Chapitre 63 : The Road So Far...

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PDV Sabine

Ça fait des heures que nous sommes là dans cette salle à attendre que l'on nous dise que l'opération est terminée et que tout s'est bien passé pour pouvoir voir ma petite princesse. Mais rien. Les secondes deviennent des minutes, les minutes des heures, et les heures toute une vie entière. C'est un vrai supplice.

Youry : Mon amour, calme-toi, s'il te plaît, ce genre d'intervention peut prendre beaucoup de temps, alors soit un peu plus patiente. Aller, viens t'asseoir... Ça va aller. Dit-il en m'embrassant sur la tempe.

Au fond, lui aussi, il flippe. La mère de Kersley est assise un peu plus loin. Je ne remercierai jamais assez ce garçon pour son courage. Les amis (es) de Zamyr sont un peu plus loin, il y en a qui dorment et d'autres qui sont sur leurs portables. En tout cas, ils semblent tout aussi inquiets.



PDV RUBENS

C'est une torture d'attendre comme ça sans avoir aucune nouvelle. Assis dans la salle avec les autres, j'essaie de m'occuper l'esprit pour ne pas aller directement dans ce fichu bloc opératoire voir ce qui se passe et pourquoi mettent-ils en tant de temps.

Ma jambe me fait encore un peu mal, mais je suis rentré chez moi hier, bien que le médecin m'ait demandé de ne pas m'appuyer dessus pendant au moins trois semaines.

Dr Nayir : M. et Mme Feyton, l'opération est terminée. Tout s'est bien passé. On l'a ramené en salle de réveil en ce moment même. Elle est encore sous l'effet de l'anesthésie, donc ça va lui prendre un moment avant de se réveiller.

Sabine : Merci Nayir.

Dr Feyton : Merci Nayir.

Dr Nayir : Je vous en prie. Je n'ai fait que mon boulot.

Julia : Et comment va mon fils ? Demande la mère de K.

Dr Nayir : Ne vous en faites pas, Madame, votre fils a été très courageux, il va bien. Une infirmière va vous conduire jusqu'à lui.


PDV Zamyr

Mes yeux sont un peu lourds, mais je parviens quand même à les ouvrir. Je me sens légèrement nauséeuse, mais je ne pense pas vomir. Où suis-je déjà ? Ah oui, à l'hôpital.

Maurine : Mademoiselle Feyton, vous êtes réveillée, je vais appeler le docteur.

Elle revient quelques minutes plus tard avec le Dr Nayir qui me pose quelques questions. Après, on m'emmène dans une chambre. Je suis encore un peu fatiguée tout de même, j'ai envie de dormir, mais je m'efforce de rester éveillée jusqu'à l'arrivée de mes parents.

Je sens une main me caresser la joue, c'est agréable, j'ai envie d'en profiter, alors je garde les yeux fermés.

Rubens : Merci d'avoir été aussi courageuse.

Il m'embrasse sur le front et je souris intérieurement.

Rubens : Et maintenant, mademoiselle Feyton ouvre les yeux pour que je puisse vous embrasser convenablement.

Ne pouvant plus tenir, j'ouvre les yeux en souriant.

Rubens : Coucou mon ange

Moi : je ne sais pas si c'est l'effet de l'anesthésie, mais j'ai cru entendre quelqu'un qui disait vouloir m'embrasser convenablement.

Il m'embrasse tendrement comme s'il avait peur de me casser. Pour l'instant ça me va.

Moi : Coucou, bel inconnu. Dis-je en lui caressant la joue.

Dr Nayir : Ça se passe bien par ici, on dirait. Alors Zamyr, comment tu te sens ? Pas de nausées, de vomissements, de saignement de nez ou d'autres problèmes ?

Moi : en me réveillant, j'ai ressenti de la nausée, mais là, ça va. Je me sens juste un peu fatiguée.

Dr Nayir : Je vois. On va te mettre sous antibiotiques, antiviraux et antifongiques pour prévenir une éventuelle infection, d'autres médicaments qui préviendront la réaction du greffon contre ton organisme. Et comme tu le sais, tu vas devoir rester à l'hôpital sous surveillance. Si tout va bien, tu pourras rentrer chez toi après, mais tu reviendras pour les contrôles.

Moi : D'accord. Je vous remercie, Docteur.

Dr Nayir : Je t'en prie. Tu as été courageuse du début à la fin... Vous n'avez pas de questions ?

Moi : Et mon ami?...

Dr Nayir : Il est juste là. Dit-elle en ouvrant la porte pour laisser entrer K... Je vous laisse, je repasserai plus tard.

Kersley : Ça va vous deux.

Moi : K. ça va? T'as mal quelque part ?

Rubens : je vous laisse.

Kersley : Non, tu peux rester. Je viens juste dire au revoir. Je suis encore un peu sous l'effet de l'anesthésie. Vous pouvez entrer, les gars.

Ils sont tous là, tous mes potes. Je suis vivante et tout ça grâce à leur amour, leur attention et leur amitié.

Trois semaines plus tard

Ellie est repartie, elle a été acceptée dans une fac de droit, ainsi que mon frère. Kersley est venu me dire au revoir hier et m'a promis de m'appeler. Diego et Michèle sont inscrits dans une fac qui se trouve à une heure d'ici. Jess est parti à Londres, mais Josh est resté ici. Je n'ai pas de nouvelles de Lubie ni de ses amies.

Les choses semblent allées dans la bonne direction pour une fois. Je peux enfin quitter l'hôpital. C'est mon petit ami qui me ramène. J'ai remercié tout le monde avant de partir. Une fois à la maison, ma petite sœur m'accueille avec un énorme câlin.

Dora : Je suis trop contente que tu sois de retour.

Moi : moi aussi, ma Dora.

Keissa : Bienvenue chez toi Zazou.

Julie : Tu nous as manqué.

Elles sont vraiment adorables. Ça fait plaisir de retrouver son chez soi.



PDV RUBENS

Mes potes ont tous été acceptés dans une bonne fac, moi, je ne me suis inscrit à aucune. Mes parents ont accepté ma décision, j'aurais aimé entrer à l'académie de danse comme prévu. Mademoiselle Fourgeonne m'avait dit que je pouvais l'appeler pour ma candidature, mais, avec ma jambe et après ce moment de dingue que ma copine vient de traverser, je pense que c'est mieux si je reste auprès d'elle. Je vais prendre une année sabbatique et passer du temps avec elle.

Ça fait maintenant quelques semaines que papa a réemménagé à la maison. C'est officiel, ils sont de nouveau ensemble, et cette fois papa a bien l'intention de ne plus la laisser partir.

Keissa : Alors Frérot, ça te dit d'aller nager dans la piscine ?

Moi : Avec vous tous, tu veux dire ?

Keissa : Bah oui.

Moi : je dois récupérer Zamyr au parc pour l'emmener faire son contrôle à l'hôpital.

Maman : Comment va-t-elle ?

Moi : Elle va de mieux en mieux... Je nous prépare un long road trip, on passera même voir grand-mère.

Papa : T'es sur qu'elle peut déjà voyager ?

Moi : Je vais attendre sinon.

Maman : C'est peut-être une bonne idée. Dis-en d'abord à ces parents.

Papa : C'est bien, fiston. Prends bien soin d'elle.


Je me dirige vers ma voiture. Direction le parc. Je pense à cette idée de voyage depuis le jour que le docteur nous a annoncé que la greffe a fonctionné. Je vais lui en parler après son rendez-vous, j'espère que ça va lui plaire.

Je suis là depuis plus de 5 minutes et je ne la vois nulle part, elle m'avait pourtant dit qu'elle sera là. Le vibreur de mon téléphone m'annonce un appel. Le nom de Lubie s'affiche sur l'écran, je l'avais bien oublié celle-là. Je soupire bruyamment, puis refuse l'appel. Ça fait quelque temps que je n'avais plus de ces nouvelles depuis qu'elle a dit à Zamyr que j'étais mort dans cet accident. Au bout de la troisième fois, je décide de décrocher.

Conversation téléphonique

Moi : Qu'est-ce que tu veux ?

Lubie On montre déjà les crocs, mmh, j'aime ça... Mais si tu veux revoir ton revenant, tu feras mieux de te présenter à l'adresse que je vais t'envoyer sans tarder et seule... Oh et mon chou, ne fait pas de trucs stupides.

Moi : Lubie, si tu la touches...

Lubie : Tic Tac L'heure tourne, mon chou.

Elle se mit à rire avant de raccrocher. Putain, mais cette fille est complètement dingue. Mon premier réflexe est d'appeler Zamyr, mais je tombe directement sur sa messagerie. Je reçois un message de Lubie avec une adresse. Je monte dans ma voiture et conduis jusqu'à l'adresse. Cet endroit est très éloigné de la ville, je fonce dans la maisonnette. En arrivant à l'intérieur, je vois mon petit ange allongé sur le sol, les yeux fermés, un scotch sur sa bouche et ses mains sont attachées.

Moi : Mon cœur... Je vais te sortir d'ici... Mon amour, réveille-toi, s'il te plaît.

Elle ne bouge toujours pas. J'enlève la scotche de sa bouche, j'essaie de défaire ces liens, mais je n'y arrive pas.

Lubie : le prince charmant qui vient à la rescousse de sa chère et tendre princesse, c'est tellement cliché... Vous me donnez envie de gerber tous les deux... Mais à ta place, je ne ferais pas ça. Dit-elle en voyant que j'essaie de défaire les liens.

Moi : Qu'as-tu fait ? [...] Tu lui as fait quoi, espèce de cinglée ?

Lubie : Moi une cinglée ? Dit-elle en prenant un faux air choqué... Je n'arrive toujours pas à comprendre ce qui s'est passé. Normalement, tu aurais dû crever sur cette route. J'aurais vraiment dû t'écraser...

Moi : C'était donc toi ? [...] Lubie, c'est toi qui m'as envoyé dans ce ravin, et tu m'as laissé pour mort ?

Lubie Évidemment que c'était moi. Qu'est-ce que tu croyais ? Que tu pouvais me laisser tomber comme une merde pour cette conne et vivre heureux avec elle ? [...] Mais voyons, mon chou, nous ne sommes pas dans un compte de fée ici... Quand bien même, réveillons la Princesse. Ou devrais-je dire, la paria.

Elle jette un saut d'eau sur Zamyr, ce qui la réveille. Je vois dans ces yeux qu'elle ne comprend pas ce qui se passe et qu'elle a peur.

Moi : Ça va aller, mon cœur. Pourquoi tu fais ça, Lubie ?

Lubie Question idiote, tu devrais dire pour qui... Tu vois, tout allait bien entre nous et puis elle est arrivée avec sa gueule d'ange et elle a tout fichu en l'air... Tu m'as tout pris, espèce de salope, l'amour de Rubens, celui de mon frère et même l'affection de Michèle. Tu ne croyais quand même pas que j'allais te laisser t'en sortir.

Zamyr : Lubie, ne fais pas quelque chose que tu pourrais regretter, laisse-nous partir, s'il te plaît.

Lubie : Mais ferme ta gueule. Personne n'ira nulle part. Crie t-elle... En tout cas, toi, tu n'iras nulle part.

Moi : Lubie...

Lubie : Bon, assez parlé, Rubens dit au revoir à cette chienne.

Elle sort une arme qu'elle pointe sur Zamyr. Mais comment elle s'est procuré ça ? On nage en plein délire là.

Moi : Non, non, non. Lubie, on peut arranger ça, je te le promets. Dis-je en me mettant devant Zamyr.

Lubie Rubens, pousse-toi de là. Je t'ai raté une fois et je te jure que je ne referai pas la même erreur.

Moi : Nous pouvons en parler tous les deux, si tu le veux.

Lubie : Ah oui, maintenant que tu veux me parler ? Je t'ai prié et supplié de me laisser une autre chance, mais non, tu as préféré te mettre avec elle... Et toi, si tu savais comme j'attendais que tu creves, mais non, il a fallu que cet abruti de Kersley joue le bon samaritain. Mais tu vois, en fin de compte, tu vas crever ici.

Moi : Non, Lubie. S'il te plaît, dis-moi ce que tu veux. Je te promets de faire tout ce que tu veux.

Lubie : Vraiment tout ? Tout ce que je veux Demande-t-elle d'une petite voix.

Moi : Oui, nous pouvons même partir tous les deux.

Lubie Tu feras ça pour moi ? Tu m'aimeras à nouveau ?

Moi : J'apprendrai...

Elle me saute au cou et m'embrasse langoureusement. J'ai envie de vomir. Zamyr me regarde les larmes aux yeux.

Moi : mais à une condition.

Zamyr : Ne fais pas ça, s'il te plaît. Me supplie-t-elle ?



PDV Zamyr

Je regarde Lubie embrasser Rubens, j'ai envie de l'étrangler. Elle est vraiment folle cette fille. Je supplie Rubens de ne pas partir avec elle, mais son visage me fait comprendre que c'est peine perdue.

Rubens : Rien qu'une seule condition

Lubie : laquelle ? Demande-t-elle en souriant.

Rubens : Tu la laisses en vie pour qu'elle sache que c'est toi qui a gagné.

Lubie Pas mauvaise comme idée. Tu vois, c'est pour ça que je t'aime... Tu as entendu Salope, tu as perdu... Bon, on y va avec ma voiture ou la tienne ?

Rubens : Avec celle que tu veux, du moment que nous sommes tous les deux.

Lubie : Je devrais peut-être la détacher...

Rubens : Non, pas besoin de la détacher. C'est une grande fille, non ? Elle saura se débrouiller.

Lubie : Tu as raison. On y va mon amour !

Moi : Rubens...

Lubie : À Dieu, sale pute. Me dit-elle en souriant.

Je me laisse tomber par terre en pleurant. Rubens sur ces talons, elle ouvre la porte, Rubens la pousse à l'extérieur et referme la porte.

Lubie : espèce de connard, tu vas me le payer. Crie-t-elle avant de se mettre à tirer sur la porte.

Rubens se jette instinctivement sur moi pour me couvrir de ses bras. Je continue de pleurer alors que l'on entend la sirène de police, puis Lubie qui crie sur les policiers en leur demandant de la lâcher. Rubens défait mes liens, j'ouvre mes mains pour lui rendre son téléphone.

Ce qui s'est passé, c'est que lorsque je me suis réveillé et que j'ai vu Rubens, j'ai cru qu'elle allait nous tuer tous les deux. Et quand il a dit qu'il allait partir avec elle, il s'est tourné vers moi, il a regardé mes liens et m'a fait un clin d'œil, c'est à ce moment que j'ai senti son portable entre mes liens. Il a appelé Josh qui, je suppose, va amener les flics.

Rubens : Ça va, c'est fini... Dit-il en me caressant la joue.

Nous sortons pour voir les flics lui passer les menottes alors qu'elle n'arrête pas de gigoter. Et Josh devant sa voiture qui regarde la scène, son visage tout triste.

Lubie : Mon frère... Dites-leur de me lâcher... Josh, aide-moi s'il te plaît.

Josh : C'est bien ce que je suis en train de faire, sœurette. Je suis désolé. Ajoute-t-il avant de déposer un bisou sur son front.

Lubie : arrêtez. Lâchez-moi, bande d'enflures. Mais ôtez vos sales pattes...

D'après ce qu'a dit Josh, Lubie souffre de trouble bipolaire depuis des années. Après sa séparation avec Rubens, elle a arrêté de prendre ses médicaments et d'aller à ces rendez-vous. Voilà comment son état s'est empiré. Ses parents vont la placer dans un centre pouvant l'aider à aller mieux, et j'espère vraiment qu'il en sera ainsi, qu'elle trouvera de l'aide parce qu'elle est devenue vraiment dangereuse.

D'après le pronostic, je n'ai pas toute la vie devant moi, comme les gens ont l'habitude de dire. Mais une chose est sûre, peu importe ce qui m'attend dans les jours à venir, j'aurai toujours le soutien de ma famille, de mes amis (es) et de mon copain.

Voilà, c'est ma vie. Parce que ça m'a donné la chance de rencontrer des gens merveilleux qui n'ont pas peur de montrer ce qu'ils ressentent. Des gens qui ont été à mes côtés et plus encore qui ont partagé cette histoire avec moi.

Assise au bord de cette rivière avec mon chéri, je l'écoute me raconter une histoire que je pense passionnante, que je n'écoute qu'à moitié, trop occupée à admirer sa beauté. Je le coupe en me jetant sur ces lèvres. Il a l'air surpris, mais a approfondi quand même notre baiser.

Moi : Je t'aime tellement.

Franchement, je ne pouvais pas rêver mieux...

Fin
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''Mon Histoire, Avec Lui '' [Terminée] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant