Chapitre 49 : Une Soeur

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PDV Zamyr

La peur n'est nulle autre qu'un sentiment. Et oui, juste un sentiment... Mais ce sentiment, quand il est encré en toi, il peut te faire douter de tout et de toi-même. C'est un sentiment effroyable qui peut te faire sentir tous les maux de la Terre. Et c'est exactement dans cette situation que je me retrouve en ce moment.

Il est dix heures, ça fait deux heures depuis que je suis debout et que je regarde mon portable toutes les 5 minutes, mais je n'ai ni de textos ni d'appels de Rubens. Rien du tout. Je stress, j'ai peur, et je ne sais pas trop quoi penser.


Il est maintenant 14 h et toujours rien. Non, mais j'en peux plus. Bon, tant pis, je vais lui écrire un message dans lequel je lui demande juste si tout va bien, mais après mûre réflexion, je le supprime avant de le lui envoyer. Après tout, ce n'est pas à moi de faire le premier pas, enfin, je crois. Il y a tant de choses écrites dans ces carnets, oui, il lui faudra du temps pour comprendre, mais aussi pour accepter ce qui pourra arriver par la suite. J'aurais peut-être dû lui faire un petit résumé, vous ne croyez pas ?

Passer d'une vie cloîtrée sur un lit d'hôpital à vomir mes tripes et à hurler de douleurs à cette vie que j'ai là maintenant n'a pas été facile. Heureusement que jusque là, mon corps arrive à suivre le rythme, mais même si je ne le dis pas, j'ai peur. J'ai constamment la trouille, je ne veux pas revivre ça. Mais malheureusement, la décision finale ne me revient pas. Je suis à la lettre tous les conseils prodigués par mon médecin, je fais attention à mon traitement sans le moindre écart, mais est-ce que cela va suffire pour que je puisse continuer à vivre normalement ? Où aurais-je toujours cette épée de Damoclès au-dessus de ma tête ?

Cette incertitude va finir par avoir raison de moi...

Dora : Hey, ça va ? J'ai frappé, mais tu n'as pas répondu.

Moi : Coucou ma puce, ne t'en fais pas, ça va.

Dora : Tu sembles fatigué, Zazou.

Moi : Pas faux... J'ai eu un peu de mal à m'endormir cette nuit.

Dora : Bah essaie de te rattraper.

Moi : Je dois voir Josh...

Dora : D'accord. Tu sais que tu peux m'en parler quand tu veux, hein ?

Moi : Bien sûr. Tu sors ?

Dora : Je vais faire les boutiques avec les filles.

Ma sœur semble si enthousiaste de sortir avec ces amies. Dora a beaucoup changé, elle est plus ouverte et s'exprime beaucoup mieux avec les autres. Cette petite fille timide et réservée n'existe plus.

Quelques minutes après son départ, je préviens Maman que je dois sortir. Je passe d'abord sur la tombe de ma grand-mère pour lui apporter des lys de Pâques, ces préférés. Je lui parle de mes journées sans elle, de tout ce qui s'est passé dans ma vie depuis la dernière fois que je suis venue ici, lui disant combien elle nous manque à tous à la maison, surtout à moi. Ensuite, je pars chez Josh.

En une vingtaine de minutes, j'arrive devant sa porte. Je sonne et c'est Julien qui m'ouvre. Ce petit bout de chou est tellement adorable qu'il me saute au cou et me fait plein de bisous. Je salue Denise avant de monter dans la chambre de Josh. Je pousse la porte et le trouve avachi sur son lit. Il n'a pas l'air bien.

Moi : Pas de panique, mon Joshounet, je suis là. Dis-je en m'allongeant à ses côtés.

Josh : Coucou Zam.

Je lui demande ce qui lui arrive et bien sûr, il me dit que ce n'est qu'une toute petite fièvre. Avec Josh, on ne sait pas vraiment à quoi s'attendre. Cette petite fièvre comme il vient de le dire peut suffire à ce qu'il soit hospitalisé. Je reste auprès de lui sans rien dire jusqu'à ce qu'il me parle de Rubens. Je lui raconte pour les baisers et les carnets, il m'écoute sans m'interrompre pour une première fois. Pour tout vous dire, j'ai encore des doutes sur le fait de laisser Rubens lire ces carnets que je tenais à garder rien que pour moi. Personne n'a jamais lu une seule page de ces carnets, pas même quelqu'un de ma famille. C'est trop personnel. Pourtant, au moment de les donner à Rubens, je n'ai pas hésité.

Josh : Je pense que c'est une bonne chose qu'il lit ce qu'il y a dedans.

Moi : je ne sais pas, j'ai commencé à flipper dès qu'il est parti hier. Je me demande bien si ce n'est pas une mauvaise idée de lui avoir donné.

Josh : Zam...

Moi : Josh, tu n'étais pas dans cette cour, tu n'as pas vu sa réaction. C'était comme si je lui arrachais le cœur à main nue. Y avait ce truc dans son regard, je ne l'avais jamais vu avant.

Josh : Il était en colère. Il ne s'y attendait pas.

Moi : ça n'aurait pas dû se passer ainsi, c'était à moi de lui dire. Personne n'était au courant de ça. Enfin, je veux dire, à part ma famille, toi et le personnel de l'hôpital. D'ailleurs, je me demande encore comment Lubie a fait pour savoir ?

... Bah, tu n'as qu'à me le demander.

Je me retourne pour voir la personne qui vient de parler et ma mâchoire a failli se décoller. Lubie? Mais que fait-elle ici ? Comment connaît-elle Josh d'ailleurs ? Me dites pas qu'ils sont amis. Vue la façon dont elle a pénétré dans sa chambre sans frapper, elle doit avoir l'habitude de venir ici. Je me lève du lit alors qu'elle reste près de la porte. Josh se lève en s'appuyant sur ses coudes. Je le questionne du regard. Il me doit une explication.

Lubie : Ne fait pas cette tête frangine !

Pardon ? Elle a bien dit Frangin ou j'ai mal entendu ? Ils ne peuvent pas être de la même famille, non, je ne peux pas le croire. Josh ne m'aurait pas caché un truc aussi grand.

Moi : Qu'est-ce que tu fiches ici, Lubie ?

Lubie T'es bouché ou quoi ? Je suis venue voir mon grand frère. Par qui j'ai appris que tu avais une leucémie. Cela dit, il ne me l'a pas dit directement, mais...

Josh : Lubie, ça suffit.

Lubie : Bah quoi ? Elle voulait savoir... Bon bah vu tu vas mieux je m'en vais hein

Et là, je suis vraiment sur le cul. Lubie, la petite sœur de Josh Denise n'a jamais parlé d'une fille, Josh n'a jamais fait allusion à une quelconque sœur. Et dire que j'ai mentionné le nom de Lubie plusieurs fois dans nos conversations avec Josh. Je lui explique toujours tout, depuis le jour où je l'ai rencontré, jusqu'à ce cauchemar que cette fille m'a fait vivre dans cette cour au lycée. Et lui, pendant tout ce temps, il m'écoutait tranquillement parler d'elle sans me dire que c'est sa putain de sœur. Et il est même allé jusqu'à lui dire : « Pour mon cancer, putain, j'ai envie de vomir, je dois sortir de cette maison. » Je prends mon sac et m'apprête à sortir alors que je vois dans son regard qu'il me supplie de rester.

Josh : Zam Laisse-moi t'expliquer, s'il te plaît.

Moi : Juste pour que tu le saches... C'est dégueulasse ce que tu as fait, Josh. Dis-je en prenant la porte.

Je cours me réfugier au dehors afin de faire rentrer de l'air frais dans mes poumons, car je sens qu'ils sont en train de comprimer...

Josh : Zamyr, attends, s'il te plaît.

Moi : Quoi putain ? Qu'est-ce que tu vas me dire, Hein ?

Josh : Vaut mieux attendre que tu te calmes. On parlera tranquillement de ça après. Je te promets de tout t'expliquer, ma Zazou. Dit-il en me tenant le bras.

Moi : Rentre chez toi.

J'enlève sa main de mon bras et continue mon chemin. Arrivée chez moi, je ne prends même pas la peine de me changer. Après avoir enlevé mes baskets, je vais directement me coucher.
Comment c'est possible ça ? En y réfléchissant, il est vrai qu'il ne parle pas souvent de son père. Il a le droit de garder certaines parties de sa vie privée, mais là, on est d'accord que ça me concerne à moi aussi. Sa sœur putain Josh est l'un de mes meilleurs potes, il fait toujours tout pour me protéger. Il s'est toujours montré correct avec moi, en tout cas, c'est ce que je pensais. Mais je ne comprends plus rien. Faisait-il semblant depuis tout ce temps ? Ou jouait-il pour le compte de sa sœur

Il m'a envoyé plusieurs textos dans lesquels il me demande si nous pouvons parler. Il a besoin de m'expliquer. Oh que oui, il va le faire. Mais pas maintenant, parce que là, je suis beaucoup trop en colère contre lui. Je risque de lui dire des choses blessantes. Alors, comme le dirait Mamie, il faut d'abord me calmer.
Il va bien falloir qu'il m'explique pourquoi. Il me doit au moins ça.

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''Mon Histoire, Avec Lui '' [Terminée] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant