Chapitre 10

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- Nous allons fêter notre victoire comme il se doit ! S'extasia Sabrina.

Elle me prit par l'épaule de son bras gauche et l'épaule d'Antoine se son bras droit. Elle frappa la porte d'entrée de son pied et nous entrons sans discrétion. Nous rigolons de bon cœur ensemble mais en voyant Luc se tenir la tête entre ses mains et Nicolas le réconforter ont compris que quelque chose n'allait pas.

- Que s'est-il passé ?

- Antoine, c'est Ambrose il s'est fait capturer par un exterminateur. Répondit Nicolas tristement.

- On doit changer de planque, et vite, le seigneur doit déjà être au courant de notre cachette. Commença Antoine.

- Mais ou va-t-on aller ? Se releva Luc.

- C'est vrai, cette maison était notre dernière cachette ! Ajouta Sabrina.

- On peut se cacher au bar. Tout le monde me regarda. Je veux dire, comme mon père n'est plus de ce monde, et que dans son testament je suis son unique héritière le bar est à moi.

- C'est une bonne idée. Va pour le bar ! Déguerpissons en vitesse. On n'a pas de temps à perdre.

Dès qu'Antoine finit sa phrase tout le monde se lève, et Luc sortit un petit pendentif rond qu'il cachait sous sa chemise, et l'ouvrit. Je ne comprends pas ce qui se passe, tous les objets volent et rétrécissent pour se retrouver dans le pendentif.

Comment est-ce possible ?!! Enfin, un fauteuil qui fait mille fois la taille de ce pendentif peut rentrer à l'intérieur ?
Je crois qu'il y a beaucoup de chose que je dois apprendre sur les peuples extérieurs.

- Bon alors tu viens !

J'étais tellement fasciné par Luc que je n'avais même pas remarqué que tous les autres étaient déjà partis. Luc me sourira et nous sortons tous les deux en vitesse de notre ancienne planque.

- Alors où est ce bar ? Demanda Sabrina.

- Juste à une trentaine de minutes à pied.

Ils rigolaient tous dans une synchronisation parfaite.

- On ne se déplace pas à pied. Ce ne serait pas assez rapide. Affirma Antoine.

Il siffla et une petite charrette tirée par un vieux cheval de trait apparu devant nous. Sabrina, Luc et Nicolas s'installèrent sur la petite banquette arrière. Tandis qu'Antoine et moi nous nous mettons derrière le cheval afin de le diriger. Il prit les rênes et donna un léger coup pour faire avancer le cheval.

A chaque fois que je lui donnais une indication il tira sur les rênes du cheval. Une fois à droite, une fois à gauche. Je dû me tenir au petit bout de bois qui se trouvait devant moi pour garder mes fesses sur la banquette.

Après plusieurs minutes, je vis la pancarte du bar. Le rouge. C'était écrit en une matière qui peut se voir le jour comme la nuit.

- C'est juste ici. Dis en pointant du doigt l'entrée du bar.

Antoine tira sur les rênes et le cheval s'arrêta. Nous descendons rapidement de la charrette et nous entrons dans le bar. Plus aucun bruit ne fut lorsque je rentrais dans le bar. Tous les clients me regardaient, certains avec des yeux tristes d'autre de compassion et d'autre encore de colère. Mais le bruit et l'alcool refaisaient rapidement surface.

- Vous pouvez monter à l'étage il y a trois chambres une salle de bain et un débarras. Ce n'est pas aussi grand qu'avant mais nous avons un grand cabanon dans l'arrière-boutique. Il pourra toujours servir.

Ils hochent tous de la tête et montre à l'étage pour s'installer tandis que je me dirigeais vers le comptoir. Je touche du bout des doigt le comptoir fait d'étain que j'ai dû nettoyer toute ma vie.

- Lucy ? Je me retourne pour trouver Kylian mon collègue. Waouh ! S'exclama-t-il en sifflant. Tu es magnifique dit moi.

C'est vrai que nous nous sommes dépêchés pour partir et j'avais gardé ma robe de bal.

- Je suis sortie, je suis allé à une petite fête en haut. Dis-je en montrant les grands châteaux des tops par la fenêtre.

- Et bah dis donc tu vas chez les grands maintenant !

- D'ailleurs je voulais te remercier d'avoir géré le bar. Et si tu veux prendre quelques jours pour te reposer...

- Ah non surement pas, j'ai trouvé une nouvelle cliente magnifique en plus elle vient chaque jour, une adepte des bars elle sont rare, et puis j'espère pouvoir la tutoyer si tu vois ce que je veux dire. Dit-il en me faisant un clin d'œil.

Je roulai des yeux et l'informa que je vais me changer, même si la robe est sublime elle est assez encombrante. Je monte les marches avec appréhension, c'est vrai que je ne suis même pas allé à l'enterrement de mon propre père, je ne sais même pas où il est enterré par ailleurs. Il doit se dire que je suis une piètre fille.
Je passe devant sa chambre, devant la mienne pris une simple chemise et un pantalon en lin, et ouvre la porte de la salle de bain.

Je me déshabillai et mis un seau sous le robinet d'eau froide. L'eau me gèle la peau, je me lave rapidement ne voulant pas m'attarder plus longtemps. Je m'habillai de mes vieux habits et sortis sans bruit puis rentra dans l'ancienne chambre de mon père.

Rien à changer, tout est à la même place qu'avant, j'ouvris son armoire, ses chemises étaient encore la lisse et rangées, ses souliers vernis et cirés. Sur sa table de chevet trônait toujours cette peinture de mon père et moi devant le bar. Je tenais la pancarte d'entrée du bar, j'avais dix-huit ans et c'était mon premier jour de travail avec mon père.
Une larme puis deux dévalaient mes joues puis, trop pour que je puisse les compter. Il me manque, j'aurais dû être à son enterrement, avec lui jusqu'au bout, je m'en veux.

- Lucy, on descend tous ensemble pour faire le compte de l'argent qu'on a ramassé. Sabrina me regarda et son regard changea. Ça va ? Qu'est-ce qu'il y a ?

Elle se positionna à genoux face à moi, et me regarda dans les yeux. Elle a gardé sa belle robe rose.

- C'est juste que... je m'en veux... j'aurais dû être avec lui...

- Il ne faut pas te blâmer, tu es très une belle personne.

Elle replaça une mèche derrière mes cheveux et enleva la dernière larme qui perlait sur mes joues.

- Il ne faut surtout pas t'en vouloir pour ça mon trésor, et puis rien ne t'empêche d'aller lui passer le bonjour.

- Je ne sais même pas ou il a été enterré !

- Au cimetière de la rose. Je la regardai ..... J'ai demandé à Kylian le charmant jeune homme.

- Kylian, charmant. Je rigolai. Il est tout sauf charmant.

- Pourtant il est le seul à avoir remarqué mes boucles. Dit-elle en rougissant.

- Oh non, je connais trop bien ce regard, crois en mon expérience, aimer Kylian n'est jamais une bonne idée.

- Ah bon et pourquoi ?

- Kylian est un coureur de jupon, dès qu'il a fini avec une il en prend une autre. Son record a été de cinq jours.

- Pas grave je veux juste m'amuser un peu moi aussi. Elle détourne du regard ce qui en dit long sur ce qu'elle pense vraiment. Allez viens maintenant, on nous attend en bas.

J'essuya une dernière larme qui perlait sur ma joue, je respirai un bon coup et rejoignit les autres.

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Lucy et la bataille de l'empereurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant