NAT ET JO Spin off M.A.P.L.V.

Chapitre 30

La vie reprit son cour tranquille entre études et gardes avec des interventions plus ou moins dramatiques ou drôles à se raconter le lundi soir.

Au mois de Février, un jeudi soir, Giovanni attendait Natacha devant le lycée. Il vit sortir toute sa classe mais pas elle. Ariane qui passait par là, s'approcha.

- elle n'est pas là, elle a demandé à manquer les cours cette après midi...

- ah bon?

- ouais, une histoire de caserne je sais pas quoi, elle a dit qu'on l'attende pas ce soir pour manger...

- OK merci...

Le jeune homme monta dans sa voiture et partit à la caserne. Qu'il trouva en effervescence! Le commandant Manzoni, talkie-walkie à la main hurlait des ordres tandis qu'un véhicule incendie partait sur les chapeaux de roue...

Un pompier lui dit «tu tombes bien y a un incendie de malade, Manzoni a engagé tout le monde dessus... si t'es dispo...»

Mais le commandant qui avait remarqué Giovanni s'approchait déjà.

- bon, je reste sur notre accord, mais là, vraiment, c'est la merde... Giovanni, tu peux tenir le standard que moi, j'y aille?

- oui, mon commandant.

- si y a des inters qui tombent tu renvois sur Livourne, ils sont au courant, OK?

- briefez moi...

- non... pas question, tu te concentres sur le standard et nous, sur notre merdier, et sans discussion...

Le jeune homme déglutit difficilement car cela voulait dire que son amie y était, dans leur merdier.

Il s'installa dans la salle du standard en laissant la radio pompier allumée.

- commandant? Allô mon commandant?

- oui, je suis en route, j'ai fichu Barrat au standard...

- c'est compliqué, je demande l'autorisation d'envoyer Malket dedans...

- pourquoi?

- il y a des poutres enchevêtrées partout, elle dit qu'elle peut si faufiler... on entend des cris...

- sûrement, mettez Max en soutien, avec des aeris à bloc et de l'eau...

- on n'ose pas pour pas faire écrouler le mikado, mon commandant...

- OK... c'est son premier feu, utilisez la sirène comme signal pour qu'elle ressorte à temps...

- oui, mon commandant.

- allez, si y a des cris, c'est que ça urge!!!

Heureusement que le téléphone restait muet, parce que Jo n'était pas en état de se concentrer sur quoi que ce soit!

- ils y vont, mon commandant...

Le silence tomba.

- le commandant est sur site.

De longues minutes s'écoulèrent.

- il va falloir utiliser la sirène... fit la voix du commandant. Malket, allô, Malket, où es tu? MALKET!!

- il leur reste 2 minutes d'aeris, mon commandant...

- sirène...

- Malket!!! réponds!!

- je suis là, mon commandant... j'ai deux victimes...

- deux???

- et Max?

-  il répondait pas alors je me suis débrouillée...

- tu vas manquer d'air...

- je le sens, mon commandant... oh! Max est par terre... je viens vous déposer les victimes... et j'y... retourne... mon commandant...

- la voilà... allez! Allez l'aider... préparez l'ambulance...

- commandant à central, deux enfants sortis de l'incendie, un pompier à terre, j'équipe deux autres... Malket? Tu fais quoi??

- j'ai encore un peu d'air... j'y vais...

- et les deux, ils sont où?

- on s'équipe mon commandant!!

- préparez l'eau... et une ambulance... et vous, plus vite!!

Un long silence se fit, Jo crut mourir.

- la voilà, allez vite il faut récupérer Max, et leur enlever les aéris vides... allez!! ALLEZ!!!

- ils sont dans les pommes, on réanime Natacha, Max a des brûlures sévères... où est le doc?

- là, là il arrive...

- et alors, on se réveille? Fit la voix plus calme du commandant, pas mal comme premier feu... deux gosses et un collègue sortis... pas mal du tout...

- les gosses d'accord, mon commandant... mais Max, je l'ai tiré par un pied comme une misérable. Comment va t il?

- Il a des brûlures en plus d'être inconscient, le médecin est avec lui... que s'est il passé?

- je ne sais pas, il a tout de suite arrêté de me parler... moi, j'ai vu la porte fermée d'où venaient les cris... je suis passée par un trou dans la cloison, pour pas amener plus de flammes et je les ai enroulés dans la couverture de survie et ramenés... on a eu du mal, je ne voulais pas qu'ils se brûlent alors j'écartais les trucs trop en feu... je pensais pas être seule...

- heureusement que tu es un poids plume, tu consommes moins d'air...

- sur la fin, j'en avais plus trop, mon commandant...

- bon et maintenant ça va?

- mal au crane mais normal...

- alors, debout et allons voir Max.

La transmission coupa, Giovanni reprit péniblement ses esprits. Effectivement, il aurait été incapable de rester à son poste s'il avait été sur place.

Un hôpital réclama un transport pompier qu'il renvoya comme prévu.

Un véhicule arriva sirène hurlante. Max et Natacha avaient été évacués. Jo allait abandonner son poste quand la porte s'ouvrit.

- Nat!!!

il la prit dans ses bras et la fit tournoyer.

- ça va, je vais bien... le commandant a dit que tu étais coincé au standard...

- j'ai tout suivi sur la radio...

- alors, tu sais qu'elle est retourné dans le merdier pour me chercher avec seulement trente secondes d'aéri... fit Max dont les bras portaient des bandages.

- oui, je le sais... mais pourquoi t'es parti en black out?

- je sais pas trop, je crois que mon aéri s'est grippé...

- oh merde... et les victimes?

- on avait déjà sorti 7 personnes, avec tes deux gosses, on en a sauvé 9... nous, on passe pas dans les trous de souris... heureusement que tu étais là, Natacha... et je te dois la vie...

- pas la vie, les deux autres avaient presque fini de s'équiper... on t'aurait sorti mais tu commençais à cramer quand je suis passée avec les enfants... j'ai vu que ton casque fondait...

- merci... merci... tiens, je sais, filez tous les deux, moi, je prends le relais au standard...

- ça c'est cool, souffla Giovanni sortant de son silence, on renvoie tout sur Livourne. Mon commandant, je passe le standard à Max...

- OK, bien compris, bonne soirée...