère qui l'amène à son cours de danse puisqu'elle ne travaille pas aujourd'hui. Papa est déjà parti. C'est rare qu'il ne déjeune pas à la maison. Il a dû avoir une urgence.

Mamie : Tiens ma puce. Dit-elle en m'apportant mon déjeuner.

Moi : Merci Mamie.

DORA : Bah dis donc, t'es de bonne humeur toi.

Moi : M Oui, j'ai passé une superbe nuit.

Maman : Et n'y aurait-il pas un garçon derrière ce sourire ?

Moi : Maman...

Maman : QUOI ? Je demande. Juste

Mamie. En tout cas, on adore te voir aussi rayonnante, ma chérie.

Dora : Mamie a raison, Zazou... Maman, faut y aller-là, je ne veux pas être en retard.

Maman : C'est bon, on a encore le temps. Termine ton déjeuner.

Elle râle un peu, mais fait ce que Maman a dit. Depuis qu'elle va à cette école de danse et depuis qu'elle a ces deux nouvelles amies, je trouve qu'elle est un peu plus épanouie. Et ça me fait vraiment plaisir. Le plus génial dans tout ça, c'est que notre complicité reste la même.

Maman : laisse-moi le temps de prendre mon sac et mes clés.

Dora : À plus tard, Zazou... Bye Mamie.

Moi : À plus tard, ma belle

Mamie. Bonne journée, ma toute belle.


Quelques heures plus tard,

On sonne à la porte, c'est forcément Rubens, du coup, je mets mon chapeau et je descends. Mais Mamie a déjà ouvert la porte. Il y a ma mère dans le salon en train de faire je ne sais quoi sur son ordinateur. Quand elle le voit, elle s'arrête un moment pour le saluer.

Maman : Rubens, ça fait plaisir de te voir. Tu vas bien ?

Rubens : Oui, merci.

Il vient vers moi avec un large sourire sur son visage. On se fait un câlin sous le regard curieux de ma mère, puis on monte dans ma chambre. Je vais m'asseoir, mais il se tient devant moi.

Rubens : attend.

Moi : QUOI ?

Et là, sans que je m'y attends, il me prend encore dans ses bras. Ce câlin a duré plus d'une minute.

Rubens : Ne te fâche plus jamais contre moi, s'il te plait, tu m'as trop manqué.

Je me contente de sourire et de le serrer. Il se décale, je le vois hésiter, puis il enlève mon chapeau. Je suis figée sur place. Et lui, il reste là, a fixé ma tête, ou plutôt mes cheveux. Je ne vous dis pas comme je me sens hyper mal à l'aise.

Moi : pourquoi t'as fait ça ?

Rubens : je trouve que tu es beaucoup plus jolie sans.

Moi : M Oui, c'est ça. Dis-je en essayant de récupérer mon chapeau.

Rubens : Non, s'il te plait.

Moi : rends-le moi.

Rubens : Alors là, c'est non. Dit-il en l'agitant.

Moi : ... Ça me fait tout bizarre.

Rubens : pourquoi ?

Moi : je ne sais pas.

Rubens : Tu n'as pas à te sentir bizarre alors. J'aime bien tes cheveux courts, moi.

Moi : Et bien, pas moi.

Rubens : Il ne fallait pas les couper dans ce cas... Pourquoi tu l'as fait déjà ?

Moi : Parce qu'il le fallait.

Rubens : Comment ça ?

Moi : ... Peu importe,

Rubens : Tu sais, des fois, j'ai l'impression que tu me caches des trucs.

Moi : Qu'est-ce que tu racontes ? Ne dis pas n'importe quoi... Alors, Supernatural ou The Walking Dead ?

Rubens : Ah non, pas de zombies ni de trucs de chasseurs aujourd'hui, demoiselle. Toi et moi, on sort.

Moi : Et on va où ?

Rubens : Tu verras quand on y sera... Je t'attends en bas, je te laisse te changer. Et pas de chapeau

Moi : Bien sûr, continue de rêver. Ce n'est pas interdit, après tout...

___________________________________

''Mon Histoire, Avec Lui '' [Terminée] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant