NAT ET JO Spin off M.A.P.L.V.

Bonus 13

A la caserne, les deux équipes n'ont pas chômé non plus... comme tout le monde est défait de fatigue, ils conviennent de tous dormir sur place puisque personne ne peut les relayer... les lits se remplissent vite.

- prends ton bip et allons demander l'asile politique à Ben, propose Natacha en se prenant une dose d'antibiotique injectable pour sa blessure. On sera pas loin.

Bien sur, Haylee et Ben les accueillent volontiers. Jo injecte le médicament à sa femme et après une douche rapide, ils s'écroulent dans le lit de la chambre d'ami de la villa.

Coup de chance, rien ne se passe de la nuit, ils n'ouvrent un œil qu'à 7h30 le lendemain pour être à 8h à la caserne.

En déjeunant, ils racontent à la famille leur journée d'horreur de la veille.

- les pauvres gens, soupire Émilie, et puis les gosses, qu'est ce qu'ils foutaient à l'école? avec l'alerte météo, la consigne s'était de garder les enfants à la maison...

- les écoles privées font ce qu'elles veulent...

- et puis des enfants sont morts chez eux aussi, fait Jo, tu sais parfois y a pas de solution...

- et toi, tu es blessée? Demanda Haylee.

- oui, cette sorcière a encore trouvé le moyen de risquer sa peau... gronde Jo faussement énervé en faisait mine de l'étrangler, mais elle a sauvé un bébé...

- ah bon?

- oui, le courant était fort.

- je l'ai récupérée inconsciente un kilomètre plus bas.

- tu m'as pas laissée mourir...

- bah non... sorcière...

- je t'aime.

Un baiser tout ému d'un certain capitaine qui ne sait pas faire autrement clôture cette discussion. Avant que le Bip ne les rappelle à l'ordre.

A la caserne tout le monde a du mal à avoir les yeux en face des trous. Il faut renvoyer deux équipes en soutien pour les pompages dans les caves, Jo et Natacha décident de rester à tenir le standard quitte à appeler deux collègues en cas de besoin et Giovanni envoie tout le monde se reposer.

Le standard est silencieux, Natacha appele Sainte Maxime. Le capitaine Barrat de là-bas est ravi d'avoir des nouvelles, lui n'a pas eu de nuit de repos parce que quand l'eau à Draguignan a ralenti, elle a continué à se s'écouler vers le sud...

- et chez toi?

- ça va, Jojo a passé la nuit calfeutrée à l'étage... mais il n'y a pas eu de problème... je lui ai parlé au téléphone ce matin... et à Regusse?

- Papa a parlé d'eau dans le sous sol mais il a vu avec Jo pour acheter une pompe efficace avant que tous ce merdier ne débute, j'espère qu'il s'en est sorti... je l'appellerai si ça reste calme...

- j'ai eu accès à la liste de vos sauvetages... pas mal la caserne de Aups.

- j'ai personnellement sauvé un nourrisson, rigole sa mère, mais ton père a du me sauver ensuite.

- elle se débrouille pour me garder en forme, plaisante Giovanni en arrivant dans le standard deux cafés à la main.

- racontez.

- ne vas pas te faire du souci.

- bon, je vous raconterai pas mon collègue qui s'est fait embarquer par la coulée de boue dans le 4X4 que j'ai du treuiller... après être aller accrocher mon treuil...

La ligne des secours sert momentanément à comparer les actes de bravoure du père et du fils... au final, déclarés ex æquo par une Natacha toute émue.

Les semaines suivantes sont difficiles pour toutes les personnes qui ont perdu un proche ou vu leurs logements dévastés mais la solidarité joue à fond.

Le moment pour Joane de partir en Asie pour sa première mission arrive, elle y part ravie.

Le capitaine Barrat se retrouve tout seul dans sa belle villa pour une durée d'au moins trois semaines. Ses parents décident devenir le voir. La mission de remplacement de Giovanni à la caserne se termine. Le préfet est venu personnellement lui demander de continuer encore faute de trouver quelqu'un qui convient. Il accepte pour un mois de plus mais demande à être logé sur Aups désireux, après tout un été dans la famille, de retrouver un peu d'intimité avec sa femme.

Il le veut mais craint aussi de retomber dans une routine qui les a tué à Venise, ça sera comme un test pour décider si retourner là bas est envisageable ou si la vie trépidante leur va mieux.

Ils ont droit à une petite maison de village dans Aups à deux pas de la caserne. Avec une chambre sous le toit, une cuisine salle à manger en bas et une jolie terrasse. Comme tout est meublé, ils s'y installent après avoir vérifier que Martin et Nikita ne sont pas vexés.

Ils trouvent leur fils dans sa caserne en grande discussion avec des gars.

- oh, voilà mes parents, sourit il en présentant son équipe un peu intimidée par les états de service de ces deux là. Je vous laisse le pont, bipez moi si besoin.

- oui mon capitaine, bonne soirée.

- alors?

- alors ça roule... je me régale...

- tu as l'air.

- oh, rigole Natacha quand ils entrent chez lui, c'est le bordel quand jojo n'est pas là.

- ça va pas quand elle est pas là, sourit il en ramassant trois assiettes qui traînent sur la petite table de salon.

- elle va bien?

- oui, elle aussi, elle s'éclate à faire ce qu'elle aime... c'est cool... faut juste que je gère la maison...

- elle se tape tout le ménage d'habitude? Demanda sa mère les poings sur les hanches.

- mais non, Mamma, mais là, juste j'ai pas envie... je me dis que je ferai la maison bien belle pour son retour.

- en espérant qu'elle rentre pas par surprise, ironise son père. Allez on t'aide..

- et ça va bien entre vous? Demande gentiment Natacha.

- super.

- alors pas de prise de tête mais remue toi pour ranger.

- oui mon capitaine!!

- on mange quoi ce soir?

- flemme, je vous emmène au resto.

- super, on met ton linge et un lave vaisselle à tourner qu'on rangera en rentrant.

- vous voulez dormir là? Fait il un peu mal à l'aise.

- avec plaisir, on en avait envie, avoue Jo en lui ébouriffant les cheveux, on a un petit bagage dans la voiture.

- super!!

Il garde ses parents deux jours chez lui pour son plus grand plaisir, surtout quand il a compris qu'ils en ont eu envie autant que lui.

Joane finit par rentrer, l'automne ramène le calme dans les vies de pompiers, Rafa passe moins de temps à la caserne et profite de l'arrière saison.

Joane cherche un local pour installer son agence de voyage sans se presser puisque Nouvelles Frontières la fait travailler régulièrement. Elle doit justement partir pour l'Amérique dans trois semaines.