Chapitre 18

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Me voilà de retour au bar. J'ai beaucoup discuté avec Esteban. Il de bien meilleure compagnie que son frère. Pourquoi est-ce que je les compare ? Aucune idée.

Le prochain rassemblement de la résistance sera dans trois jours. Il faut que j'en parle à Antoine. Comme ça la bande en fera partie. Tiens donc, en parlant du loup. Le voilà qui descend les escaliers. Et juste avant qu'il sorte je réussis à l'intercepter.

- Antoine, il faut que je te dise, j'ai trouvé la résistance. Et je voulais te demander si on peut travailler la télépathie ce soir.

- Tu as trouvé la résistance, je pensais que tu allais mettre plus de temps. Je m'abstiens de lui dire que c'était de la pure chance. Et pour la télépathie... si tu veux... ça peut être intéressant. Et tu sais, ce n'est jamais que par chance qu'il t'arrive quelque chose. C'est forcément écrit.

- Je n'ai absolument rien compris.

- Tu comprendras un jour ou l'autre.

Puis il sortit du bar. Je comprendrai un jour ? Mais quand ? Demain, dans une semaine ou alors dans dix ans. C'est plutôt abstrait comme phrase et ça n'aide vraiment pas. Alors que je réfléchissais mon ventre se mit à émettre un son tout sauf gracieux. Il est déjà 22h et n'ai pas mangé ce soir. J'ai encore un peu de temps avant l'entraînement. Je fouille dans les placards et trouve des petits biscuits encore enfermés dans leur sachet. Et voilà mon dîner. Je m'installe sur un siège devant le comptoir et mange en silence.

Il n'y a personne. Je n'ai plus le temps de m'occuper du bar alors je le ferme plus souvent. Notre chiffre d'affaires est en baisse mais comme on a volé beaucoup de souffle d'or, je ne suis pas inquiète. Et puis ce n'est pas plus mal puisque j'ai moins d'ustensiles cassés. Je finis mon repas et je monte dans ma chambre. Sabrina n'est pas là, je me demande ou elle peut être.

De toute façon elle fait sa vie. Elle sait ce qu'elle doit faire. Je pris quelques affaires et me dirigea dans la salle de douche. Je me déshabille puis je rentre dans la douche. L'eau est froide pour ne pas dire glacée, mais au final on s'y habitue. Je sors après plusieurs minutes et une bonne odeur de lavande remplie la pièce. Je mis une chemise propre, un pantalon noir assez ample et ma cape.

Une seule fois j'avais fait la bêtise de l'oublier. Antoine n'était vraiment pas content, il m'a ordonné de courir pendant deux heures sans aucun répit. Depuis ce jour, je ne l'ai plus jamais oubliée. Je ne sais pas pourquoi elle est si importante, c'est une cape plutôt banale. Elle est grise et m'arrive jusqu'à la cheville. Mais je ne pose pas trop de questions, s'il a envie de me dire quelque chose, il me le dira. Je n'ai pas à le forcer. J'ai déjà essayé de m'immiscer dans son passé avec Amelia, et j'ai remué en lui des émotions qu'il ne voulait pas voir jaillir. Alors je n'ai plus l'intention de lui faire subir ça. Je comprends ce qu'il ressent, ou du moins qu'une partie. Je connais la douleur de perdre un membre de sa famille.

Je me repose tranquillement sur mon lit, et je repense à ce qui s'est passé dans cette forêt. Est-ce que ce pouvoir a véritablement émané de moi ? Est-ce que ça fait partie d'un pouvoir caché des fils de brume ? En tout cas c'est sûr que c'est lié à la brume. Ça s'est activé seulement à partir du moment où la brume noire m'a touchée. Et puis j'avais cette rage en moi, cette envie de tout détruire. Peut-être qu'inconsciemment je voulais que la vie se meurt autour de moi.

Je note toutes mes idées dans un carnet. Je trouverai la réponse. C'est un monde nouveau, j'ai tellement de questions mais si peu de réponses.

Les heures sont passées, et l'entraînement va bientôt commencer. Je descends les escaliers et attend Antoine pour notre séance.

- Tu es prête et à l'heure, c'est une première ! Je m'indigne.

Lucy et la bataille de l'empereurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant