Chapitre 11

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Il resta un moment sans bouger, les sourcils froncés, avant de nager vigoureusement pour la rejoindre.

- tu vas pas me laisser devenir un autre gars? souffla t il, ayant bloqué sa progression de son bras contre le rebord, tu vas me condamner à rester dans ces histoires sordides? Je n'ai pas droit de changer... de devenir meilleur... pour toi?

- je ne sais pas... j'ai peur... ce que tu me racontes là, moi, je ne vais pas pouvoir le gérer... moi, tu sais, je n'ai jamais couché avec un garçon... baisé comme tu dis... et je ne sais pas quand je me sentirai prête pour ça... il me semble que le jour, où je le serai je ne voudrai pas vivre ça en mode «one shot»... en même temps, je ne vais pas réussir à supporter que tu aies ce genre de relation...

- tout ça, je le sais... murmura t il, enfin, j'avais deviné que tu étais... vierge... et puis, que toi tu te comportes pas comme une pute, y a pas besoin de lunette pour le voir et ça me va tout à fait... tu sais, Nat, j'ai été avec plein de filles... mais jamais, avec une fille sérieuse pour qui ça serait la première fois... ça compte pour moi, je respecte ça... je te promets que si tu me fais confiance, je saurais être patient et honnête avec toi... et puis, si tu veux le savoir, ça fait deux mois que j'ai pas regardé une autre fille que toi...

- c'est vrai?

- oui, c'est vrai... mes potes pensent que j'ai attrapé une maladie honteuse... mais c'est toi ma maladie et juste toi...

- je t'aime Giovanni Barrat...

Il resta silencieux, les yeux  écarquillés et le cœur affolé... Sa respiration se libéra peu à peu à mesure qu'il acceptait l'amour tout simple, tout naturel qu'il lisait dans les beaux yeux gris de la délicate jeune femme qui lui faisait face...

Les mots s'échappèrent de ses lèvres sans aucune intervention de son cerveau.

- je t'aime Natacha Malket... murmura t il dans un tourbillon intérieur de chaleur et de frissons.

Il l'attira contre lui et l'embrassa délicieusement. Elle noua ses bras autour de son cou et répondit tendrement à ses baisers.

Ne voulant pas prendre feu comme un collégien, il s'écarta doucement.

- ne te laisses pas faire, Nat, ne me laisses pas te faire du mal, restes libre et indépendante comme tu viens de le faire...

- OK...

- aller, on se sort de là et on va manger?

- si tu veux...

Elle lui prit la clef du casier et revint avec son gel douche.

- tu en veux?

- aller... parfum vanille... soyons fou...

- haha... dis toi que ça aurait pu être fraise...

- Nat...

- oui...

- tu es belle... tellement belle...

- tu n'es pas mal non plus...

Ils sortirent de la douche et chacun regagna une cabine.

Une fois sur le trottoir, Natacha lui prit la main et l'emmena au bord de l'Arno, passant sous le Ponte Vecchio, dans la petite prairie qui courrait le long du fleuve.

Jo se laissa tomber dans l'herbe, elle se blottit contre lui. Allongés ainsi, bercés par les clapotis du fleuve, réchauffés par les timides rayons de soleil de novembre, ils somnolèrent un peu comme si le temps venait de s'arrêter.

Une heure plus tard, la faim les réveilla.

Assis en tailleur, ils dévorèrent les sandwiches.

- merci les filles, sourit Natacha.

- à propos de tes copines... dis moi, tu veux que je lui parle à ta Irina? Proposa le jeune homme, un peu mal à l'aise, pour que tu sois pas gênée devant elle...

- non... non, c'est gentil de le proposer... mais, il y a un truc de sur... c'est qu'effectivement, elle saute sur tout ce qui bouge... elle va s'en remettre... et puis, j'ai décidé de te faire confiance alors si tu me dis que tout était clair... elle avait qu'à dire non... voilà... on en parle plus?

- OK, parfait... et tu viens de me donner un frisson de bonheur...

- ah bon...

- tu as dis que tu me faisais confiance... je n'imaginais même pas qu'une fille pouvait faire cet effet là...

Il l'embrassa tendrement les larmes aux yeux d'émotion.

- aller, on va les voir ces tableaux?

- en avant...

Le jeune homme resta hypnotisé par les quelques œuvres exposées. Sidéré par la lumière qui semblait sortir des toiles...

- je te remercie de m'avoir emmener ici...

- c'est magique, tu vois...

- c'est comme si il avait pris ses rêves et les avait posés là... ça me plaît beaucoup...

Ils passèrent le reste de l'après midi à déambuler dans les ruelles commerçantes de la vieille ville.

- aller, il va falloir rentrer, soupira Giovanni, j'ai un partiel de physiologie demain et tu ne fais pas partie des sujets à réviser...

- j'ai passé une journée de rêve...

- moi aussi.

Ils marchaient tranquillement quand le téléphone de Natacha sonna.

- allô? Maman?

Giovanni ne comprit pas de quoi elle parlait en français, avec sa mère.

- oh, Jo... la reine de Norvège a prit les choses en main, elle a demandé à tous les pays de nous aider... et ... les italiens ont dit oui... apparemment, il y a un camp en pleine jungle où ils pensent que papa peut être prisonnier... ils vont y aller... maman dit qu'au moins ils ramèneront son corps, qu'il restera pas à pourrir là bas... et puis, il y a une chance qu'il s'en soit sorti... même si ils lui ont fait du mal...

- il y a de l'espoir... ne penses qu'à ça... souffla t il, regardes moi... il y a de l'espoir...

- si ils l'ont torturé...

- il sera en vie, et s'en remettra...

- tu as connu ça toi...

- on s'en remet... surtout, si on a des personnes qui nous aiment autour de nous...

- tu n'avais personne toi?

- non... et je m'en suis remis... mais ne penses pas à ça... envoie des ondes positives, penses que tu vas le revoir bientôt...

- si il rentre, tu viendras?

- oui... si tu le veux...

Il la déposa en bas de sa pension et rentra chez ses amis où il se cala dans un coin et resta ainsi le regard ailleurs toute la soirée.

NAT ET JO Spin off M.A.P.L.V.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant