Chapitre 48: Notebooks

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PDV Zamyr

Ma nuit a été très désagréable, et ce matin, j'ai du mal à me sortir du lit. Le pire, c'est que ça fait une vingtaine de minutes que j'attends cet enfoiré de Rubens, mais il n'est toujours pas là. Du coup, je décide d'aller seule au lycée. Et dire que ma mère a proposé de m'y emmener avant qu'elle ne parte au boulot. Pas étonnant que j'arrive en retard au lycée. Et quand il me voit à bout de souffle, il sourit fier de son coup. J'espère qu'il s'est bien marré, le con.

Dernier jour de classe avant les vacances. Youpi.

Marco, Qu'est-ce qui t'arrive ?

Moi : Rien.

Marco, Très drôle ta blague... Dis-moi ce que tu as.

Moi : C'est vous mon problème, vous les mecs, vous êtes tellement bizarre, un instant vous dites je t'aime et l'instant d'après, basta, vous disparaissez.

Il éclate de rires. Non, mais qu'est-ce qu'ils ont tous ? Rrrrg, il m'énerve à se moquer de moi, alors que l'autre con la se promène sur la cour avec cette écervelée de Lubie.

Moi : Et toi, t'as quoi à rigoler comme ça ?

Marco : C'est trop drôle de voir comment tu es jalouse, petite sœur.

Moi : Moi, jalouse ? De l'autre là ? Pff

Marco : Alors pourquoi tu n'arrêtes pas de les regarder comme ça ?

Moi : Hein, d'où tu vois que je les regarde ? Et puis, quoi encore, j'ai le droit de regarder où je veux. Et puis t'es mon frère, t'es censé me soutenir et non te moquer de moi... Tu le frapperais si je te le demandais, mon frère ?

Marco : Rubens Pourquoi ? Il a fait quoi ?

Moi : Tu ne le vois pas là ? Non mais t'es aveugle ou quoi ? Franchement, j'ai une de ces envies de le frapper là.

Marco, Et toi, quand t'étais avec Joey au restaurant, t'as pensé à ce qu'il pouvait ressentir, dis-moi ?

Moi : Et puis quoi encore ? Vous êtes devenu pote ou c'est comment ? [...] Espèce de traître dégage de la

Marco : Moi aussi, je t'aime. Crie-t-il en s'en allant.

Il me regarde et souris en discutant avec cette morue. Je le déteste. Pourquoi je suis comme ça, moi ? Putain, c'est quoi cette sensation encore ? Et surtout, pourquoi ça me dérange autant de le voir avec elle ? [...] Il faut vraiment que cela s'arrête.



PDV RUBENS

Elle a choisi délibérément de ne pas rentrer avec moi après m'avoir demandé de passer la prendre. Zamyr n'a jamais été une fille capricieuse. Voilà pourquoi je suis autant blessé. Je connais Joey, un peu trop d'ailleurs, je suis sûr qu'il a un truc derrière la tête. Et Amy, je ne sais pas si elle le fait exprès ou si c'est parce qu'elle est trop gentille. Le fait est que je ne veux pas le voir si près d'elle. Elle pense toujours que tout le monde a un bon côté qui se manifeste comparativement à la personne en face. Moi, je dis que ce ne sont que des conneries. Joey ne l'a pas seulement invité à prendre ce café. Je suis sûr qu'il va encore lui tourner autour.

Il faut qu'elle comprenne qu'elle n'a pas besoin de toujours voir le bon côté des gens. Je veux qu'elle ressente ce qu'elle m'a fait ressentir dans ce restaurant.
Lubie prend un peu trop la confiance elle aussi, cette fille est complètement timbrée. Comment peut-elle penser que je vais me remettre avec elle ? OK, on a couché ensemble après ma rupture avec Zamyr, mais c'était une erreur. Même si elle refuse de l'admettre, je suis sûr qu'elle le sait au fond.

J'avoue que ce n'est pas cool ce que je suis en train de faire, mais la voir dans cet état juste parce qu'elle me voit avec Lubie ne prouve qu'une chose : elle m'aime encore, Zamyr est encore amoureuse de moi. Simple réflexe, je me suis mis à toucher mon pendentif, celui qu'elle m'avait offert pour mon anniversaire. Je me souviens encore de ce jour, on était inséparable. Et même si on n'était pas encore ensemble, cela ne m'empêchait pas de peter un câble dès qu'un mec l'approchait de près ou... l'approchait tout court.

Enfin les vacances, ça va être super et surtout avec la décoration de Théo. Je monte dans ma voiture accompagné de Lubie sous le regard de Zamyr et de nos amis (es). Dès que je démarre la voiture, elle commence à me parler de trucs complètement dingues. Passer les fêtes ensemble, elle est sérieuse ? Voyant que je ne prête pas vraiment attention à ce qu'elle raconte, elle aventure sa main sur ma cuisse. Sérieux, s'en est trop, j'arrête la voiture.

Moi : Descends.

Lubie : Quoi ? Mais

Moi : descends de ma caisse putain.

Elle descend sans manquer de claquer la portière au passage. Je démarre et change de direction. Je conduis jusqu'à chez Zamyr. Quand je sonne, c'est son père qui ouvre. Il me dit qu'elle n'est pas encore là, alors je préfère attendre dans ma voiture. Le Dr Feyton m'en veut encore pour ce qui s'est passé et je le comprends. Être père, c'est d'abord protéger son enfant et veiller à son bien-être. Il va falloir récupérer la confiance des Feyton, bien qu'avec le Dr Feyton, ça ne va pas être si simple.

20 minutes plus tard, une voiture s'arrête devant la maison. Je la reconnais, c'est celle de Marco. Vu qu'Ellie est sur le côté passagère, ces deux-là vont sûrement finir ensemble. Zamyr descend de la voiture et dit au revoir aux deux autres, alors que la voiture s'en va. Je m'approche d'elle, en me voyant, elle accélère les pas.

Moi : Hé, mais t'es sérieuse à courir comme ça ? Dis-je en la rattrapant.

Zamyr : Tu me reparles maintenant ? Ça y est, tu as déposé ta copine ?

Moi : Jalouse, petit cœur ?

Elle sourit timidement à mon surnom et reprend rapidement son air sérieux.

Moi : Ça m'a rendu fou de voir ces mains sur tes hanches et encore plus de te voir avec lui dans ce restaurant.

Zamyr : Je te l'ai dit, il m'a juste invité à prendre un café. Et puis tu n'as pas le droit d'être jaloux, je ne suis pas...

Je ne la laisse pas finir sa phrase, que je capture à ces lèvres. Je l'embrasais d'une manière à lui rappeler combien je l'aime et que je n'accepterai jamais que quelqu'un d'autre que moi puisse poser les mains sur elle et encore moins l'embrasser de cette façon. Et comme je m'y attendais, elle répond à mon baiser et même l'accentue.

Moi : Qu'est-ce que tu disais ? Dis-je en collant nos deux fronts.

Zamyr : ... Euh... Bah...

Moi : je t'écoute. J'ajoute en souriant, fier de l'avoir déstabilisée, sachant parfaitement qu'elle ne peut pas résister à mes baisers.

Zamyr : Ce n'est pas juste que tu m'embrasses comme ça.

Moi : Ah oui ? Pourtant, j'aurais juré avoir senti ta langue chercher la mienne...

Elle met sa main sur ma bouche pour m'empêcher de continuer. Elle rougit et j'adore ça, ça prouve que je fais encore de l'effet à la demoiselle. Ne voulant pas rentrer, on monte dans ma voiture. C'est le moment de m'excuser à nouveau, sans les fleurs et les playlists comme je l'ai fait, mais j'espère qu'elle va m'écouter.

Moi : Zam... Je sais que je n'ai pas été le petit copain parfait, et encore moins celui que tu voulais. Je me suis laissé emporter par la colère, j'ai été égoïste et je t'ai blessé. Si tu savais à quel point je m'en veux de t'avoir fait autant souffrir, ma Zazou...

Zamyr : Rubens...

Moi : Non, laisse-moi parler, s'il te plaît... Tu es la fille la plus vivante, la plus affectueuse et la plus aimante et surtout la plus normale que je connaisse. Tu es douce, attentionnée, et tu sais ce que tu veux. D'accord, j'ai réagi de la pire façon, mais j'ai flippé, je t'aime tellement, mon petit cœur, je n'ai pas envie de te voir mourir, je sais que c'est égoïste de ma part, mais je t'ai aimé dès que je t'ai rencontré. Peut-être pas aussi fort, mais avec le temps, j'ai aimé chaque petite chose qu'il y a en toi, que ce soit la façon que tu as de remonter tes lunettes quand tu es gêné, cette façon que tu as de froncer tes sourcils quand tu réfléchis, ta façon de me faire chier avec ton groupe préféré, mais par dessus tout, je t'aime toi. Et même si tu me dis que tu as cessé de m'aimer, j'insisterai encore et je t'apprendrai à m'aimer à nouveau... Je ne sais pas comment je réagirai demain ni même si je pourrai le supporter encore une fois, mais ce que je sais, c'est que j'ai envie d'être avec toi. Et tout de suite maintenant, j'ai une folle envie de t'embrasser.

Zamyr : Qu'est-ce que tu attends alors ?

Je ne perds pas de temps pour sceller nos lèvres à nouveau. J'ai besoin de l'embrasser encore et encore. Je sais que ça ne signifie pas qu'elle me pardonne, mais ça me donne de l'espoir qu'un jour elle y arrivera. Cette fois-ci, c'est elle qui met fin au baiser.

Moi : Qu'est-ce que ce baiser signifie pour toi ?

Zamyr : Tiens. Dit-elle en me donnant deux carnets qu'elle vient de sortir de son sac.

Moi : C'est quoi ?

Zamyr : La dedans, y a tout depuis la première semaine de mon diagnostique jusqu'à aujourd'hui. J'ai tout écrit ici, mon séjour à l'hôpital, ma rencontre avec toi, tout et tout... Lis-les d'abord, et après, on reparlera de ce baiser.

Moi : c'est d'accord.

Zamyr : Mais je te préviens qu'il y a beaucoup de passages pas très jolis là-dedans. Mais tu dois les lire jusqu'à la fin.

Moi : je te promets que je vais le lire.

Zamyr : ... Il faut que je rentre maintenant.

Elle descend de la voiture et ferme la portière derrière elle. Je rentre chez moi avec les deux carnets. J'ai envie de savoir ce qui est écrit à l'intérieur, mais en même temps, j'ai une peur bleue.

Ce soir, après m'être brossé les dents et tout, j'attrape le premier carnet sur mon bureau et débute ma lecture. Ensuite, le deuxième... Ce qu'elle a écrit sur nous, comment elle a décrit notre amour. On dirait un roman pour adolescents, mais avec des moments bouleversants. Je ne vous cache pas qu'à certains moments, je ne parviens pas à retenir mes larmes. J'étais loin de m'imaginer ce qu'elle a vécu avant moi. Pour moi, c'était juste une fille qui a déménagé avec ses parents, car son père est un médecin connu qui fait des essais cliniques sur le cerveau des gens malades.

Je termine ma lecture aux environs de 8 h du matin, donc je n'ai pas dormi de toute la nuit. J'ai envie de l'appeler, mais je pense que ce n'est peut-être pas une bonne idée. Après ce que je viens de lire, j'admire encore plus sa famille et surtout, je l'aime encore plus. Et je sens que je suis prête à me battre pour elle.

Mais il y a un truc que je ne comprends pas, c'est quoi une rémission ? Si elle est en rémission, pourquoi parle-t-on encore de cancer ? Elle est guérie, non ? Elle l'a dit elle-même, qu'elle a vaincu le cancer... Il va falloir m'expliquer...

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''Mon Histoire, Avec Lui '' [Terminée] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant