Chapitre 15

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On sort rapidement du marché noir et nous nous retrouvons de retour dans les ruelles sales et délabrées de l'empire. Franchement, j'ai l'impression que le marché noir est plus attrayant qu'ici, peut-être est-ce une technique pour amener les personnes à acheter. Je me tournai vers Sabrina tout en continuant de marcher.

- Est-ce que tu sais où se trouve le hangar de l'aube d'or.

- Mmh.. Aucune idée. Je ne connais aucun endroit se prénommant de cette manière.

Pff. Je ne trouverai pas ce hangar. J'ai mis des semaines à avoir une pauvre information valable sur la résistance et voilà qu'elle est inaccessible. Mais je ne vais sûrement pas me laisser faire, je vais continuer mes recherches plus en profondeur. Lorsque nous sommes rentrées je pris une petite bourse pleine de pièces, un arc et des flèches au cas où je rencontrerais une personne peu fréquentable. Ensuite je troque ma vielle chemise contre une plus propre et mon pantalon tout sale pour une longue jupe évasée noir. Puis je partis sur le dos du cheval de trait de mon père.

Ça fait longtemps que je ne l'avais pas monté. Eclair, c'est son nom, c'est avec ce cheval que mon père importait de l'alcool. A vrai dire, Nicolas m'a confié qu'il aimait les animaux, alors je l'ai laissé s'occuper d'éclair.

Il faut que je trouve ce hangar, si mon instinct ne me trompe pas, il devrait se situer dans le quartier des tops. Je tape légèrement le flan du cheval et il se mit à avancer au trot. Les sabots d'Eclair claquent durement sur les pavés mal placés de la route. Je regarde autour de moi, certains bâtiments sont mal construits, d'autres tombent en ruines. La pauvreté touche les damnés d'une horrible façon, comment peuvent-ils vivre dans ces conditions. Je ne suis pas sûre de me rendre compte de la chance que j'ai. J'ai un toit, au moins un repas par jour et je suis en bonne santé. J'aimerais tellement pouvoir aider la population pauvre de notre empire, mais pour l'instant je ne peux rien faire, alors rejoindre la rébellion est la moindre des choses que je puisse faire.

C'est depuis maintenant une heure que j'ai trotté avec Eclair. Je me trouve à la frontière entre la cité des tops et celle des damnés. Il faut que je réussisse à passer ça ne va pas être une mince affaire. Je commençai à avancer mais un garde m'arrêtait. Et merde !

- Madame, arrêtez-vous et mettez-vous sur le bas-côté.

Merde comment je vais faire, est-ce que je fuis, je fonce et je les sème ? Non ce n'est pas envisageable il y a trois gardes devant l'entrée. Je suis obligé d'obtempérer, je me place sur le bas-côté et posa mes pieds à terre devant le garde.

- Oui, qui a-t-il ?

- Votre laissez-passer ? Montrez-le-moi et vous passerez.

- Très bien, je vais le chercher attendez juste une seconde.

Vite Lucy, trouve une solution, je fais semblant de fouiller dans la sacoche accrochée sur mon cheval. Le garde commence à s'impatienter, comment vais-je faire ! Je suis dans une impasse. Mais il faut que je puisse passer. Soudain une solution miracle me vînt à l'esprit. Je me retournai devant le garde, et je...

- Lucy !

Je me posai mes yeux sur la personne qui m'a appelée.

- Nicolas ?! Que fais-tu ici ?

- Excusez-moi ceci est une affaire privée vous devez partir. Ordonna le garde.

- Je crois que vous ne savez pas à qui vous parlez. Nicolas se retourna et le garde devint livide.

- Messire De Verendur, que me vaut cet honneur.

- Veuillez excusez la sottise de mon amie, elle a oublié son laisser-passer au château. Puis il commença à me chuchoter à l'oreille. Regarde autour de toi utiliser tes pouvoirs serait du suicide.

Je levai la tête et vis un homme encapuchonné. Un des généraux sans couronne ! Heureusement que Nicolas était là si j'avais usé de mes pouvoirs il m'aurait repérée et je serais bonne pour le cachot avec un trou dans la tête en guise d'accessoires.

- Il me semble que vous soyez encore sur nôtre chemin.

- Oh, excusez-moi. Dit le garde en se renfrognant.

Nicolas me tendit sa main que j'attrapa et il m'emmena dans sa calèche un peu plus basse. Elle est assez spacieuse tout en restant sobre. Il y a de la place pour au minimum six personne, alors je m'étalai sur la banquette et il se mit en face de moi. Mais je me relevai rapidement inquiète.

- Ne t'en fais pas pour ton cheval je l'ai accroché à l'arrière de la calèche.

Oh mon dieu ! Quelle piètre cavalière je fais. Oublier son propre cheval. Peut-être vais-je oublier ma tête un jour ou l'autre.

- Ou vas-tu ? Je ne crois pas t'avoir entendu nous prévenir de cette escapade. Mais Antoine avait raison, il savait que tu allais partir alors il m'a demandé de te suivre. A vrai dire je devais me rendre en haut, comme ça je faisais d'une pierre deux coup. Et puis je viens de voir qu'Antoine avait bel et bien raison.

- Pff ! Je souffle en faisant voltiger ma mèche devant mes yeux. Il n'a pas toujours raison non plus.

- Et bien il faut croire que si. Alors, où allais tu comme ça ?

- Et toi ? Tu comptes aller où ?

- Chez moi. A toi.

- Je dois aller au hangar de l'aube d'or. Maintenant pourquoi tu as quitté ta famille pour venir dans une troupe de voleur ? Je veux dire tu avais de l'argent ce n'est pas nécessaire d'en voler.

- Figure toi que je suis le benjamin de notre famille, et je ne suis pas comme ils le veulent donc ils m'ont déshérité. Mais j'ai toujours mon titre de top. Et tu sais que ce hangar est désaffecté depuis longtemps, personne ne veut plus y aller depuis l'épidémie qui s'y est propagée l'année dernière.

- Mais c'est là-bas qu'a lieu la prochaine réunion des révolutionnaires.

- Hmm... je vais t'y déposer mais tu devras faire un peu de marche. Je n'ai pas l'intention d'y mettre les pieds.

Je haussai les épaules et regarda par la fenêtre. La brume s'élève encore aujourd'hui. Pourquoi y a t-il de la brume. Normalement la brume apparait à côté d'un lac ou du point d'eau important. Mais il n'y en a pas ici, les seuls points d'eau ce sont les égouts, pourtant depuis quelques temps la brume ne cesse de s'élever.

Une autre question me taraude l'esprit, pourquoi on se nomme fils de brume. C'est vrai quoi, les sensitifs parce qu'ils agissent sur les sens, les émotionnels parce qu'ils agissent sur les émotions. Mais nous fils de brume ont agi pas sur la brume, et puis nous n'avons rien de spécial. On se contente juste de faire la même chose que les sensitifs et les émotionnels. Je pensais qu'on allait avoir un pouvoir qui nous est propre. Nous sommes des êtres spéciaux et rare pourtant nous n'avons pas de pouvoir propre et spécial.

Avons-nous réellement exploité toute la puissance d'un fils de brume. Et puis qui a choisi ce nom ? Et pourquoi ? Tant de question qui resterons sans réponse. Mais il me tarde de résoudre cette énigme. Rien ne me résiste, je vais y arriver, je sais que je trouverai la solution. 

Lucy et la bataille de l'empereurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant