Chapitre 43 : Back At It

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PDV Zamyr

Aujourd'hui, je suis de bien meilleure humeur ; on va savoir pourquoi. Je prends ma douche vite faite pour ensuite m'habiller d'une jolie petite robe. Et oui, vous avez bien entendu, une robe avec des baskets, puis ma veste en jean, mes cheveux remontés en une queue de cheval. Je me regarde dans le miroir et je suis plutôt satisfaite de ce que je vois. Sac de cours sur le dos, je descends dans la cuisine. Hum, ça sent bon, maman a fait des crêpes, super. On se fait la bise, puis ma sœur arrive, elle a l'air encore endormie, la pauvre. Nous nous asseyons et maman nous tend deux assiettes. Je me sers deux crêpes.

Après avoir brossé mes dents, j'entends une klaxonne au dehors, signe que les filles sont là. Ne voulant pas être en retard le premier jour de ma reprise, je les rejoins après avoir dit au revoir à ma sœur et à ma mère. On se fait la bise, Ellie me raconte à quel point elle est contente de me revoir de si bonne humeur ainsi que Mich.

Je regarde ce bâtiment où je n'ai pas mis les pieds depuis plusieurs semaines. J'hésite un peu avant de sortir de la voiture avec mon sac. Dès que je sens la terre ferme sous mes pieds, la panique commence à monter et avec tout le monde qui me regarde, ça ne s'arrange pas du tout. Je continue d'avancer tout de même avec les filles à mes côtés sous les chuchotements, les rires moqueurs et les regards des élèves. Il y en a qui ne se gênent pas du tout, et, merde, peut-être que ça va être plus difficile que je le pensais. Ils s'ouvrent pour nous laisser passer comme si nous étions de la famille royale, mais dans un autre sens...

J'accélère les pas pour aller vers mon casier, récupérer mon livre de biologie et ensuite aller en cours. Mes mains se mettent à trembler, ce qui n'échappe pas aux filles.

Ellie : Respire Zam...

Mich : Ça va aller, ma belle ?

Moi : Oui.

Ellie : Ne t'en fais pas, Zam... Ce sont tous des idiots. Crie-t-elle pour que tous puissent l'entendre ?

Moi : C'est bon, les filles. Je vous rejoins dans une minute.

Je regarde les photos de moi et de Rubens accrochées sur la porte de mon casier, je souris un court instant, puis me reprends, je les décroche. La porte de mon casier se referme dans un fracas. Géniale, et c'est reparti. Y a Lubie et ces toutous.

Lubie : Alors comme ça, on est de retour... Mauvaise idée. Tu aurais dû rester cloîtrer chez toi.

Moi : C'est bon, t'as fini là ?

Lubie J'espère que tu es prête pour un second round.

Moi : J'attends que ça.

M. Dufour : Vous n'avez pas entendu le son de la cloche ou quoi ? Circulez. Tous à vos cours.

Depuis le temps, elle aurait dû comprendre que je n'ai pas peur d'elle, cette folle. Même si j'ai encore ce goût amer dans la bouche, vu ce qu'elle m'a fait, je ne suis pas pour la violence ni la vengeance, si vous préférez, mais Lubie a besoin d'une bonne leçon. Je rentre dans la salle et fais signe à Ellie que tout va bien. Le professeur Renaud débute son discours sur la mitose. Je regarde la place vide à côté de moi et j'ai la gorge nouée. Mes yeux se remplissent de larmes, mais je tourne le regard vers le professeur. Je prends une lame devant moi et la place sur la platine du microscope après avoir allumé la lumière pour ensuite commencer la mise au point pour la vision nette des objectifs, manœuvrer les vis micrométriques et macrométriques. Une odeur me pousse à lever les yeux.

Professeur : Monsieur Felty, c'est gentil à vous de nous gratifier enfin de votre présence. Allez à votre place et mettez-vous au travail.

C'est lui. Il est là, assis juste à côté de moi. J'ai envie de me jeter dans ces bras. J'ai tant de questions. Comme, comment vas-tu ? Pourquoi tu n'as pas répondu à mes appels avant ? C'était comment à New York ? Je t'ai manqué ? Parce que toi, tu m'as manqué énormément... Mais je me résous juste à continuer l'analyse de ma lame. Il prend une lame et en fait de même avec son binoculaire. Je sens son regard sur moi, mais j'essaie de me concentrer sur mon travail.

Rubens : Salut... Tu es très jolie avec cette robe.

OK, il a remarqué ma robe, et alors ? Je ne lui montre aucun intérêt et décris ce que je vois sur ma feuille.

Rubens : J'aimerais savoir si tu vas bien... Vu que tu ne réponds pas à mes appels

Je prends sur moi pour ne pas lui crier dessus en lui rappelant qu'il a fait la même chose il n'y a pas si longtemps. Je me répète dans ma « Respire Zamyr, respire », ce n'est pas le moment de craquer. Il doit comprendre qu'il n'a pas autant d'emprise sur toi. Évidemment, il a passé le reste du cours à se parler à lui-même, puisque je ne lui ai pas adressé un mot.

Quand la cloche annonce enfin la fin du cours, j'éteins le microscope avant de le ranger à sa place. Mon sac sur le dos, je m'approche vers la sortie, mais quelqu'un me retient le bras. Je me retourne lentement, prête à l'envoyer chier. Il me regarde en souriant alors que je tire violemment mon bras et je vais voir le professeur.

Moi : Monsieur.

Professeur : Oui, Mlle Feyton.

Moi : serait-il possible de changer de binôme ?

Professeur : Désolé, mais je ne crois pas, non.

Le message est clair, il ne veut pas. Je vois ce crétin de Rubens sourire au loin. Je me dirige à mon prochain cours qui n'est nul autre que la physique et bien évidemment, Rubens est encore mon binôme. À la fin, j'ai fait la même demande au professeur qui, comme par hasard, a répondu la même chose. C'est le destin qui s'acharne, il n'y a pas de doute. Il a passé les jours suivants à me suivre et à me parler, sans aucun mot de ma part.

Il m'a envoyé plusieurs messages pour me demander pardon et me dire à quel point il est désolé. Il est même venu chez nous avant-hier soir. Ma mère est plus sensible et accepte ces excuses contrairement à papa.

Lubie, elle, fait tout pour avoir son attention, la pauvre, alors qu'il l'envoie bouler. Ça en devient presqu'amusant.

Ellie, Michèle et moi sommes assises sur une table à la cafétéria. Rubens et Kersley et Diego sont assis sur une table en face. Il discute avec ces potes en me laçant des petits regards, ce qui a le don de me pousser à lever les yeux, et ça l'amuse en plus. C'est exaspérant.

On a encore quelques minutes avant que la pause ne se termine, on préfère rester sur la cour.

... Zamyr, je crois que tu devrais venir. Dit une fille en me faisant signe de la suivre.

Il y a une foule, sans doute une bagarre. On se précipite pour voir. En entendant des cris, j'écarte les gens pour voir ce qui se passe et ce que je vois me retourne le cœur. Rubens par terre avec un gars au-dessus qui le frappe et lui encaisse les coups. Attendez, mais c'est mon frère.

Moi : Marco arrête. Je cris alors que Kersley et Diego tentent de les séparer.

Dans ces yeux, on peut voir toute sa rage. Il est au courant, c'est sûr. Et qu'est-ce qu'il fait là d'abord ? Pourquoi ne m'a-t-il pas prévenu qu'il rentrait aujourd'hui ? Pendant que Kersley crie sur la foule, je fais signe à Ellie d'emmener Marco. Je conduis Rubens à l'infirmerie pour soigner ces blessures. Ne vous méprenez pas, je suis toujours en colère contre lui. L'infirmière termine de désinfecter ces plaies et nous laisse tous les deux. Je le regarde, ça se voit qu'il a mal. Je me lève pour sortir et il me suit.

Rubens : Tu ne me parleras plus jamais, c'est ça ?

Je me retourne pour le voir dos contre le mur, grimaçant en tenant ces côtés. Mon frère ne lui a pas raté, c'est sûr. Je cours l'aider en passant son bras sur mon épaule.

Rubens : Je suis désolée. Je n'aurais pas dû partir et te laisser. Dit-il alors que je l'aide à s'installer dans la voiture de Kersley.

Moi : Et bah tu vois, c'est trop tard maintenant.

Rubens : Non, ne dis pas ça.

Kersley : Je lui ai un peu expliqué...

Moi : sauf que c'était à moi de le faire. C'est moi qui aurais dû le faire s'il m'en avait donné l'occasion plutôt que de me traiter de malade, d'anormal et de m'enfuir.

Rubens : Zamyr, s'il te plaît...

Moi : QUOI ? Tu es parti, Rubens, en me disant que j'étais pas normale alors que j'avais besoin de toi.

Rubens : D'accord, je me suis comporté comme un vrai lâche...

Moi : C'est peu de le dire... Et pourquoi tu ne t'es pas défendu ?

Rubens : Parce que je le mérite. Je mérite chaque coup.

Moi : mon frère ne va plus s'en prendre à toi si tu restes loin de moi.

Rubens : Ça... Ça ne va pas être possible.

Moi : Alors, j'espère que tu aimes encaisser les coups.

Rubens : Pour toi, je suis prête à prendre le risque.

Je pars sans le regarder, alors que j'entends le bruit du moteur de la voiture de K. s'éloigner...

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''Mon Histoire, Avec Lui '' [Terminée] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant