Chapitre 38

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Je suis épuisée cette journée a été absolument fatigante, j'ai dû puiser l'eau d'un puit plus lointain que d'habitude parce que le nôtre ne fonctionne pas bien et l'eau est devenue marron voir noire. Heureusement que j'ai pu compter sur mes facultés qui m'ont facilité la donne. Je rentre tranquillement dans le bar quand je vois Antoine. Que fait-il donc là ? N'était-il pas déjà partie ? J'allais lui poser la question lorsque je vis qu'il tenait dans sa main une lettre. Mais pas n'importe quelle lettre ! Celle que mon père biologique m'a donnée ! Je cours à toute vitesse et lui arrache la lettre des mains. Il s'étonne et me regarde étrangement.

- Je ne savais pas que c'était privé.

- Ah bon ! Enfermer dans un placard et bien au fond ! Mais ce n'est pas encore assez privée pour toi !

- Ça va ! En plus y'a rien de spécialement intéressant là-dedans, d'ailleurs toi qui est centrée famille pourquoi t'es restée la alors que t'aurais pu rencontrer ta jumelle ?

Ma sœur jumelle ? Mais qu'est-ce qu'il vient de m'inventer ! Si jamais une sœur je le saurais qui plus est ma jumelle ! A mon regard perdue et perplexe il s'étonne.

- Mais tu ne l'avais pas lu ou quoi ?

- A vrai dire... non.

- Sache alors que tu as une sœur jumelle. Un silence de mort passe entre nous et Antoine se caresse l'épaule gênée. Bon bah du coup je... je vais y aller.

Je ne répondis même plus. Je n'en reviens toujours pas. Moi j'ai une sœur ! Jumelle qui plus est ! C'est vraiment n'importe quoi pourquoi je ne la connais pas ? C'est ce que cette lettre peut m'apporter. Les réponses à mes questions. Je l'ouvre comme la première fois et c'est avec anxiété et excitation que je lis les premières lignes.

Ma chère et tendre Lucy,

Il faut que tu saches que je n'ai aucune honte et aucun remords. Le seul regret que j'ai eu est de t'avoir laissé dans ces quartiers alors que tu possèdes de mon sang. Je me devais de vous tuer mais je n'ai pu m'y résoudre. Ta mère était déjà morte, ravagée par la maladie, alors je te pensais dans le même état. J'avais tort. J'ai entendu un petit cri provenant d'un berceau plus loin, et ce cri s'accompagna d'un autre. J'ai regardé dans le berceau et c'est à cet instant que je t'ai rencontrée Lucy. Tu me souriais. J'étais venu pour mettre fin à tes jours ayant à peine commencé. Pourtant tu me souriais comme si tu savais au préalable que j'étais ton père. Tu étais le plus beau bébé que je n'ai jamais vu. Et à tes côtés un autre enfant. J'ai été frappée par la ressemblance de ces deux êtres. Tu as une sœur Lucy, Aurore, et c'est ainsi que je l'ai nommée.


Je fais une petite pause pour encaisser toutes ces informations puis je reprends ma lecture. C'est un peu abrupte d'apprendre de telles choses dans ces circonstances.


Ta sœur me souriait et me tendait les bras alors que toi tu hurlais comme un vieux bébé pleurnichard. En vous voyant ainsi j'ai compris que je ne pouvais accomplir ma mission, j'ai pris ta sœur dans mes bras. Je crois que ce fut le meilleur moment de toute ma vie. Je n'avais aucun héritier et ma femme ne pouvait enfanter c'est alors qu'une idée m'est venue à l'esprit. Comme vous êtes mes enfants, je pouvais vous emmener avec moi et faire de vous mes héritiers légitime. J'ai commencé par emmener ta sœur avec moi, puis quand je suis revenue pour te prendre une lueur sombre émanait de ton corps. J'avais connaissance de la prophétie, et cela ne pouvait être une coïncidence. Il y avait fort à parier que l'une d'entre vous pouvait être une fille de brume. Je n'aurais pu l'expliquer à notre vénérable maitre. Alors je t'ai abandonné ici par peur de mourir.

Lucy et la bataille de l'empereurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant