Chapitre 60

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- enfin, la maison... soupira de bonheur Natacha, oh maman a préparé à manger...

- oui, fit la voix de celle ci, mais on vous laisse tranquille, nous, on va au resto, on se verra demain au petit dej, avant vos cours...

- merci, maman.

- merci Mamma...

- hihi, de rien... oh, j'ai pas donné le lait à votre ragondin nain... vous lui avez manqué...

- c'est pas un ragondin!! allez viens là, petit bout... tu nous as manqué aussi...

Ils étaient dans le salon... sans trop savoir quoi se dire, la drôle de dispute de la veille encore entre eux. Natacha s'approcha de son homme et posa la main sur son dos. Il se retourna.

- ben, pardon, de t'avoir fait tourner en bourrique...

- ça m'énerve, t'as pas idée... en fait, non, je m'énerve moi même à être incapable de gérer mes nerfs à ce point...

- et si je t'avoue que ça me plaît... ça me fait des frissons partout quand je constate que tu m'aimes si fort...

- sorcière.

- je t'aime Jo, je t'en supplie ne m'en veux pas... et change rien, je suis dingue de toi comme tu es... même si y a 'possessif' dans ce que tu es... et puis, je le suis aussi... pardonne moi.

- pardonnée, sourit il.

Sa main se cala sur sa minerve pour s'assurer qu'elle ne bougeait pas et il l'embrassa tendrement. Mais le baiser tourna court, elle était figée.

- tu as mal... constata t il. Tu as trop bougé aujourd'hui, aller, on mange pour que tu puisses prendre tes médocs... et repos...

Aussitôt dit aussitôt fait mais ensuite, se coucher fut un défi insurmontable. Pas moyen de se coucher tant son cou était crispé et douloureux.

- et une douche bien chaude? Allez, essayons, je t'aide à te déshabiller...

Cette proposition en temps normal aurait été accueilli avec des paillettes plein les yeux mais là, c'étaient des larmes de douleur contenue qui prenaient toute la place.

- voilà, reste bien droite... ne tombe pas... allez, j'envoie le jet en mode massage sur ta nuque... ça va?

- ça va...

- ça soulage un peu?

- un peu.

- et si je te masse...

- là, oui, ça fait du bien...

La chaleur, le médicament et la main douce de son homme, elle sentait ses yeux se fermer. Il s'en rendit compte, coupa l'eau, la sécha précautionneusement, lui remit sa minerve et, un tee shirt plus tard, la guidait toute somnolente vers le canapé.

- assied toi, carra Mia... voilà, attends, je passe mon bras derrière toi voilà, viens par là... bien droite... là, et si on dort comme ça, est ce que tu as mal?

- non, non je suis bien, mais toi, tu vas mal dormir...

- non, regarde mon plâtre est calé sur l'accoudoir pour être en bonne position pour la circulation... non, y a pas de raison, prends l'oreiller pour bien te caler, pour pas te décaler en dormant et te faire mal.

Trente secondes plus tard, elle dormait à poings fermés. Et quand le réveil sonna, il constata que son plan avait fonctionné puisque lui aussi avait dormi d'une traite.

- salut, carra Mia.

- salut mon chéri...

- mmm... alors, comment t'as dormi? Tu as mal?

- j'ai juste ouvert un œil à un moment, je me suis demandée où j'étais et puis j'étais si bien dans tes bras... enfin, ton bras, que je me suis rendormie... et toi?

- pas vu la nuit passer... et ton cou?

- là, je sens rien... bien droite comme je suis y a rien qui travaille.

- alors bouge pas je descends te chercher un plateau à la salle et je reviens...

- on risque d'être en retard, d'abord la douche.

Ils appliquèrent la même stratégie que la veille puis Natacha attrapa un jogging et un tee shirt dans ses affaires.

Jo prit très au sérieux son rôle d'aide à l'habillage... même d'une main!

- Jo... c'est tout doux et tellement agréable ce que tu fais, protesta t elle d'une voix faible, mais on t'a jamais appris, chez les pompiers, à ne pas allumer un incendie si tu peux pas l'éteindre?

Il fondait une fois de plus devant sa mine un peu triste. Il leva la main en signe de reddition.

Comme le médecin l'avait conseillé, ils partirent à pied en marchant doucement, c'était meilleur pour les muscles que de s'asseoir dans une voiture et d'y être ballotté.

Le drame de la compétition avait du s'ébruiter, tous les lycéens se tordaient le cou pour dévisager Natacha. Giovanni la lâcha à regret et partit en footing, pas moyen, même si c'était maintenant le sergent Giaconne qui s'occupait de lui, de faire un faux pas. Il arriva à l'heure à l'IUT et, là aussi, il était l'attraction du jour.

Il manqua les premières minutes de son premier cours car le directeur demanda à le voir.

- bonjour Giovanni.

- bonjour Mr, je vais être en retard.

- ça ne sera pas mentionné puisque c'est à ma demande.

- oui mais ça me gêne par rapport à mon professeur.

- on m'a dit que Grimaud est en prison, et j'ai reçu un mot d'excuse pour tes deux jours d'absence de la main du ministre.

- oui Mr, il semble que j'ai été victime de beaucoup trop d'injustices. Puis je aller étudier, Mr?

- oui, oui, on se revoit à l'interclasse.

Il entra le dernier en cours, se colla à sa place sans un regard pour les curieux et respira un grand coup. Il était resté poli mais avait montré qu'il ne serait jamais plus la serpillière que Grimaud avait voulu faire de lui, et cela faisait tellement de bien.

- tu t'en sors d'une seule main? demanda une fille qui d'habitude se tenait bien à distance de lui.

- ben, oui, très bien.

- Hervé a raconté ce qui t'es arrivé... tu vas bien?

- oui. Pardon, on a cours de physiologie maintenant.

- si je m'assois près de toi, je pourrai t'aider avec ta trousse et tes stylos.

- alors, tu t'assois où tu veux, j'ai pas de trousse, et tu lâches mon bras... merci.

- t'es désagréable, je cherchais juste à être gentille...

- voilà tu as deviné, je suis hyper désagréable, alors fous moi la paix dans mon coin...

Mais toute la journée, les autres s'étaient donné le mot pour tacher de devenir les meilleurs amis de ce gars qui s'était passé de mafieux pestiféré à héros cool.

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NAT ET JO Spin off M.A.P.L.V.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant