Chapitre 39 : Menaces

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PDV Zamyr

Josh et Jess n'étant pas au même lycée que nous, en fait, Josh ne va même pas au lycée, sa mère pense qu'il sera mieux scolarisé chez elle, mesure de précaution, je suppose. Du coup, nous nous voyons moins souvent, lui et moi. Heureusement qu'il apprécie tout comme moi les soirées karaoké chez Théo. Nous ne discutons plus autant qu'avant et ça me manque.

Ça fait deux semaines depuis que mon frère est parti pour la Californie rejoindre sa grand-mère maternelle qui ne se porte pas trop bien. Il ne voulait pas me laisser avec cette folle de Lubie, mais Mamie Célia a plus besoin de lui que moi en ce moment. C'est son seul petit fils, et elle l'adore. À chaque fois qu'elle tombe malade, elle ne réclame que lui.

Depuis que Lubie est là, elle cherche tout le temps à me provoquer, moi et mes amies, aussi bien qu'en cours que pendant les pauses. D'ailleurs, elle n'est pas la seule, je ne sais pas quand je me suis faite autant d'ennemis, mais elle a un groupe de filles avec qui elle partage son envie de me rabaisser et de m'éloigner de Rubens qui pique une crise de colère dès qu'elle s'approche de lui.
La pauvre Ellie, par ma faute, elle se fait aussi harceler par cette bande de folles.

Assise seule au parc, lisant mon bouquin, je sursaute lorsqu'une main m'arrache mes écouteurs.

Moi : Qu'est-ce que tu me veux encore, Lubie ?

Lubie : Que tu laisses Rubens tranquille.

Moi : Bah, tu vois, ça ne va pas être possible.

Lubie : Oh que si tu vas le faire... Tu ne voudrais pas qu'il apprenne ton secret, pas vrai ?

Moi : Je n'ai pas la moindre idée de ce que tu veux dire

Lubie : Ne fais pas la maligne avec moi, petite idiote, tu sais très bien de quoi je veux parler... de ta leucémie bien sûr.

Mon cœur fait un bon dans ma poitrine. Non, ce n'est pas possible. Elle ne peut pas être au courant de ça. Non...

Lubie : éloigne-toi de lui ou je lui raconte tout.

Moi : Tu n'as pas intérêt à lui dire quoi que ce soit. Dis-je en lui pointant du doigt.

Lubie : je n'ai pas d'ordre à recevoir de toi, la cancéreuse. Crie-t-elle.

Bam, une claque. Ma main est partie toute seule directement sur sa joue. Elle me regarde sûrement étonnée par mon geste et lève la main pour me rendre mon coup.

Kersley : Touche-la et j'oublie que tu es une fille. Dit-il en lui serrant le poignet.

Lubie : Lâche-moi, abruti... Et toi, ce n'est pas fini. Dit-elle avant de partir.

Mais qu'est-ce qu'il fait là, lui ? Pourquoi ne pas avoir laissé cette connexion me rendre la gifle. Aux dernières nouvelles, il me déteste autant qu'elle, non ? Putain ne me dit pas qu'il a tout entendu ? Je prends mon sac et commence à partir.

Kersley : Est-ce que c'est vrai ? ... Est-ce vrai ce qu'a dit Lubie ?

Sachant pertinemment qu'il ne me lâchera pas avant d'avoir une réponse, je me retourne face à lui en prenant mon courage à deux mains et je lui réponds.

Moi : ... Oui, c'est vrai. Lubie a dit vrai.

Il me regarde dans les yeux sans pour autant réagir. Je m'attendais à ce qu'il me crie dessus ou m'insulte comme il sait si bien le faire depuis qu'on se connaît. Mais non, à mon grand étonnement, il s'approche de moi, puis me prend dans ses bras un court instant.

Moi... T'étais déjà au courant ? ..

Kersley : Au fait ... Ça fait un moment deja. Je me demandais juste si tu serais capable de le nier même en me regardant dans les yeux.

Moi : Comment tu l'as su ?

Kersley : Aucune importance. Maintenant, la question est comment elle l'a su ? Et quand comptes-tu le dire à Rubens ?

Moi : Pourquoi ? Tu vas t'empresser de le faire, non ?

Kersley : Tu ne crois pas que je l'aurais déjà fait ?

Moi : ... Pourquoi?

Kersley : Parce que c'est entre lui et toi. C'est à toi de lui dire. Je connais Rubens, si ça ne vient pas de toi, il t'en voudra. Et Lubie ne va pas se gêner pour le faire à ta place, ça, tu peux en être certaine... Viens, je te dépose chez toi.

Encore sous le choc, j'accepte qu'il me conduit chez moi. Une fois devant la maison, j'ouvre la portière pour descendre, mais il me retient le bras. Je n'aime pas qu'on me fixe comme ça. Et puis Kersley ne laisse jamais rien paraître sur son visage. Aucune expression

Kersley : Zamyr Je ne connais personne qui serait capable de survivre à la moitié de ce que toi tu as vécu et de rester aussi vivante, sans en vouloir au monde entier... Tu es une fille forte, ne laisse personne te faire croire le contraire et surtout pas cette sans cervelle de Lubie... Et si tu répètes ça à qui que ce soit, je nierai tout.

Moi : ... Merci.

C'est tout ce que je trouve à lui dire. Je ne connaissais pas cette facette de lui. Le mec froid et chiant a un cœur finalement. Je ferme la porte derrière moi et en profite pour appeler Rubens. Au bout de 3 appels, il ne répond toujours pas, alors je lui envoie un texto.

A : Mon Coeur ❤️
J'ai quelque chose à te dire, passe à la maison dès que tu peux... Bisous. Je t'aime,

Reste plus qu'à attendre qu'il vienne maintenant...
À mon réveil le lendemain, j'ai un texto de la veille de Rubens.

De mon cœur ❤️
Désolé petit cœur, mais je ne peux pas ce soir. Je t'appelle demain, bisous. Je t'aime aussi, mon ange.

Aujourd'hui est samedi et je n'ai pas vraiment grand chose à faire à part lire et écouter de la musique, ce que je fais pendant une bonne partie de la matinée. Dans l'après-midi, je reçois cet appel que je guette depuis plus de trois heures.

Conversation téléphonique

Moi : Coucou toi.

Rubens : Coucou mon ange. Excuse-moi, mais Papa est passé à la maison hier soir et a décidé d'emmener tout le monde en week-end.

Moi : Ah bon ! Vous êtes où ?

Rubéns : un endroit très reculé avec un problème de réseau.

Je rigole sur le ton qu'il a employé.

Rubens : Arrête de te foutre de moi... Sinon ça va, toi ?

Moi : oui, et toi ?

Rubens : Tu veux dire, à part les moustiques qui me dévorent et papa qui joue les amoureux de la nature ? [...] Oui, mais je voulais passer mon week-end avec toi, tu me manques.

Moi : À moi aussi, tu me manques. Tu rentres quand ?

Rubens : demain dans la soirée. Je passerai te prendre lundi pour aller en cours.

Moi : D'accord.

Rubens : C'est quoi ce truc que tu voulais me dire ? [...] Mon cœur

Moi : ... Euh... Ce n'est rien d'important. On en parlera à ton retour.

Rubens : D'accord... Ton frère rentre, quand déjà ?

Moi : je pense qu'il va rester encore un bon moment là-bas. L'état de sa grand-mère s'est aggravé.

Rubens : Ah merde... Toi, tu ne sors pas de chez toi, d'accord ?

Moi : Oui, père.

Rubens : Je suis très sérieux là-dessus. Tu restes tranquillement chez toi jusqu'à ce que je revienne.

Moi : Mais de quoi tu parles là ?

Rubens : Profite-en pour terminer ton bouquin et tu me raconteras à mon retour.

Nous discutons encore quelques minutes avant que ça ne coupe. Un problème de réseau, je suppose.
Je sais ce que vous pensez, mais il est avec sa famille. Il passe un bon moment, enfin, j'imagine. Je ne peux pas me résoudre à lui dire au téléphone, non, ce n'est pas correct.

Je n'ai pas de ces nouvelles le reste de la journée ni le lendemain d'ailleurs, en tout cas pas avant qu'il ne rentre dans la soirée comme prévu. Il m'a appelé vers 22 h, il semblait crever le pauvre, alors je l'ai laissé dormir...

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''Mon Histoire, Avec Lui '' [Terminée] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant