NAT ET JO Spin off M.A.P.L.V.

Chapitre 26

- garde mon numéro, gamin... et restes bien dans le droit chemin...

- merci... sergent Giaconne, souffla Giovanni en lisant sa carte.

Ils se retrouvèrent dans la rue et durent pas mal marcher pour retrouver la voiture. Natacha blottie contre Jo, tremblait, la respiration saccadée.

Il prit le chemin de la pension. Les hôtes furent choqué de cette agression. Les deux jeunes déclinèrent la proposition de manger et se réfugièrent dans la chambre de Natacha. L'hôtesse leur monta quand même à manger. Elle les trouva blottis l'un contre l'autre assis sur le lit de Natacha.

- Giovanni, tu restes là ce soir...

- oui Mme...

- aller bonne nuit... oh, je vous ai monté ça... pour les coquards...

Elle posa une poche de glace et de l'arnica sur la table de nuit.

- merci...

Natacha se secoua et commença à appliquer la glace sur le visage de son ami qui grogna un peu de douleur.

- laisses toi faire, je t'en prie... mon héros...

- je t'aime...

Mais elle ne put continuer, il se leva en chancelant, et partit vomir. Natacha, le trouvant plié en deux de douleur par terre, descendit chercher la patronne qui revint et appela le médecin de garde. En l'attendant, elles ne furent pas trop de deux pour aider le jeune homme à venir s'allonger sur le lit de Natacha.

Le médecin, l'air inquiet, fit sortir les deux femmes. Elles restèrent un bon moment dans l'escalier.

Le docteur ouvrit, finalement, la porte l'air plus serein. Il avait ausculté son ami et l'avait aidé à se rafraîchir et se mettre en caleçon pour la nuit.

- ça va... mesdames, pas d'organe touché... juste un gros hématome, je lui ai fait une injection anti douleur... il faut qu'il se repose... et vous, jeune fille... il m'a parlé de votre agression... vous êtes blessée?

- non... juste une grosse trouille...

- alors, ça va...

Espérant que Giovanni et son orgueil n'entendent pas, Natacha régla le docteur avant de retourner dans sa chambre.

- alors... souffla t elle en lui caressant doucement le visage.

- ça va... il a dit que ça allait...

- tu es... si beau avec tes coquards...

- beau???

- sexy...

- ne te fous pas de ma gueule...

Doucement, elle se pencha sur lui pour l'embrasser tendrement.

- encore... demanda t il décidé à en profiter car dans l'état où il était, il ne craignait rien niveau combustion spontanée!!!

- profiteur...

- ouais!

Elle recula un peu, il remarqua sa respiration plus rapide et son regard tout brillant, elle poussa la banquette pour la placer près du lit et s'y allongea.

- désolé de te piquer ton lit... articula t il avec un pauvre sourire, mais je ne me vois pas me lever...

- le doc l'a interdit... tu veux de l'eau?

- je veux bien... mmm... merci... alors, c'est vrai?

- quoi?

- que les gars qui ont une femme pour veiller sur eux vivent plus vieux...

- ça doit être réciproque alors... répondit elle en frissonnant à l'idée de ce qui lui serait arrivé si Jo n'était pas intervenu...

Il lui prit la main... ils restèrent ainsi quelques minutes, puis Natacha assise sur la banquette se racla la gorge.

- Jo... depuis tout à l'heure, je n'arrête pas de réfléchir... de penser à... nous...

- et c'est agréable, j'espère...

- je vais aller voir un toubib...

Péniblement, Giovanni se redressa un peu sur un coude pour la dévisager.

- tu as un problème de santé, Nat?

- non, non pas du tout... je vais aller me faire prescrire la pilule...

Son regard changea et se ferma.

- je ne veux pas avoir ce genre de discussion avec toi... tu as 16 ans, je suis pas neuneu je le sais bien... ne vas pas te mettre en mode Irina ou je sais pas quoi...

Il respira un grand coup et reprit la voix et le regard plus doux.

- on a le temps, tu comprends Nat, ne joues pas avec moi... je t'en prie... je t'aime telle que tu es... tu n'as pas besoin de chercher à être quelqu'un d'autre... tu comprends?

Elle resta surprise de cette fin de non recevoir, un peu triste aussi.

- aller, bonne nuit... et arrêtes de te prendre la tête...

Prenant sa main, il l'attira près de lui pour l'embrasser doucement.

Le lendemain, il fut capable de bouger car l'injection du médecin avait fait effet, et son ventre était beaucoup moins violet. Natacha le regarda se préparer à partir pour sa garde l'air ahuri.

- Jo...

- quoi?

- tu peux pas aller faire ta garde comme ça... tu vas leur servir à quoi?

- oh merde, tu as raison...

- en plus, le doc a laissé un papier pour que tu fasses pas de sport de la semaine... appelles les et restes au calme... en plus, je crois pas que tu puisses conduire...

La patronne arriva avec le médecin justement, il avait pensé à revenir faire une injection à son patient de la veille.

Natacha, au bord des larmes, s'assit dans l'escalier attendant qu'il soulage son ami et décida d'appeler ses parents. Là bas aussi, les nouvelles n'étaient pas bonnes, sa mère était hospitalisée faute de nutriments pour ses bébés... Son père sauta en l'air quand elle lui raconta son agression la voix tremblante. Lui parler lui fit du bien mais la santé de sa mère la préoccupait beaucoup...

Ce fut le médecin qui appela directement la caserne de Venise. Natacha, aussi, se fit porter pale car il s'inquiéta de la trouver en pleurs devant la porte.

Ils passèrent la journée en mode repos... devant des séries télévisées minables.

A18h, alors que leur hôtesse était venue 300 fois voir si aucun des deux n'était mort, on toqua à la porte. C'était Martin, la mine soucieuse.