Chapitre 11

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Je descendis les escaliers et trouva Nicolas, Antoine et Luc autour d'une table où sont éparpillés les Souffles d'or que nous avons récoltés.

- Mais non après tu en aura plus que moi ! Ce n'est pas équitable. Se fâcha Nicolas.

- Qu'est-ce qui se passe ici.

- Et bien, on n'arrive pas à distribuer équitablement la bourse prévue pour Ambrose.

- Pourtant c'est très simple. Commençais-je. Regardez, on est 5 et il y a 6 bourses de 5 mille Souffle. Donc chacun prend une bourse, je donne une bourse à chacun. Puis comme il y a cinq mille dans celle-ci, on prend mille Souffle chacun. Et voilà, il n'y a rien de plus simple.

- Je trouve ça super compliqué moi, les chiffres ça n'a jamais été mon fort. Désespéra Luc.

- Je m'occupais des comptes du bar donc manipuler les chiffres c'était mon quotidien. Mais, vous ne comptez pas libérer Ambrose de la prison.

Il baissa tous les yeux sauf Antoine qui me regarda avec indifférence.

- Je connais les prisons et je sais qu'on ne peut pas en sortir.

- Ça veut dire que tu es déjà allé en prison ? Donc si tu les connais on peut plus facilement le faire sortir ?

- NON !... C'est impossible ! J'ai dû faire des actions dont je suis peu fier pour sortir de là-bas ! On a déjà perdu bien trop de nos amis, et je n'ai pas envie que vous soyez les prochains. Il souffla un coup et se calma. Maintenant, je vais me reposer et on continuera notre entraînement ce soir, même heure, donc tu as intérêt d'être à l'heure.

On le vit monter les escaliers et claquer la porte de l'ancienne chambre de mon père. Je ne sais pas ce qui s'est passé dans ces prisons mais ça n'a pas dû être une partie de plaisir. Tous montèrent dans leur chambre, nous nous sommes organisés de façon à ce que Sabrina et moi dormons dans ma chambre, Antoine dors seul dans l'ancienne chambre de mon père, et enfin Nicolas et Luc dorment ensemble dans la chambre prévue pour les invités.

Comme je ne sais pas trop quoi faire en attendant l'heure de l'entrainement, je décide de ranger la salle du bar. Non pas que je sois maniaque mais j'aime que tout soit bien ordonnés et à leur place. Je plaçai les chaises sur les tables, pris un balai puis commença à nettoyer. Un petit tas de poussières se forma après que j'eu finis de nettoyer le sol, je le disposai dans la petite balayette et le déposa dans la poubelle. Voilà c'est nettement mieux, on respire un air plus pur désormais.

Mais, maintenant, je ne sais plus quoi faire pour m'occuper. Je décidai donc de revenir dans ma chambre, Sabrina est installée sur le lit et est en train de se déshabiller. Je m'excuse, puis elle enchaina directement en me répondant que ce n'était rien car elle n'était pas pudique, mais je suis tout de même un peu gêné alors je détourne le regard. C'est vrai que j'ai toujours été seule donc je n'ai pas l'habitude de toquer à la porte avant de rentrer dans ma chambre. Je pris la cape que m'avait donné Antoine pour nos missions et l'a mis sur mes épaules, après avoir fait un bref signe d'au revoir à Sabrina je descendis et m'installa sur une chaise et posa ma tête sur la table. Je m'ennuie j'ai encore une heure et demi à attendre, qu'est-ce que je peux faire. Je tapotai mes doigts sur la table faisant un bruit frénétique qui m'apaise, et je finis par fermer les yeux, à ne plus bouger mes doigts ma force m'ayant abandonnée.

Une pression sur mon épaule me réveille, et je découvris Antoine debout devant moi, à peine ai-je le temps d'émerger de mon sommeil qu'il me dit qu'on part. C'est bien trop rapide ! Il faut qu'il me laisse un peu de temps sinon je ne vais pas pouvoir marcher droit avec les yeux fermer. Je me décide de me lever avec le peu de force que j'ai pour ne pas que je le perde. Je l'ai déjà fait une fois je ne vais peut-être pas retenter l'expérience. Un voile noir passa devant mes yeux et me fis tourner la tête, je me suis levée trop rapidement, ça m'arrive souvent surtout le matin quand je devais commencer mon service et que je suis en retard, je fais abstraction de ce léger détail et repris ma route.

Je suivais Antoine de près, il m'emmena comme la dernière fois sur les toits des vieilles maisons. Je repense à cette histoire : de la prison, a-t-il déjà été capturé ? Mais pourquoi ? Pour les vols qu'il a commis, c'est une possibilité, mais cette histoire pique ma curiosité. Il s'arrêta sur l'un des nombreux toits qui compose l'empire, se détourna et me regarda.

- Bon allez, accouche ta question qu'on en finisse, je sens ton envie de me questionner jusqu'ici.

C'est vrai que je ne m'attendais pas à ce genre de remarque mais je me repris rapidement et lui répondit :

" Comment et pourquoi connais-tu les prisons ?

Il souffla et passa une main dans ses cheveux bruns.

- Je m'attendais à ce genre de questions, bon approche-toi de moi que je te raconte avant que tu meures. Il s'assoit sur le bord du toit laissant ses pieds flottants dans l'air.

Je commence à m'approcher mais en entendant la fin de sa phrase, je me dis qu'il faut que je laisse une certaine distance entre lui et moi. Je me pose donc en tailleur à bonne distance de cet homme qui veut probablement ma peau.

- A vrai dire tout le monde est au courant alors tu as bien le droit de savoir. Pour commencer, j'avais une sœur jumelle, elle se nommait Amélia.

J'ai déjà entendu ce nom quelque part.... Ah oui ! lors de mon premier entrainement je ne sais pas trop comment j'ai fait mais j'avais réussi à entendre ses pensées alors que je l'avais perdu. J'ai dû activer mon pouvoir par inadvertance. Je stoppe mes recherches et me concentre sur ses paroles.

" Elle était une fille de brume comme toi et moi, elle avait des idéologies pacifistes, elle voulait que le monde soit juste qu'il n'y ait aucune différence entre les damnés et les tops. Elle était parfaite, mais pas moi. Je la jalousais, elle était si parfaite que personne ne se préoccupait de moi, tu sais j'aimerais vraiment revenir en arrière pour effacer mon acte mais je ne peux pas. Ma jalousie m'avait aveuglé, j'étais jeune et je voulais la gloire pour moi tout seul.

- Qu'as-tu fais ? demandais-je à mi-voix.

- Je l'ai dénoncée, je l'ai dénoncée auprès du seigneur, elle a été enfermée, et j'ai été récompensé, au départ je pensais avoir de l'or et la gloire. Mais au lieu de ça, chaque dimanche j'étais dans l'obligation de voir ma sœur périr dans ces prisons infâmes et lugubres. Je la voyais devenir de plus en plus mince, de plus en plus pale et pourtant elle avait toujours le sourire aux lèvres dès que j'arrivais. Elle m'avait, et moi, je l'ai tuée, j'ai tué ma propre sœur jumelle.

Durant tout son discours il n'a pas cessé de regarder au loin, dans le vide. Il ne le montre pas beaucoup mais je sais qu'il le regrette. Je le pris dans mes bras et il déposa sa tête au niveau de ma poitrine, et je sentis quelques gouttes sur mon torse.

- Je suis un monstre, je l'ai trahie.

- Mais il n'est pas trop tard pour réparer ton erreur.

- Ah oui et comment. Il se relava et me regarda les yeux larmoyants.

- Nous allons essayer de faire ce qu'elle aurait voulu faire si elle était encore ici. Rendre ce monde juste et égal pour chaque personne le peuplant, tops comme damnés. Et pour réussir à faire de cette utopie une réalité on va devoir renverser l'empire, on va détrôner le seigneur. On va rejoindre la résistance. Expliquais-je avec conviction.

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Lucy et la bataille de l'empereurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant