Chapitre 1 : Missing Home

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PDV Zamyr

Il n'y a pas si longtemps, tout allait bien, j'étais une simple jeune fille comme les autres. À vrai dire, je ne me préoccupai pas vraiment de ma santé, car ma mère et ma grand-mère s'en chargeaient à ma place. C'est en partie à cause de cela que je ne me casse plus la tête à me demander comment suis-je en arrivée là. Allongée dans ce lit d'hôpital, incapable de garder les yeux totalement ouverts. Maudit somnolence.

J'arrive à entendre cette petite voix dans ma tête qui me dit : « C'est déjà une bonne chose que tu ne te sens pas aussi fatiguée qu'hier, Zamyr. » Peut-être que je vais mieux, ou peut-être que mon corps a fini par s'y habituer. Comme tous les matins, je me dis que je me dois de rester forte. Je dois continuer à me battre pour moi, pour ma famille et c'est ce qui m'aide à supporter ces longues journées qui parfois sont trop pesantes.

Je vous explique, cet hôpital est très vaste, avec divers services. Un vrai labyrinthe. Le directeur, Dr Rodriguez, est le meilleur ami de mon père et mon parrain. Avec mes parents, ils ont été ensemble au lycée. Il a fait l'école de médecine avec mon père. Autant vous dire que même si l'on me traite hyper bien ici, je n'ai qu'une envie, c'est de rentrer chez moi. Ça me manque d'être à la maison avec mon père, ma mamie et mes parents. De rester assise près de ma fenêtre, guettant l'arrivée de mon père.

Enfin bref, docteur Nayir, qui n'est nulle autre que mon médecin, est une femme de caractère, parfois un peu trop dure, mais elle sait aussi se montrer gentille et on s'entend plutôt bien. Ça fait un moment qu'on a changé mon traitement, apparemment mon organisme ne supportait pas le précédent. La « chimiothérapie d'induction », dit comme ça, ça parait un peu simple, non ? Eh bien, je peux vous dire que ce n'est pas le cas. Il y a des jours où j'ai juste envie de tout laisser tomber à cause de ce vide que je ressens à l'intérieur de moi. Cette voix dans ma tête qui me répète que ça ne servira à rien, que je vais mourir de toutes façons. Mais ma famille est toujours là pour me redonner de l'espoir. Les infirmières aussi sont très sympathiques. En parlant d'elle, en voilà une qui arrive. Je fais semblant de dormir.

Juliette Bonjour ma chérie. C'est une belle journée qui commence. Dit-elle en ouvrant les volets. Je sais que tu es déjà réveillée, alors ça ne sert à rien de continuer à faire semblant.

Je fais semblant de m'étirer.

Moi : Bonjour, ma Juliette. Tu es très belle ce matin. C'est fou, ce que tes yeux sont magnifiques...

Juliette Je sais, j'ai toujours eu de très beaux yeux. File tout de suite faire ta toilette. Je dois t'emmener faire quelques examens avant ta séance de chimio.

Moi : Rho, suis-je obligée ?

Juliette Tu connais déjà la réponse.

Elle m'aide à sortir du lit.

Moi : Maintenant que je te vois mieux, je retire ce que j'ai dit. Tu es moche.

Je lui tire la langue.

Juliette : Je sais...

J'entre dans la salle de bain faire ma routine, Juliette reste dans la chambre faire mon lit. Comme tous les matins, j'entends la porte s'ouvrir et se fermer par la suite, signifiant qu'elle est sortie. Je fini de faire ma toilette. Je passe devant le miroir sans me regarder. À quoi bon ? J'ai encore perdu 1 kilo ce mois-ci. Ça ne m'intéresse pas vraiment de voir ce à quoi je dois ressembler maintenant. Je retourne dans ma chambre où je trouve ma mère sans surprise. Elle passe souvent me voir avant d'aller travailler.

Maman : Bonjour Ma puce... ​

Moi : Salut maman. Je ne t'ai pas entendu entrer. Dis-je en lui faisant la bise.

Maman : Je viens tout juste d'arriver... Alors tu as passé une bonne nuit ?

Moi : Oui, j'ai surtout beaucoup dormi.

Maman : C'est bien, ma puce.

La porte s'ouvre à nouveau sur mon infirmière.

Juliette Tu es prête ? Faut y aller maintenant. Ah, bonjour Mme Feyton, je ne savais pas que vous étiez là.

Maman : Bonjour Juliette. Ce n'est pas grave, je passais juste faire un coucou à ma fille. À plus tard, ma chérie.

Moi : À plus, maman. Dis-je en faisant mine de m'asseoir juste pour embêter Juliette.

Juliette : Qu'est-ce que tu fais ? Lève-toi, on y va.

Moi : OK, d'accord.

Juliette Non, mais quelle gamine. Un jour, tu en auras assez de me martyriser de la sorte ?

Désormais, ma vie se résume à ça, des examens, des séances de chimio, et quand ma sœur vient me voir, nous discutons comme nous le faisions avant et elle me fait beaucoup rire. Enfin, quand je ne suis pas trop fatigué, bien sûr. Des fois, je descends à la salle commune avec les autres ou encore je retrouve mon ami Josh dans sa chambre pour discuter.

Juliette : Ne t'en fait pas, ma belle, on va faire un bilan complet. Dit-elle en me sortant de mes pensées, elle enfile une paire de gants.

Moi : Et tu ne pouvais pas faire les prélèvements dans la chambre, bien sûr...

Juliette : la jeune fille arrête de râler.

Moi : D'accord. C'est juste que j'ai envie de rentrer chez moi, d'être avec ma famille. J'en ai marre de tous ces examens et de toutes ces aiguilles, tu vois ?

Juliette Je sais, ma chérie, mais on n'a pas vraiment le choix. Je sais que tu es fatiguée de tout ça. Ta maison te manque, mais tu dois continuer à te battre pour pouvoir rentrer. Alors accroche-toi encore un peu, ma belle.

Elle me fait un prélèvement sanguin pour l'hémogramme, le bilan de coagulation et l'ionogramme et bien d'autres tests encore. Pour le moment, je n'ai pas de symptômes neurologiques, du coup, pas de ponction lombaire. Déjà que ce truc est effrayant et surtout très douloureux.
Après, je passe faire un coucou à mon père à son bureau.

Papa : Ma chérie.

Moi : coucou papa.

Papa : Allez, viens là, ma puce. Il me prend dans ses bras Alors comment va la plus belle patiente de l'hôpital ?

Moi : Plutôt bien... Je mets fin à notre étreinte. J'y vais, le Dr Nayir m'attend.

Papa : D'accord, ma puce. Je passerai te voir avant de rentrer.

Moi : À plus tard.

Je m'en vais retrouver le Dr Nayir...
Ça s'est passé comme d'habitude, elle pense même que l'on progresse, mais elle doit attendre les résultats des examens avant de se prononcer.

De nouveau allongée dans mon lit, je fais un nouveau play-list avec le nouvel album de Breaking Benjamin et le dernier du groupe Imagine Dragons, mon préféré. Je souris en attrapant mes écouteurs, sans oublier de prendre le nouveau roman que mon père m'a apporté hier. Et c'est parti pour deux bonnes heures de lecture...


PDV Sabine

Depuis qu'on a appris pour le cancer de notre fille, Youry et moi avons tout fait afin d'être présents à ses côtés le plus que possible. Au début, j'ai arrêté de travailler, je passais mes journées auprès d'elle à l'hôpital. Ma meilleure amie Marlène a toujours été là pour me soutenir. Nos mères étaient meilleures amies, du coup, on a grandi ensemble. J'ai de la chance de l'avoir. C'est elle qui gardait Dora, je me sentais mal de ne pas être présente pour mon autre fille, et même si c'est une petite fille de 14 ans, elle l'a quand même très bien pris en disant comprendre parfaitement que sa sœur n'a plus besoin de moi. J'adore mes filles. Je suis fière d'être la mère de ces deux petites merveilles. Je suis assise sur mon bureau en train de fixer le cadre avec leur photo quand la porte s'ouvre sur Marlène.

Marlène Tu es encore là ? Je te croyais déjà parti, moi.

Moi : je vais y aller, je dois récupérer Dora à l'école. Et toi comment va, Marco ?

Marlène : Et bien, tu connais les ados, ils sont en pleine crise. Ce garçon va finir par me rendre folle.

Moi : ton fils est un très bon garçon, il faut juste le laisser respirer un peu.

Marlène : Je ne sais pas, ces jours-ci, il ne fait que trainer au parc avec ces amis danseurs.

Moi : Il n'y a pas de mal alors.

Marlène : elle se rebelle du fait que son père passe beaucoup plus de temps à l'hôpital. Et j'avoue que ça me perturbe à moi aussi.

Moi : ça peut se comprendre.

Marlène : Dis-moi, comment va ma filleule ?

Moi : je pense qu'elle va un peu mieux. Je l'ai vue ce matin, elle m'a dit que ça allait.

Marlène : Je suis contente de l'apprendre. C'est une vraie battante. Je passerai la voir bientôt.

Moi : ça lui fera plaisir. Bon, je te laisse fermer ?

Marlène : Bien sûr, tu peux y aller.

Moi : Merci ma chérie. Je t'appelle plus tard.

Marlène : d'accord.

On se fait la bise, puis je me dirige vers ma voiture. Avec Marlène, on se dit tout, pas de secrets entre nous. Avec Riguo, ils se cherchaient tout le temps. Youry disait toujours qu'ils allaient finir ensemble, et il avait raison. Après notre master, on a décidé d'ouvrir notre propre cabinet. Quand nos hommes ont déménagé, on s'est arrangé pour en ouvrir un autre ici.

J'arrive devant l'école de ma fille, je prends le temps de me garer, quand elle me voit, elle me sourit et se dirige vers la voiture.

Dora : Salut maman.

Elle ferme la portière et dépose un bisou sur ma joue.

Moi : Ça va, ma chérie ? Ça a été à l'école ?

Isadora est une fille intelligente, elle aime l'orthographe et la danse. Et comme ça, elle sait se faire discrète. Elle adore sa grande sœur, elles se racontent tout le temps des choses. Je n'ai pas eu de sur, mais j'ai un grand frère et on a toujours été très proches, alors je sais tout de même ce que ça fait de partager ces petits moments-là. La maladie de Zamyr l'a beaucoup affectée et depuis qu'on est ici, elle ne s'est pas encore fait d'amis (es). Elle traine de temps en temps avec Marco, qui aime et protège mes filles comme le ferait tout grand frère digne de ce nom.

On arrive à la maison et elle monte dans sa chambre. Je monte me changer et je vais préparer avec l'aide de ma fille. On se met à table pour dîner vers vingt heures quand son papa rentre de l'hôpital et on se raconte notre journée.


PDV Dora

Après le dîner, je monte dans ma chambre. Ma sur me manque terriblement. Même si je vais souvent la voir à l'hôpital, la maison n'est plus pareille sans elle. J'aimerais tellement qu'elle guérisse. Je prends mon ordinateur et je l'appelle sur Skype. Elle ne tarde pas à répondre.

Zamyr : Coucou ma puce. Ça va ?

Moi : Coucou Zazou. Ça va, tu as l'air fatiguée ?

Zamyr : Hein, regarde bien la belle gueule que j'ai. Dit-elle en prenant un air offusqué, ce qui ne manque pas de me faire rire.

Moi : Ou lala... plus sérieusement, comment tu te sens ?

Zamyr : Moins fatiguée que d'habitude. Et toi, dis-moi comment a été ta journée ?

Moi : Bien. Comme d'habitude, quoi ?

Je lui raconte que maman a accepté de m'inscrire à une école de danse, et elle en est ravie. Avant, je me contentais des pas que m'apprenait Marco. Cette année, je n'ai participé qu'à quelques rares concours d'épellations. Ce qui peut se comprendre, je suis nouvelle et je tenais à me faire discrète. On continue à se raconter des choses. Puis arrive son infirmière.

Juliette Ma chérie, c'est l'heure de tes médocs. Ah salut Dora.

Moi : Salut Juliette. Elle ne te fait pas trop la misère ?

Juliette : Ah, si tu savais...

Zamyr : Je vous rappelle que je suis là, hein. On éclate de rires... Bon, je dois y aller, ma puce, le devoir m'appelle.

Moi : Vas-y, on se voit bientôt, d'accord ?

Zamyr : J'ai trop hâte.

Moi : Et moi donc. Au revoir Juliette.

Juliette : Bye

Zamyr : Bye ma puce.

Je raccroche le sourire aux lèvres. Ça me fait tellement plaisir de savoir qu'elle va mieux. Faut savoir que je flippe tout le temps. J'aime ma sœur plus que tout et je sais qu'elle m'aime aussi. C'est l'heure de dormir, je vais me brosser les dents et me mettre en pyjama...

''Mon Histoire, Avec Lui '' [Terminée] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant