Chapitre 31 : La punition

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PDV Zamyr

Privée de sortie... C'est la première fois que j'entends cette phrase chez moi, la première fois que mon père me punit. Je suis consciente que j'aurais dû faire plus attention à l'heure. Mais ce n'est pas comme si j'avais choisi volontairement de passer outre l'heure imposée par Papa. Je m'amusais tellement que je n'ai pas vu passer l'heure. Je ne regrette pas d'être allé dans ce club, et ce, même si je suis privée de sortie pendant toute une semaine.

Une semaine passée dans ma chambre à me rappeler encore et encore cette phrase qu'il a dit ce soir-là et surtout le ton de sa voix...

Flashback

En voyant que Papa est en colère, je préfère le laisser se calmer. Je m'excuserai plus tard, alors que ma mère me serre dans ses bras.

Maman : Ma puce Je t'ai appelé plus d'une dizaine de fois, je m'inquiétais.

Papa : D'ailleurs, où étais-tu à cette heure ?

Moi : ... dans un club

Papa : C'est encore pire que ce que je pensais. Maintenant, tu te mets à boire, c'est ça, Zamyr ? [...] Ce garçon a une mauvaise influence sur toi, c'est lui qui t'a forcé à...

Moi : Il ne m'a forcé à rien du tout, papa, et non, je n'ai pas bu... Je suis vraiment désolée. Je te jure qu'on n'a pas fait exprès. On n'a pas vu l'heure passée...

Papa : Est-il au courant ? ... Est-ce qu'il sait au moins pour ton cancer...

Maman : Youry, arrête ça.

Papa : Ne te mêle pas de ça. Sabine Alors, je t'écoute, Zamyr. Est-ce que tu lui as dit que tu dois te battre encore et encore pour ne pas faire une rechute ? [...]T'as peur, hein ? T'as peur qu'il parte en apprenant la vérité, c'est ça ? [...]

Sabine : Youry, ça suffit maintenant. Crie-t-elle.

Je cours vers les escaliers en pleurant.

Papa : T'es privée de sortie pendant une semaine. Crie-t-il dans mon dos ?

Je continue jusqu'à ma chambre. Je ferme la porte à clé, puis me laisse tomber sur le lit. Je ne sais pas ce qui me fait le plus mal. Entendre la vérité à voix haute ou qu'elle sorte de la bouche de mon propre père. Une vague de colère m'envahit. Je suis en colère contre lui, mais encore plus contre ce fichu cancer qui, même après avoir été vaincu, arrive encore à me faire du mal. Après tout, Papa n'a fait que dire la vérité. J'entends Maman frapper à la porte, mais je n'ai pas envie de la voir. Ni elle ni personne d'ailleurs.

Maman : Ma puce, s'il te plaît, ouvre-moi... Je suis sûre que Papa est désolé... Il ne voulait pas te crier dessus... Mon Amour... Tu sais combien nous t'aimons, Papa et moi. On s'inquiétait. Tu ne répondais pas au téléphone... Papa ne pensait pas ce qu'il a dit, tu le sais, mon cœur.

Après avoir passé deux minutes à taper sur la porte et voyant que je ne vais pas lui ouvrir. Elle s'en va. Pour revenir quelques mois après avec mon père. Alors, lui, il peut rêver.

Papa : Ma princesse... ouvre la porte, s'il te plaît... Ma chérie.

Moi : Je ne veux pas te voir. Va-t-en.

Papa : Je suis désolé... Tu sais que je ne pensais pas ce que j'ai dit tout à l'heure. J'étais en colère et... J'ai dit n'importe quoi.

Autant vous dire que j'ai pleuré toute la nuit. Et quand le jour se lève et que je me réveille enfin, je vois plus de 20 textos et plusieurs appels manqués de Rubens. Mon téléphone s'est éteint déjà, je n'ai pas la force de sortir du lit, alors là, mettre mon portable en charge ne doit pas pousser. Il doit être inquiet en ce moment, mais moi, j'ai juste envie d'être seule. Ça m'a blessé d'entendre Papa me parler ainsi. C'est la première fois qu'il se met en colère contre moi. Était-ce si grave ?

Vers les 13 h, ma grand-mère vient frapper à la porte. En étant sûre que mes parents sont partis travailler, je me lève pour lui ouvrir et c'est là que j'ai remarqué un mot sous la porte.
« Je suis désolé, ma princesse. » « Je t'aime... Papa ».
Mamie s'empresse de me prendre dans ses bras.

Mamie. Ma petite fille chérie Tu sais que je n'aime pas te voir triste... Ta mère m'a raconté ce qui s'est passé.

Moi : Mamie, je ne voulais pas lui désobéir. Je n'ai pas fait exprès...

Mamie. Je sais, ma chérie... là. Arrête de pleurer. Tes beaux yeux sont déjà gonflés. Dit-elle en me caressant le dos... Ton ami est passé ce matin. Il était vraiment inquiet. Je lui ai dit que tu dormais et que tu allais l'appeler à ton réveil... Maintenant, tu vas prendre une douche pendant que je te prépare un bon déjeuner.

Fin du flashback.

Les jours suivants, j'ai tout fait pour éviter mes parents, surtout mon père. Je ne sortais que rarement de ma chambre. Et quand ils rentraient du boulot, je faisais semblant de dormir. Mais ça ne les empêchait pas de rentrer dans ma chambre et de me parler de leur journée et de me dire qu'ils m'aiment. Je n'arrive toujours pas à digérer les mots de Papa. J'ai essayé, pourtant. Ces câlins me manquent. Il a beau me dire qu'il est désolé et qu'il ne pensait pas ce qu'il a dit, il n'a pas enlevé ma punition pour autant.

Je n'ai pas vu Rubens depuis, évidemment, puisque je suis privée de sortie. Ça fait maintenant six jours, mais il fait tout pour me remonter le moral : même si on ne se voit pas physiquement, on s'appelle tous les jours en vidéo. Il me raconte sa journée et tout. J'ai préféré qu'il ne vienne pas me voir, histoire de laisser du temps à Papa, parce qu'il le tient pour responsable. Vous vous doutez bien qu'en lui racontant ce qui s'est passé, je n'ai pas mentionné le passage concernant mon cancer. Il me manque.

Josh est venu me tenir compagnie plusieurs fois et il n'arrêtait pas de se foutre de ma gueule. Un vrai pot, quoi.

Je papillonne des yeux pour les ouvrir complètement par la suite. J'essaie de me lever, mais je n'y arrive pas. Je regarde l'heure affichée sur mon réveil et il est plus de 8 heures. Mais qu'est-ce qu'ils font là tous les deux ?
Ah oui, ça me revient maintenant, ils sont venus me parler hier soir, mais comme d'habitude, j'ai fait semblant de dormir. Du coup, ils ont décidé de me rejoindre dans le lit. Je souriais en les entendant me lire une histoire tout juste avant de m'endormir pour de bon.

Maman : Coucou ma puce.

Papa : Ça va, ma princesse ?

Moi : Vous avez dormi ici ?

Maman : Regarde...

Ma grand-mère est assise sur une chaise près de mon lit et ma sœur sur une autre près de mon bureau. Ils ont tous décidé de squatter ma chambre cette nuit. Je souris en les regardant. Pauvre Dora, elle va avoir des courbatures, et je ne parle même pas de grand-mère.

Moi : je suis désolée. Je me suis mal comportée et je vous ai blessée sans le vouloir. Je sais que vous vous inquiétiez pour moi et je vous demande pardon.

Papa : Moi aussi, je te demande pardon, ma princesse. Je n'aurais pas dû te parler ainsi.

Moi : Je t'aime, papa. Dis-je en me blottissant contre lui.

Papa : Moi aussi, ma princesse. Dit-il en déposant un bisou sur ma tempe.

Moi : Je t'aime aussi, maman.

Maman : Oh ma chérie, je t'aime plus que tout. Dit-elle en me prenant dans ses bras à son tour.

Mamie et Dora se sont réveillées et viennent partager notre câlin familial. Ça m'a manqué ces derniers jours. Nous sortons de la chambre pour préparer le petit déjeuner auquel nous participons tous ensemble. Papa a appelé à l'hôpital pour dire qu'il ne viendra pas travailler et maman en fait de même au cabinet.

Vu que ma sœur n'a pas de cours de danse aujourd'hui, nous passons la journée en famille à regarder des films et à écouter de la musique.

Maman invite ma marraine, mon parrain et mon frère à dîner. Ils arrivent vers les 19 h. Nous sommes tous assis quand la sonnette retentit. Qui ça peut bien être, maman a dit que c'était un dîner en famille. Papa se propose d'aller ouvrir. Un silence s'installe dans la salle à manger, ce qui me pousse à lever ma tête pour voir qui en est la cause, et là, je vois mon chéri qui me fixe avec ses yeux remplis d'amour.

Papa : Officiellement, ta punition ne se termine qu'à minuit, mais je me suis dit que quelques heures de moins ne feraient pas de mal... Nous avions discuté et il m'a expliqué ce qui s'est passé.

Moi : Merci, papa. Dis-je en lui souriant.

Je me dirige vers Rubens sous le regard de ma famille, il me fait un bisou sur la joue. Je présente mon petit ami à ma marraine et à mon parrain qui le saluent en lui disant qu'ils sont ravis de le rencontrer. Il dit bonsoir au reste de la famille, puis s'asseoit à côté de moi.
Nous passons une agréable soirée.
Les autres rentrent chez eux vers 21 h 30. Mon père autorise Rubens à rester jusqu'à 22 h et nous en avons profité pour nous retrouver...
Ah l'amour !

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''Mon Histoire, Avec Lui '' [Terminée] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant