Chapitre 10 : It's hurts but... It's ok

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PDV Rubens

Je suis assis sur notre banc en train de l'attendre. Et je pense qu'elle ne doit plus tarder maintenant puisqu'elle m'a envoyé un message pour me dire que son père allait la déposer. J'entends des pas et automatiquement, je me mets à sourire. Mais lorsque tourne la tête, le choc... Ce n'est pas vrai, mais qu'est-ce qu'ils foutent ici putain.

Kersley : Alors, mec, c'est là que tu traines depuis...

Moi : Mais qu'est-ce que vous faites là ?

Diego : Figure-toi qu'on est d'abord passé chez toi, vu que tu as oublié que tu devais venir chez moi pour cette histoire de danseurs. Ta sœur nous a dit que tu étais ici.

Kersley : Alors tu nous expliques. Dit-il en s'asseyant.

Moi : C'est bon, les gars... Je suis là pour voir une fille...

Kersley : Putain, mais t'es con ou quoi...

Moi : Ce n'est pas du tout ce que vous croyez.

Kersley : Je serai le premier à être ravi si tu plaquais l'autre cruche là, mais de là à te cacher pour voir une nana pendant que nous, on est là à se demander ce qui ne va pas chez toi...

Il faut vraiment que je trouve un truc pour qu'ils me lâchent... N'importe quoi. Je commence à me demander si ce ne serait pas mieux que Zamyr ne vienne pas finalement ou qu'elle ait beaucoup de retard.

Moi : Arrête un peu, et écoute-moi... C'est rien qu'une simple fille, genre solitaire, qui se fringue n'importe comment, genre une Geek qui me colle juste au cul. Et si je traine avec elle, c'est juste parce qu'elle n'a pas d'amis...

Diego : Genre, celle-là ?

Oh non ! Elle a tout entendu. Dans ses yeux, il y a une telle déception. Mais putain, pourquoi j'ai dit ça moi ? Elle est devenue toute pâle et sa cage thoracique bouge plus rapidement, comme si elle allait faire un malaise. Prise d'inquiétude, je fais un pas vers elle, mais elle me fait signe de ne plus m'approcher pour ensuite tourner les talons.

Kersley : C'était quoi ça ? Depuis quand tu traines avec cette fille ?

Moi : Et merde. Putain. Je dois y aller... Zamyr attend. Crie-je en essayant de l'attraper.

Je la vois courir de l'autre côté du parc. Quand je lui attrape le bras, sa réaction... Elle tire violemment son bras.

Zamyr : Lâche-moi...

Moi : Zamyr, attend, s'il te plait, laisse-moi t'expliquer.

Zamyr : Non, au contraire, c'est parfaitement clair. Pour toi, je ne suis qu'une simple fille, une solitaire et sans amis dont tu as eu pitié, ce genre de truc, non ? [...]

Moi : Mais non, Zamyr...

Zamyr : Bien sûr que oui, et c'est exactement ce que tu disais à tes fameux potes qui, très visiblement, ne connaissaient même pas mon existence, non ? [...]

Moi : Zamyr, mais écoute, moi...

Zamyr : Maintenant, je comprends pourquoi tu ne nous as pas présenté. Vous êtes pareils...

Moi : Ne dis pas ça, s'il te plait.

Zamyr : Quand on y pense bien, c'est plutôt moi qui ai eu pitié de toi. Et tu sais quoi, garde ta soit-disant charité, je n'en ai pas besoin. Et je ne veux plus jamais te revoir ni t'entendre. Espèce de lâche.

Puis elle part sans même se retourner. Et merde. Qu'est-ce que j'ai fait ?


PDV Zamyr


Comment est-ce que j'ai pu être aussi connu ? Quelle idiotie. Comment est-ce que j'ai pu croire que je pouvais compter pour lui ? Une simple fille. Qui n'a pas d'amis. Ces paroles tournent en boucle dans ma tête. C'est vrai que je n'ai pas beaucoup d'amis, mais aucun d'eux ne m'aurait jamais traité de la sorte.
Je suis en colère contre lui et encore plus contre moi-même. Voilà ce qui arrive quand je baise ma garde.

Je ne veux pas rentrer chez moi. Pas à cette heure-ci, ma mère doit déjà rentrer, du coup, je lui envoie un message pour lui dire que je vais rentrer un peu tard. Il faut que je vois Josh. Je sonne et c'est Julien qui m'ouvre. Il se jette direct a mon cou.

Julien : Zamyr. Crie t-il... Je suis content de te voir.

Moi : Moi aussi, mon petit cœur. Alors ça va, les vacances ?

Julien : Encore plus depuis que mon frère est rentré.

Denise : Ah, c'est toi, ma petite Zamyr.

Moi : Bonsoir madame...

Denise : On en a déjà parlé.

Moi : Désolée... Denise

Denise : Alors comment ça va ?

Moi : Ça va, merci.

Denise : Ça me fait plaisir de te voir... Monte donc, il est dans sa chambre.

Moi : D'accord, merci. À plus tard, Juju

Julien : À plus tard.

Denise est la maman de Josh. On ne dirait pas que c'est la mère de deux enfants, et pourtant. Je monte les escaliers jusqu'à sa chambre, je frappe deux coups à la porte. Il me dit d'entrer. Je pousse la porte et je le vois assis sur son bureau derrière son ordinateur.

Moi : Tu fais quoi ?

Josh : Zazou. Mais qu'est-ce que tu fais là ? Tu m'as appelé ? Désolé, je ne trouve pas mon portable.

Moi : Je suis contente de te voir aussi, hein.

Je dépose ma sacoche et m'assois sur son lit. En voyant ma tête, il se lève et vient s'asseoir près de moi.

Josh : Qu'est-ce qui se passe, ma Zazou ?

Moi : QUOI ? Mais rien, il n'y a rien du tout.

Josh Zamyr

Et là, telle la conne hypersensible que je suis, je me mets à pleurer. Il me prend dans ses bras en me caressant le dos pour me réconforter. Je prends une forte inspiration et je lui explique tout. Il se lève et commence à faire les cent pas, signe qu'il est énervé.

Josh : L'enfoiré. Je vais lui en toucher deux à ce petit con.

Moi : Non, ne fais pas ça, s'il te plait.

Josh : Tu as raison, je vais le laisser à ton frère.

Moi : S'il te plait, ne dis rien à Marco.

Josh : Comment tu peux le défendre après ça ?

Moi : Je ne le défends pas. Mais tu connais mon frère.

Il lâche un soupir, puis revient s'asseoir.

Josh : Bon d'accord... Qu'est-ce que tu vas faire ?

Moi : Rien... J'ai envoyé un message à ma mère, puis je suis venue ici.

Josh : Tu as bien fait, ma Zazou... Et dire que je commençais à l'apprécier, le con

Moi : oui, je sais.

Josh : Tu veux qu'on regarde un film ?

Moi : Pourquoi pas.

Josh : Je vais nous faire du popcorn. Je te laisse choisir le film.

Moi : On sait tous les deux que c'est ta mère qui va le faire.

Josh : Tais-toi et choisis ce putain de film. Zazou

[...] On a regardé deux films au lieu d'un. Les Avengers, La guerre de l'infini et Endgame. Peu après, Josh me ramène, je monte directement dans ma chambre me mettre en pyjama. Ma mère vient me voir quelques minutes plus tard. Je ne lui dis rien pour ne pas qu'elle s'inquiète. Je lui sort un prétexte comme quoi je suis juste trop fatiguée, ce qui n'est pas totalement faux. J'allume mon portable et je vois que j'ai plus de 30 appels manqués de Rubens et 15 messages me disant qu'il est désolé et qu'il faut absolument qu'il me parle... Il peut toujours rêver s'il croit qu'il peut m'avoir encore une fois. Je prends mes écouteurs et mets Believer d'Imagine dragons au fond, comme à chaque fois que je ne veux pas me laisser aller.



PDV RUBENS


Deux jours plus tard

Je me sens tellement con de l'avoir blessé, et maintenant elle ne veut plus me parler et encore moins me voir. J'ai passé ces deux derniers jours à l'appeler et à l'écrire, mais rien, nada. Elle n'a répondu à aucun de mes messages ni même à mes appels.

Après son départ, j'ai fini par tout expliquer aux gars, sachant qu'ils n'allaient pas me lâcher. J'étais en colère contre eux. Pour une fois que je voulais avoir une amie rien qu'à moi et rien que pour une fois, ils ont tout foutu en l'air. Ou devrais-je dire : j'ai tout foutu en l'air. Après tout, personne ne m'a poussé à parler d'elle de la sorte. Une simple fille. Zamyr n'est pas une simple fille, c'est une fille géniale, super sympa et surtout d'une agréable compagnie. Je suis vraiment attachée à cette fille.
Mais au bordel, je suis trop con.

Kersley n'a fait que gueuler au début, mais quand je lui ai raconté comment je l'ai rencontré et qui elle est vraiment et ce qu'elle représente pour moi, il a dit qu'il était désolé. Je sais que mes amis peuvent être cons et même désagréables parfois, mais ce que j'aime chez eux par-dessus tout ça, c'est leur façon de se préoccuper de moi. Diego est quelqu'un de très sensible, tout comme Kersley d'ailleurs, même s'il ne veut pas le montrer. Diego a même proposé d'aller parler à Zamyr, histoire de s'excuser, mais je pense que c'est à moi de le faire, non ?

J'ai passé deux jours à venir récupérer ma sœur chez les Feyton juste pour pouvoir la voir, mais elle n'a jamais été là. Hier, j'ai décidé d'y aller une fois de plus, et heureusement pour moi, c'est elle qui m'a ouvert la porte. Mais elle a simplement appelé ma sœur pour lui dire que j'étais là et elle a regagné sa chambre. J'étais tellement déçu. Heureusement que sa mère n'a rien compris. Je l'espère en tout cas. Par contre, ma sœur m'a posé un tas de questions et m'a traité d'idiot. Après tout, elle a raison.

Et merde, deux jours sans lui parler et je n'en peux déjà plus. Elle me manque terriblement. Sa façon de rire, de me sortir des blagues idiotes, ou encore même de froncer ces sourcils quand je me fous de son chapeau ou encore de ces baskets. Ça ne peut plus durer. Il faut qu'elle accepte de me parler.


PDV Zamyr


Je suis en route pour l'hôpital, mon frère m'a accompagné à mon rendez-vous aujourd'hui. « Natural » passe à la radio. Mon frère conduit prudemment en tapant sur le volant, tandis que moi, je me laisse transporter par la magnifique voix de Dan Reynolds. J'adore cette chanson, les paroles sont très profondes. Mon frère baisse le volume. Pour me fixer par la suite.

Marco, T'es sûre que ça va franchement ?

Moi : oui, t'inquiète pas, je suis juste un tout petit peu fatiguée.

Marco : C'est vrai que t'as une sale tête.

Je lui tire la langue. On arrive au parking, il stationne la voiture et on descend tous les deux pour se diriger vers l'ascenseur. Les portes allaient se fermer quand une fille se faufile. Attends, mais c'est la sœur de Julie. Elle se retourne et me lance un regard amical.

Michele : Zamyr, salut

Moi : Hey salut. Ça va ?

Michele : Oui, ça va. Ma grand-mère a eu une chute de tension, mais ça peut aller. Et toi, qu'est-ce que tu fais là ?

Moi : Ah, moi ? Bah... Je passe juste rendre visite à mon père. Je te présente mon frère Marco. voiçi Michele, la seule de Julie, tu te souviens de l'amie de Dora ?

Marco : Ah oui. Salut,

Michèle Salut... Désolée, c'est mon étage, je dois y aller, à bientôt.

Moi : à bientôt.

Je sens le regard de mon frère sur moi, je sais très bien ce qu'il veut me dire. Les portes s'ouvrent à peine que j'accélère mes pas, mais il me rattrape.

Marco, Tu peux m'expliquer ?

Moi : QUOI ? Tu aurais préféré que je lui dise, oh j'ai eu un cancer, je suis en rémission complète, mais je ne suis pas guérie, et là, je suis venue à mon rendez-vous avec mon médecin, c'est ça ?

Il me regarde sans rien dire, puis passe une main dans ses cheveux. Je lâche un soupir.

Moi : Désolée, je ne sais pas ce qui m'a pris de te crier dessus comme ça.

Marco : Ce n'est pas grave, petite sœur. Dit-il en me prenant dans ses bras, pile ce qu'il me fallait.

Moi : À chaque fois que je viens ici, je stresse à en crever. J'ai peur de ce qu'elle pourrait me dire.

Marco, Je comprends, mais ne t'en fais pas, Zazou... Écoute-moi, je vais voir mon père. Toi, va à ton rendez-vous, envoie-moi un message quand tu auras fini, d'accord ?

Moi : D'accord.

Je sais que je n'ai pas le droit de me plaindre, il y a des tas de gens malades qui donneraient n'importe quoi pour être à ma place. D'accord, je ne suis pas guéri, mais au moins je suis avec ma famille, entourée de gens que j'aime et qui m'aiment. Des gens qui me donnent de l'espoir et pour qui je continue à me battre. Remission n'est pas guérison, le combat ne se terminera jamais, et je compte bien continuer jusqu'au bout, et ceci de toutes mes forces.

J'arrive au bureau du docteur Nayir. Elle m'accueille avec un léger sourire comme d'habitude. On est allé au laboratoire, elle m'a fait quelques prélèvements. Ensuite, on est revenue à son bureau, je m'asseois en face d'elle et on a commencé à parler de mes derniers résultats. Je ne lui ai pas parlé de ma migraine, car elle n'est pas revenue depuis. Le reste s'est passé comme d'habitude. Ça a duré presqu'une demie heure. On se dit au revoir et je quitte son bureau.
Je passe saluer Juliette, puis je me dirige vers le bureau de mon père. Il a le nez plongé dans un dossier derrière son ordinateur.

Papa : Comment ça s'est passé, ma chérie ?

Moi : Très bien

Papa : Tu veux qu'on aille déjeuner ?

Moi : Non, ne te dérange pas. Et puis Marco m'attend. On se voit à la maison.

Papa : d'accord. À plus tard, ma chérie.

J'envoie un message à Marco, il me dit qu'il est au bureau de son père. Il adore son père. Même si c'est le directeur de l'hôpital, il essaie toujours de trouver du temps pour son fils. Après tout, c'est son fils unique. J'arrive à son bureau, je lui fais la bise. On reste papoter un petit moment, puis on le laisse travailler.

Sur le chemin du retour, mon frère me propose d'aller manger un truc, mais je décline son offre. Je ne veux qu'une chose, rentrer, me reposer.

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''Mon Histoire, Avec Lui '' [Terminée] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant